La nuit dernière l'a montré : dès demain nous pourrions être à la place des Ukrainiens, à cause de la malfaisance ou de la bêtise des Russes. Ce n'est pas quelque chose que l'on peut ressentir à 2000 km de la frontière russe.

La question devient tout à coup "qu'est-ce que je ferai pendant la guerre ?" ; vous ne voyez plus la guerre dans un écran, mais vous l'imaginez entrer dans votre vie. Vous ne voulez pas de la guerre, mais l'ennemi vous a désigné, et il vous empêchera de cultiver votre jardin.

En France on s'amuse à se poser des questions du type "qu'est-ce que j'aurais fait pendant la guerre ?" en pensant à l'Occupation, mais quand vos amis conscrits reçoivent les instructions à suivre en cas de conflit armé, la guerre devient soudainement réelle, sans même avoir mis un pied en Ukraine.

Mais si l'Ukraine venait à tomber, si la Russie n'était pas défaite, le scénario de référence ne sera pas la paix. Les Finlandais se prépareront à être la prochaine cible de Moscou, comme en 2022.

N'oublions pas que la Russie est arrivée aux portes de Kyiv dès le 25 février. Personne n'imaginait que les Ukrainiens tiennent plus de trois ans, si bien qu'on a pu s'habituer à ce que la Russie ne constitue pas une menace militaire directe et imminente.

Merci. Se replonger en février 2022 ne fait jamais plaisir, mais c'est trop facile de s'habituer à ce qui ressemble à un 'new normal' trois ans plus tard.

de la manière dont la guerre d'Ukraine est perçue en Finlande, et de la manière dont la Russie est perçue ici.
Témoignage sous la forme mixte d'une chronique et d'une gallerie de portraits.

Bonne lecture.

Il s’agit d’un ATR-72 de Finnair (immatriculé OH-ATE) à destination de Gdansk dont l’hélice a heurté un véhicule au sol