© Iotop 2025 ― J’ouvre un livre…― Un titre ?― Qu’importe le livre !― Et ?― Il est où, le mot : début ?― Pourquoi veux-tu ce mot, alors que tu ouvres la première page ?― Le mot fin, lui, est bien inscrit à la dernière page !― Oui, ça arrive.― Et le mot, début, lui, n’a pas cet honneur ?

© Iotop 2025 ― Au tranchant de quoi ?― De l’indifférence.― L’indifférence a un tranchant ?― Double.― Elle t’écorche… à vif… trait à trait… veine à veine…― Une agonie ?― Pire !― Une plainte ?― Sans fin… © Max-Louis MARCETTEAU 2025

© Iotop 2025 ― Je suis à deux doigts de quitter ce monde.― L’autel de la soumission à vivre encore, c’est ça qui vous retient… à deux doigts ?― Oui, j’avoue.― La décoration de la vie est ennuyeuse comme un Père Noël pathétique, n’est-ce pas ?― Ce n’est pas la décoration qui me chagrine.― Non ?

© Iotop 2025 ― Il n’y a pas de handicap, c’est le regard que l’on porte.― C’est un peu simpliste.― Mais non !― Ton regard à toi, oui, mais ceux des autres ?― Les autres sont de la même pâte que moi.― Tu es simpliste et simplet.― Tes propos augurent une scission entre nous.

© Iotop 2025 ― Tu sens ?― Quoi ?― Mon odeur.― Euh… ton odeur ou ton parfum ?― Ce n’est pas un jeu de piste !― Si, un peu, tout de même.― Alors ?― Il faudrait… au réveil…― Je ne te demande pas de sniffer mon haleine du matin, hein ? Mon odeur corporelle !

© Iotop 2025 ― Suis-je à la bonne place ?― Éternelle question.― Et là, à demi-assise sur le rebord de la fenêtre ?― Ta nudité échappe à la fonction de l’incision du pourquoi.― La fraîcheur de l’instant est frivole et je pourvois à mon enchâssement devant l’étendue de mon désenchantement.― Tes courbes appellent à la lumière…― … quand mes ombres froissent mon entendement…― Ou ta chair ?― Elle s’embellit à tes mots… © Max-Louis MARCETTEAU 2025

© Iotop 2025 ― Toutes ces têtes baissées…― Soumission… comme nous tous… résignation…― Je ne fais pas référence à nos privilèges de nous faire dépouiller par des factures et autres…― Ah ?― Non !― Alors?― Téléphone portable !― Et ?― Incroyable ! Du plus jeune au plus vieux…― De 7 à 77 ans, c’est ça ?

© Iotop 2025 ― Tu as déjà vu une herbe jouer individuelle ?― Une herbe, ça ne se pose pas de question.― Et pourquoi pas ?― Dans le même ordre d’idée, tu as déjà entendu du marbre se plaindre parce qu’il était taillé, poli, et transporté dans un hôtel de luxe pour servir de table ? Hein ?

© Iotop 2025 ― Je voudrais vieillir au ralenti.― Comment, au ralenti ?― Tu vois le paresseux ? Eh bien, pareil.― Tu crois qu’il vieillit au ralenti sur son arbre ?― C’est l’impression qu’il donne.― Tu as déjà vu un tel animal ? Même jeune, il paraît vieux.― Il paraît vieux d’accord, mais d’esprit et de corps, hein ?

© Iotop 2025 Agenda Ironique Décembre 2025 Le temps-machine, machine à tisser les rides nous enferme dans un sarcophage invisible et embaume nos souvenirs, et quand l’amour nous réveille, il est trop tard pour reprendre une autre valise aux liens trop encombrants attachés par cœur fibré par les renoncements, aux encadrements des habitudes épaissis par les horaires planifiés comme des douleurs, aux échos de la lassitude qui s’étirent comme des draps sur une ligne à linge au fil rompu à l’exercice des flexions que ses jambages sont arqués… tel un vieux sourire…

© Iotop 2025 Il porte un bouquet de fleurs et une boîte de douze œufs. Étrange mise en demeure de féconder ? Portera-t-elle les espoirs d’un homme déjà condamné à procréer par effet de son animalité ? Et l’amour en bandoulière, la fresque d’une poésie lumineuse pour séduire la colline engagée à jouir par le sourire d’une envie de connaître la souffrance de l’enfantement ?

© Iotop 2025 Novembre en roue libre aux couleurs déversées agencées balancées équaricées dégradées empalées … et le regard navigue sur des amas de feuilles moribondes et simplement trop belles comme des sirènes qui n’ont plus de voix abandonnées sur un chemin terreux traîne-misère gorgé de contes édentés à dormir sur une paille délavée odorante à craqueler les narines… Novembre au faciès difficile quand les arbres déglingués de leurs feuilles souffrent de leur nudité comme un passage obligé d’une douche collective et que la pudeur au grand jour se paye toute la grisaille du monde et le crachin à sa peine la maquille au vulgaire de cils nuageux… Novembre mortellement blessé sera achevé… par décembre… © Max-Louis MARCETTEAU 2025

© Iotop 2025 ― Tu crois connaître et puis…― Connaître, ce n’est pas approuver.― Je ne veux pas approuver, je veux me rassurer…― Nous sommes tous des funambules.― Et le point d’équilibre, il est où ?― Il est entre ce que tu sais, ne sais pas et ce que tu crois savoir et ce que tu imagines savoir… bref, tu crées ton balancier pour garder ton centre de gravité et non un centre de gravité.

© Iotop 2025 ― À quel moment écrit-on pour ne rien écrire ?― Le signe avant-coureur est-il un marathonien ?― Une sève se définit-elle par une eau douce ?― L’absence de curiosité est-elle une mort propice pour l’indifférence ?― Un algorithme est-il un corps sans défauts ?― La route s’offre-t-elle au goudron ?― La trahison est-elle une sauvegarde de l’intégrité ?

© Iotop 2025 ― Tu es de quel signe ?― Le signe de l’essentiel.― Sérieux !― Le signe de l’accueil.― Alignements et croisements des différents astres… l’astrologie quoi !― Suis pas intéresse pas.― Je ne te demande pas si tu es ou non intéressée…― J’ai mon libre-arbitre.― Ah oui ? Étonnant !

© Iotop 2025 ― Regarde la position de ses mains sculptées qui exprime un désir de contenir un univers lié à l’Origine…― Et ?― Regarde ses doigts divulguer la lumière d’une infinité de nuances à porter le miroir d’une filiation…― Et ?― Regarde l’agencement de ses bras aux millénaires travaillés et aux saillies qu’irrigue un sang noué à la vie.

© Iotop 2025 ― J’ai construit mon entreprise, moi, et ce n’est pas rien, monsieur ! ― Ne prenez pas cet air d’un monsieur qui croit savoir la vie ! ― Je prends l’air qui me semble le mieux convenir à votre égard de jean-foutre ! ― Diantre, votre langage dégage une fricassée à l’odeur nauséabonde.― Ne vous comblez pas d’aise par mes propos en les félicitant de votre hauteur.

© Iotop 2025 ― Tu remplis deux verres ?― C’est gênant ?― T’es tout seul !― Et alors ?― Alors, c’est pas normal !― Pour toi.― Pour tout le monde !― Laisse-moi vivre.― Mais non !― Comment non ?― Tu te marginalises, et je ne veux pas !― T’es jaloux ?― Ce n’est pas mon genre.― Je sais !― Qu’est-ce que tu sais ?― Tu t’es décâblé un neurone aujourd’hui ! © Max-Louis MARCETTEAU 2025

© Iotop 2025 ― Quelle heure ?― L’heure au-dessus de l’horizon.― ???― L’heure des sans-visage.― Cent visages ?― Oui.― Je ne vois rien.― ???― Ne me regarde pas comme un visage vide.― Sans-visage… dépourvu de visage… tu comprends ?― Tu ne devrais pas commencer la journée à m’embrouiller.― L’heure des sans-visage : les travailleurs de l’ombre…― «Les sans-dents»…― Ce n’est pas ma référence, ni mon propos.― Tu m’emmènes ?― Au-delà de l’horizon ? © Max-Louis MARCETTEAU 2025

© Iotop 2025 ― Regardez-moi tous ces livres enfermés à double tour par des étagères complices…― Et les vitres comme des barreaux…― Un mausolée― Enfermer les mots ! La liberté muselée !― Et les clés ?― Quoi les clés ?― Vous savez où elles sont ?― Oui.― Alors, qu’attendons-nous !― L’audace ne fera rien à l’affaire.

© Iotop 2025 ― C’est une longue agonie…― Tu as assisté à de courtes agonies, toi ?― Non. Enfin… je n’ai pas eu cette impression pesante…― Oui, c’est pesant.― Il a été utile pour les autres, jamais pour lui-même.― Un vide après lui.― Il lui manque l’aréole.― Tu veux dire l’auréole ?― Par tous les saints, je me suis égaré.

© Iotop 2025 ― Le temps de se causer à soi-même pour le pire ou le meilleur…― Et les jours s'allongent sur le rebord du lit… la nuit…― La vague sur le littoral de l’inquiétude.― L’avant-dernière bougie enflammée de rires…― L’autre rive et l’autre écume déliée du serment…― Quel galet la vie !― Ils me disent tous ça !

© Iotop 2025 ― Bonjour le soleil du matin qui n’a pas froid aux yeux….― Le soleil n’a pas d’œils.― D’yeux alors !― Dieu ?― Oui.― Euh ?― Le Dieu Râ par exemple.― Dieu n’est pas un rat !!!― Non mais… parfois, il laisse faire…― T’es hérétique toi !― Farceur.― Ciel… Et il lui colla…. un pain… © Max-Louis MARCETTEAU 2025

© Iotop 2025 ― Nous sommes des racines…― Racine ? Le théâtreux ? le dramaturge ?― Euh… vraiment… c’est… inattendu et à la fois très juste.― Développe.― Par exemple on ne lit pas Proust, on le parcourt comme un jardin à la française…― Je ne vois pas le rapport, là ? Racine et Proust ?

© Iotop 2025 Agenda Ironique Novembre 2025 ― L’automne et les couleurs aromatisées d’une fin de règne.― Tu devrais boire, tu serais moins mélancolique.― Boire et tenir par le pied du verre la délivrance.― Quelle sérendipité !― J’ai l’angoisse de l’hibernation. Tu devrais essayer l’angoisse, tu aurais une réalité de terrain.― Je préfère la nitescence d’une vie paisible.