Antoine Rousseau
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Antoine Rousseau
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On peut y lire notamment que : « En somme, les résistances et les contestations des tueries de chiens dessinent comme une économie morale où les arguments utilitaires de l’administration n’ont pas raison de la socialisation des chiens au sein d’un voisinage. »
Extrait du CR publié dans Terrestres : « Pourtant, cette logique administrative peine à convaincre l’ensemble de la population, comme en témoigne le comportement même de certains membres de la police municipale. En effet, la persistance du stigmate social associé aux tueries de chiens pèse dans les négociations entre voisinage, municipalité et patrouilles. Les administrateurs débattent sur l’intérêt d’engager des tueurs de chiens qui se dédient entièrement au massacre pour contourner la répugnance qu’éprouvent les policiers à tuer des chiens ou celle qu’éprouvent les citadins envers une police canicide. Tout cela met en relief le malaise que suscite la caractéristique distinctive des décanisations mexicaines : un mélange des genres entre corps municipal et besogne canicide. En somme, les résistances et les contestations des tueries de chiens dessinent comme une économie morale où les arguments utilitaires de l’administration n’ont pas raison de la socialisation des chiens au sein d’un voisinage. »
November 11, 2025 at 11:15 AM
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Le CR le plus érudit et fouillé sur ce livre est celui qu’a publié Jerónimo Bermúdez dans @terrestres.bsky.social www.terrestres.org/2024/05/04/h...
Haines chiennes · Terrestres
Jerónimo Bermúdez · À propos de « La grande tuerie des chiens. Enquête sur les caninicides à Mexico et en Occident » d'Arnaud Exbalin
www.terrestres.org
November 11, 2025 at 11:15 AM
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Voici ce qu’écrit A. Exbalin dans son ouvrage : « Le terme « colonial » dans sa dimension colonialiste de domination, n’a ici guère de sens pour qualifier la nature de l’action policière. »
Extrait du livre d’A. Exbalin : « Finalement la Grande Tuerie éclaire les transformations des systèmes policiers dans une capitale des Indes. Les reformes policières et militaires des années 1765-1790 ont transformé en profondeur le paysage de l’ordre : nouveaux quadrillages du territoire, nouveaux corps d’auxiliaires de police et de justice, militarisation, intensification des patrouilles, dureté de la répression du vagabondage. Les campagnes d’extermination canine n’auraient pu être mises en œuvre sans l’appui d’une main forte - la centaine de serenos - capable de faire appliquer les règlements. Le terme « colonial » dans sa dimension colonialiste de domination, n’a ici guère de sens pour qualifier la nature de l’action policière. Les politiques (…) » Extrait du livre d’A. Exbalin : « répressives a l’œuvre à Madrid après l’émeute contre Esquilache ne furent pas moins violentes qu’à Mexico et les tueries de chiens sont loin d’êtres spécifiquement mexicaines. L’interprétation qui verrait dans les canicules Mexicains la percée d’une police royale dans les Indes ne tient pas car les autorités municipales de Mexico cherchaient déjà, dans les années 1760, à décaniser. Par ailleurs, les dispositifs de contention testés ici n’étaient pas la simple transposition de ce qui se pratiquait déjà dans la métropole. La capitale de la vice-royauté de la Nouvelle-Espagne a inventé, expérimenté et mis en œuvre des institutions et des pratiques coercitives originales. Le tribunal de l’Acordada, sans équivalent, et le système d’éclairage par réverbères, moins madrilène qu’occidental, témoignaient d’un système policier proprement original, mexicain, dont les chiens furent les victimes. »
November 11, 2025 at 11:15 AM
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En effet, dans son CR publié dans la RHMC, G. Havard écrit : « Ces massacres, autrement dit, ont-ils aussi une dimension coloniale, créole ou amérindienne ? (…) ce qui le conduit d’ailleurs, à la suite d’autres historiens de l’Amérique espagnole, à récuser le terme « colonial » (p. 191-192).
Extrait du CR publié dans la RHMC : « Arrêtons-nous sur le sous-titre du livre, qui vaut comme thèse générale : Mexico est « en Occident ». L’auteur pose ainsi, sans la formuler explicitement, la question du rapport entre Amérique et Occident à la fin de l’époque moderne. Ces massacres, autrement dit, ont-ils aussi une dimension coloniale, créole ou amérindienne ? L’interprétation générale renferme une légère tension entre, d’un côté, une vision niant tout facteur proprement « américain » dans l’avènement des massacres ou dans les réactions à ceux-ci et, de l’autre, une approche plus sensible à l’anthropologie culturelle et à la possibilité que des univers mentaux se perpétuent au Mexique sur le temps long. » Extrait du CR publié dans la RHMC : « A. Exbalin apporte finalement des réponses plus nuancées que ne le suggère le sous-titre. Les dispositifs « policiers », selon lui, ne sont pas simplement une transposition atlantique de ce qui se pratique en métropole, mais une expérimentation proprement mexicaine, ce qui le conduit d’ailleurs, à la suite d’autres historiens de l’Amérique espagnole, à récuser le terme « colonial » (p. 191-192). Il s’interroge en outre sur les réticences des serenos à tuer les chiens, qui pourraient être liées à des considérations eschatologiques, le chien, selon d’anciennes croyances mexica, servant de conducteur des âmes dans le royaume des morts. La tâche des veilleurs de nuit était d’ailleurs rendue compliquée par les résistances du voisinage. »
November 11, 2025 at 11:15 AM
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L’erreur d’interprétation réside peut-être dans le fait que l’autrice, qui réalise actuellement une thèse sur Frédéric Cuvier, n’est pas américaniste et n’a donc pas connaissance des débats propres à ce champ sur l’emploi du terme « colonial ».
Extrait du CR publié dans les Annales : « Toutefois la réalité coloniale entraîne des métissages des races comme des « schémas domesticatoires » (p. 61). Les chiens qui sont la cible de ces canicides étaient de ce point de vue des êtres abâtardis. L’opposition entre le chien espagnol et le chien autochtone, devenue obsolète, aurait alors connu une mutation, la division se jouant désormais entre deux statuts, le chien domestiqué et le chien errant. À l’image du mouvement muraliste qui fait du chien méprisé par les chroniqueurs de la conquête un symbole de résistance indigène, l’opposition d’une partie des habitants de Mexico aux massacres des chiens errants prend une dimension politique anticoloniale. » Extrait du CR publié dans les Annales : « (…) quels ont été les acteurs de ces massacres ? Quels chiens ont été visés ? Comment ont-ils été tués ? Quelles ont été les réactions des habitants de Mexico ? Quel sens donner à ces canicides ? Les massacres intervenant à Mexico ainsi que les rapports entre humains et animaux sont interrogés dans une perspective d’histoire coloniale. Partant du mouvement muraliste qui a réinventé et valorisé le chien autochtone sous la forme du xoloitzcuintle, le « chien mexicain sans poil », A. Exbalin revient sur la « guerre des images » mise en place dès les débuts de la colonisation entre le molosse espagnol dévoreur d’Indiens, valorisé par les chroniqueurs espagnols, et le chien autochtone, rarement mentionné et réduit au portrait d’un animal inoffensif, dépourvu des qualités guerrières louées par les auteurs de ces récits. »
November 11, 2025 at 11:15 AM
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Après le café, on enchaîne avec la table-ronde @leruche.bsky.social sur « Une histoire environnementale de la France ? » avec Gabrielle Bouleau, Charles-François Mathis, François Jarrige et Emilie-Anne Pepy 🌳🇫🇷
Gabrielle Bouleau, Charles-François Mathis, François Jarrige, Emilie-Anne Pepy et Anna Trespeuch Berthelot
October 11, 2025 at 2:17 PM
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Après la pause déj, on poursuit avec une table-ronde du GROC intitulée « Que signifie la France pour les populations coloniales ? » avec @historiogirl.bsky.social (Siam), @nora-eguienta.bsky.social (Martinique) et Anna Nasser (Afrique de l’Ouest)
Maëlle Pennéguès, Edenz Maurice, Nora Eguienta et Anna Nasser
October 11, 2025 at 11:46 AM