Des mouvements sociaux spontanés peuvent jouer un rôle crucial et même déterminant lorsqu'ils s'inscrivent dans un contexte d'érosion de longue durée. Mais si beaucoup attendent la rupture, trop peu s'organisent collectivement pour mettre en oeuvre ce qui la rend possible

Puisque nous visons la libération totale, c'est d'une révolution sociale dont nous avons besoin, d'une transformation en profondeur de tous les champs de la vie sociale. Et aucun événement électoral, aucun mouvement social de court terme ne peut, à lui seul, faire avancer cette transformation.

@gaelviolet.bsky.social a raison de souligner que la transformation sociale, ça prend du temps, beaucoup de temps. L'urgence dans laquelle nous sommes (accélération du dérèglement climatique, fascisation express) peut nous pousser à chercher des solutions clés en main et surtout RAPIDES.

Par érosion, nous entendons le fait de démanteler progressivement, à la base, le système actuel en le remplaçant par des alternatives horizontales & autogérées, par la création de contre-pouvoirs populaires

Au lieu de cette approche consistant à « penser la rupture, pratiquer l'apprivoisement », nous avons fait le choix d'adopter une stratégie d’érosion comme praxis principale, dans le but de faciliter la rupture quand elle sera possible.

Une partie importante de la gauche radicale aime penser qu’elle poursuit la rupture, alors que la plupart du temps elle participe activement à l'apprivoisement du système dans sa pratique réelle en ne servant que de débouché électoral ou de participant actif à la confusion fascisante.

Apprivoisement: essayer de rendre le système actuel "plus humain"

Rupture: essayer de rompre soudainement avec le système actuel

Le débat "réformisme ou mouvement révolutionnaire" qui anime la gauche depuis des siècles ne nous semble ajd pas à même de rendre compte des stratégies mobilisées par les différent-es acteurices de notre camp.

Dans les faits, on observe une stratégie d'apprivoisement et une stratégie de rupture