Je partage le constat. Même les sphères militantes c’est beaucoup plus compliqué..

Ça ne change absolument rien à l’islamophobie grandissante dans ce pays. Vous préférez enfiler des chaussons, c’est moins drainant.
Ça ne change rien aux affiches racistes et islamophobes placardées dans toute la fac, ni même aux comportements qui vont avec.

🔥🎊 tu peux être fière de toi !!!

Pendant mon master, le racisme c'était monnaie courante.
Isoler les étudiant.es en minorité. Des remarques suprémacistes. Des "blagues" et "memes" racistes. Des critiques ouvertes sur les formations à l'antiracisme (j'étais en meef). J'en passe.

On se méfiait toujours des gars blancs qui marchaient en groupe (toujours parce que lâches) avec leur grosse veste et leur crâne rasé. La classique.
Les insultes "bougnoule" "crouille" "bicotte", "beurette" les menaces "on va te brûler" "on va te violer" je connais.

car le racisme n'y est plus latent. il est d'une évidence folle, criante. Il n'est pas dissimulé. Il est affiché aux yeux de tous. Maintenant, placardé. La honte !
Quand j'étais plus jeune et que le centre-ville était "moins" fréquentable, y'avait toujours des histoires de ratonnades.

Je suis née à Reims. Je connais la ville par coeur, ses mentalités et ses façons de faire.
J'ai fait mon master, depuis je fais mon doctorat, dans cette faculté. Pourquoi ne suis-je pas étonnée ?

france3-regions.franceinfo.fr/grand-est/ma... en écho à cette agression qui, tristement, ne m'étonne pas dans cette ville où le silence des chaussons et le bruit des bottes cohabitent très bien.

Je dis pas que les chercheurs ne travaillent pas. Ils travaillent, cherchent et produisent. Je pense à J-P Filiu qui publie son livre "Un historien à Gaza" dont l'argent sera reversé à MSF.
Je parle d'un sursaut collectif. Pas des concernés, pas des spécialistes : de tous-tes.

Bref, c'est de plus en plus difficile d'assister à tout ça.
Et bon, pour l'université française en SHS, j'attends le sursaut mais celui-ci n'a pas lieu. Peut-être que dans 100 ans, y'aura deux trois articles sur cairn "Récit d'un génocide" ou "L'échec d'une libération" #hashtag ceci, cela. Bon

J'avais lu cet excellent papier de @monachollet.bsky.social qui met des mots sur le sujet : "Petit traité de déshumanisation des palestiniens : Comment soutenir un carnage la conscience tranquille ». Revue du Crieur, 2024/2 n° 25, 2024. p.4-15 shs.cairn.info/revue-du-crieur-2024-2-page-4?lang=fr.

La vidéo de la dame qui accueille Rima à l'aéroport de Paris m'a fait froid dans le dos. Comment est-ce possible autant d'inhumanité, soutenue et relayée dans le calme le plus total ?!

J'ai du mal à prendre Gaza comme un objet d'étude froid, où on est censé trouver des explications à cette haine viscérale.

Vous détestez les arabes à ce point ? C'est vraiment au-dessus de tout, quoi. Cette haine de "l'arabe" suffit à alimenter les discours, suffit à détourner les regards, suffit à légitimer les actions partout au MO.

Pourquoi cet attachement, ce nationalisme, cette défense aveugle de ce pays qui écrase une région entière, qui massacre des populations dans une violence cruelle, ... ? J'arrive pas

Si l'Algérie, ou la France, commettait ce que Israël fait : je n'aurai aucun mal, absolument aucun, à cracher sur mon passeport puis le déchirer, bref renier fermement.
Comment assumer (légitimer?) les massacres, les bombardements, et la propagande crade et aussi violente que les bombes ??