"Pour une action climatique efficace", ONU Femmes appelle la COP 30 à adopter un plan pour l'égalité des sexes
Par Terriennes Par Isabelle Mourgere
Alors que les dirigeants mondiaux se réunissent à Belém, au Brésil, ONU Femmes appelle la COP30 à adopter un Plan d'action pour que les politiques et les actions climatiques prennent en compte l'égalité des sexes. D’ici 2050, 158 millions de femmes supplémentaires pourraient basculer dans l'extrême pauvreté, notamment en raison de l'impact du changement climatique.
Alors que les dirigeants mondiaux se réunissent à Belém, au Brésil, ONU Femmes appelle la COP30 à adopter un Plan d'action pour que les politiques et les actions climatiques prennent en compte l'égalité des sexes. D’ici 2050, 158 millions de femmes supplémentaires pourraient basculer dans l'extrême pauvreté, notamment en raison de l'impact du changement climatique. "C'est une question de justice, mais aussi un impératif stratégique pour une action climatique efficace", estime ONU Femmes. Car le changement climatique n’est pas neutre du point de vue du genre. Ses impacts exacerbent les inégalités existantes. Les femmes et les groupes marginalisés se retrouvent en première ligne face aux déplacements de population, à l’insécurité alimentaire et à la perte de moyens de subsistance liés au climat. Ne pas adopter un plan d’action pour l’égalité des sexes (GAP) solide compromettrait l’égalité des sexes et les droits humains (...)et laisserait entendre que le leadership et l’expérience des femmes sont superflus dans la lutte contre le changement climatique. Sarah Hendriks, ONU femmes Selon l'ONU, 2,3 milliards de personnes vivent dans des pays confrontés à un stress hydrique. Dans 80 % des foyers, les femmes sont responsables de la collecte de l'eau. Lors des vagues de chaleur, la probabilité d'une naissance prématurée augmente d'environ 26 % . "Ne pas adopter un plan d’action pour l’égalité des sexes (GAP) solide compromettrait l’égalité des sexes et les droits humains, saperait les progrès durement acquis et laisserait entendre que le leadership et l’expérience des femmes sont superflus dans la lutte contre le changement climatique" , déclare Sarah Hendriks, directrice de la Division des politiques, des programmes et des affaires intergouvernementales d’ONU Femmes. Cette interpellation devrait parler à Ana Toni. La secrétaire nationale pour le changement climatique au Ministère de l’Environnement et du Changement climatique brésilien est l'administratrice de la COP 30, qui se déroule à Belém au Brésil. Pour rappel, en 2024, les femmes ne représentaient que 24 % des chefs de délégation à la COP29 en Azerbaïdjan. En 2025, le chiffre atteint à peine 30%. (Re)lire Réchauffement climatique : les mamies font de la résistance Intégrer la dimension du genre Un premier Plan d’action pour l’égalité des sexes a été adopté en 2017. Dans son communiqué, ONU Femme estime qu'il a joué un rôle déterminant dans l’intégration de la dimension de genre à l’ensemble du processus de la CCNUCC – de l’atténuation et de l’adaptation au financement, aux technologies et au renforcement des capacités. "Ce plan a permis aux pays, aux institutions et à la société civile de faire de l’égalité des sexes une composante concrète de la prise de décision en matière de climat", précise le communiqué. 118 pays ont désigné des points focaux nationaux sur le genre et le changement climatique, pointe ONU femmes.
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Appels à l'action d'ONU Femmes pour la COP30 ONU Femmes appelle les Parties à adopter un plan d’action transformateur pour l’égalité des sexes qui, grâce à des ressources adéquates, promeut les droits des femmes et des filles dans toute leur diversité.
Ce Plan devrait aussi reconnaitre formellement le rôle essentiel des femmes défenseures des droits humains environnementaux dans la justice climatique. L’adoption d’un GAP ambitieux lors de la COP30 constituera un moment décisif de l’engagement mondial en faveur de l’égalité des sexes. Sarah Hendriks, ONU Femmes "L’adoption d’un GAP ambitieux lors de la COP30 constituera un moment décisif de l’engagement mondial en faveur de l’égalité des sexes et de l’intégrité de la CCNUCC en tant que plateforme pour une gouvernance climatique multilatérale inclusive et fondée sur les droits", déclare Sarah Hendriks. ONU Femmes appelle les dirigeants mondiaux à saisir cette occasion cruciale et à réaffirmer que "l'égalité des sexes n'est pas une préoccupation marginale, mais un pilier central d'une action climatique efficace, inclusive et juste" .
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(Re)lire Pourquoi le réchauffement climatique impacte déjà la santé hormonale des femmes Un outil pour mesurer les politiques d'égalité À l'occasion de l'ouverture de la COP30, ONU Femmes et l'Institut Kaschak pour la justice sociale des femmes et des filles ont lancé le Tableau de bord de l'égalité des sexes et des politiques climatiques . Cet outil permet de mesurer comment les gouvernements luttent contre les inégalités entre les sexes à travers leurs politiques climatiques nationales. L’analyse initiale porte sur 32 contributions déterminées au niveau national (CDN) – les plans d’action climatique soumis par les pays dans le cadre de l’ Accord de Paris . Les résultats montrent que si la plupart des pays reconnaissent la vulnérabilité disproportionnée des femmes face aux changements climatiques, rares sont ceux qui reconnaissent leur contribution aux solutions climatiques ou qui adoptent une approche globale pour lutter contre les inégalités de genre. Dix pays, répartis dans cinq régions, font figure de pionniers en prenant des engagements politiques. Seize pays sur 32 adoptent une approche relativement globale ou limitée de l'intégration de l'égalité des genres, tandis que six pays ne s'engagent à aucune action future sensible au genre. La plupart des engagements portent sur la sécurité économique des femmes dans le contexte de la crise climatique, tandis que leur santé, leur travail de soins non rémunéré et les violences sexistes sont relativement négligés. Le tableau de bord sera discuté lors de l'événement parallèle de la COP30 organisé par ONU Femmes en partenariat avec le gouvernement du Libéria et l'Institut Kaschak, intitulé Action climatique sensible au genre : libérer et accélérer la mise en œuvre de l'Accord de Paris , le jeudi 20 novembre, au pavillon du gouvernement du Libéria. Lire aussi dans Terriennes: Au Pakistan, on marie les filles pour faire face aux catastrophes climatiques COP 28 : l’éducation des filles menacée par la crise climatique