Stuut - Accueil
stuut.info.web.brid.gy
Stuut - Accueil
@stuut.info.web.brid.gy
Le Stuut est une plateforme collaborative et indépendante de tout parti politique, organe de presse ou syndicat, basée à Bruxelles. C’est un (...)

[bridged from https://stuut.info/ on the web: https://fed.brid.gy/web/stuut.info ]
Répression internationale et solidarités internationalistes - semaine du 22/12/25
Sommaire France : Appel à écrire au prisonnier antifasciste Gino France : Le militant antifasciste Gino remis en liberté sous contrôle judiciaire Italie : Expulsion de l'Askatasuna, lieu autogéré depuis 30 ans France : Une militante de Zora témoigne avoir été violée dans une prison israélienne Turquie : Mobilisation contre l'opération de contre-insurrection Kagaar en Inde Palestine : Un dirigeant du FDLP victime de nombreuses violences en détention Paris : Succès de la Conférence internationale de Paris pour les prisonnier.e.s politiques Irlande du Nord : Deux républicains irlandais condamnés à de lourdes peines Allemagne : Le groupe internationaliste Thawra désigné comme « extrémiste » par les autorités Philippines : Le Parti Communiste des Philippines déclare un cessez-le-feu de 4 jours Hongrie : Conditions de détention préoccupantes pour l'antifa Maja Maroc : Grave intoxication alimentaire d'un prisonnier politique sahraoui Royaume-Uni : Des prisonnieres pro-palestiniennes interrompent leur grève de la faim Espagne : Deux antifascistes emprisonnés depuis plus de 600 jours Allemagne : Fermeture des comptes du Rote Hilfe France : Des militants d'Extinction Rebellion jugés pour des tags anti-Stocamine Italie : Le délibéré du procès d'Anan Yaeesh et de ses camarades une nouvelle fois reporté Turquie : Trois jeunes ont été arrêtés à Şirnex Turquie : Des membres du Kızıl Parti et d'Action Étudiante arrêtés Russie : Collecte de solidarité pour deux anarchistes emprisonnés France : Pressions de la DGSI sur des Palestiniens lors de demandes de naturalisation Royaume-Uni : Détention puis libération d'activistes suite à une action contre l'assureur d'Elbit Sytems Turquie : Arrestation de Ozan Deniz Ödemiş des Gençlik Komiteleri USA : L'administration Trump utilise Noël pour durcir la répression contre les migrants Paris : Hommage aux victimes des attaques contre le mouvement kurde Russie : Sergei Oudaltsov condamné à six ans de prison Colombie : Mort d'un jeune et émeutes contre la police à Villa Rica Palestine : L'occupation israélienne investit 110 milliards de dollars pour une industrie d'armement autonome Turquie : Deux prisonniers suspendent leur grève de la faim après l'examen de leur demande de transfert Turquie : Arrestations lors de mobilisations contre les prisons de « type puits » Inde : Le dirigeant maoïste Ganesh Uike aurait été tué lors d'une opération militaire Iran : Condamnation à mort d'un citoyen kurde Allemagne : Mobilisations et répression contre l'Anarchist Black Cross de Dresde Paris : Rassemblement de soutien à Anna, journaliste violée dans une prison israélienne Maroc : Le rappeur Pause Flow condamné à trois mois de prison avec sursis Espagne : Poème du rappeur Pablo Hasél écrit en prison Algérie : Le militant trotskyste Lyes Touati placé en détention préventive Royaume-Uni : Le rappeur Lowkey sort un morceau de soutien aux prisonniers pro-palestiniens Turquie : Plusieurs libérations de jeunes activistes Grèce : Déclaration du prisonnier anarchiste Nikos Maziotis USA : Récit de la mise en échec d'une rafle de l'ICE à New-York Pays Basque : Marche jusqu'à la prison de Zaballa en soutien aux prisonniers politiques basques Chine/Singapour : Intensification de l'utilisation de robots et drones dans la coopération militaire Belgique : Renforcement de la vidéosurveillance à Liège USA/France : La mobilisation continue pour Mumia Abu Jamal Royaume-Uni : La mobilisation continue pour Heba Muraisi et tous les prisonniers grévistes de la faim Inde : 10 000 personnes rendent hommage au dirigeant maoïste Ganesh Uike France : Appel à écrire au prisonnier antifasciste Gino Dans toute l'Europe, une répression coordonnée vise des militant·es antifascistes, avec la coopération de plusieurs États, dont la France, suite à une mobilisation en 2023 à Budapest contre une commémoration néonazie. Depuis, une vaste opération se déploie pour arrêter, juger et intimider celles et ceux qui s'opposent à l'extrême droite et ses alliés. Parmi les personnes poursuivies figure Gino, réfugié en France, arrêté une première fois puis relâché, avant d'être de nouveau incarcéré récemment à la demande de l'Allemagne (voir notre article). Il attend désormais une décision d'extradition et encourt une lourde peine. Afin de le soutenir, ses soutiens appellent à lui écrire : Monsieur ABAZAJ Rexhino · MAH D2 229 écrou n°1039609 · Centre pénitencier de Fresnes · Allée des Thuyas · 94260 Fresnes (France) France : Le militant antifasciste Gino remis en liberté sous contrôle judiciaire Rexhino Abazaj, dit « Gino », militant antifasciste albanais de 33 ans, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire à Paris le 24 décembre, dans l'attente de l'examen d'un éventuel transfert vers l'Allemagne le 28 janvier. Visé par un mandat d'arrêt européen émis par la Hongrie suite à sa participation à une mobilisation antifasciste en janvier 2023 à Budapest, il n'avait pas été extradé par la France en raison de risques de traitements inhumains et d'un procès inéquitable. Un nouveau mandat, émis par l'Allemagne pour les mêmes faits, a conduit à son arrestation mi-décembre (voir notre article ). Alors qu'il encourt jusqu'à dix ans de prison en Allemagne, son cas s'inscrit dans un contexte de criminalisation de l'antifascisme en Europe. Italie : Expulsion de l'Askatasuna, lieu autogéré depuis 30 ans Le 18 décembre à Turin, le gouvernement italien a fait expulser et mettre sous scellés l'Askatasuna, l'un des plus importants centres sociaux autogérés d'Europe, occupé depuis près de 30 ans et profondément ancré dans la vie sociale, culturelle et politique de la ville. Malgré son rôle central d'entraide, de création et d'organisation des luttes, et alors même qu'un processus de régularisation était en cours après sa reconnaissance comme « bien commun » par la mairie, celle-ci a brutalement retiré son accord le jour de l'intervention policière. Cette expulsion, menée à l'aube par la police politique italienne et 200 policiers anti-émeutes, s'inscrit dans une offensive plus large contre les lieux autogérés. C'est aussi une forme de représaille politique liée aux mobilisations massives en soutien à la Palestine, le gouvernement de Meloni cherchant à faire un exemple pour intimider le mouvement social italien. France : Une militante de Zora témoigne avoir été violée dans une prison israélienne Lors d'une conférence internationale de solidarité avec les prisonniers politiques organisée à Paris, la membre de l'organisation féministe anticapitaliste Zora et journaliste Anna, présente à bord du bateau Conscience lors de la Flottille de la liberté en route vers Gaza, a déclaré avoir subi des violences sexuelles lors de son transfert entre deux prisons israéliennes après son arrestation par l'armée israélienne en mer et cinq jours de détention (voir la vidéo). Témoignant publiquement, elle a expliqué parler au nom de toutes les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles, notamment des prisonnières palestiniennes, affirmant que la honte incombe à l'État israélien et non aux victimes, et réaffirmant sa détermination à poursuivre la lutte jusqu'à l'obtention de justice. Turquie : Mobilisation contre l'opération de contre-insurrection Kagaar en Inde De nombreuses de personnes ont manifesté devant le consulat indien à Istanbul, à l'appel de plusieurs organisations révolutionnaires, sous le slogan « Stop à l'opération Kagaar ! Mettez fin aux massacres ! », pour dénoncer la répression de l'État indien contre les forces révolutionnaires et les peuples, notamment les Adivasis. Encadrée par une forte présence policière, la mobilisation a vu des slogans de solidarité internationale et d'hommage à des militants tués, tandis qu'un communiqué en turc et en anglais accusait l'État indien de violences systématiques, évoquant plus de 550 morts depuis septembre 2025. Les manifestants ont exigé l'arrêt immédiat de l'opération Kagaar, la fin des crimes contre le peuple, la reconnaissance des droits collectifs des Adivasis et la libération de tous les prisonniers politiques. Palestine : Un dirigeant du FDLP victime de nombreuses violences en détention Âgé de 46 ans et originaire de Naplouse, Wajdi Joudeh est détenu depuis le 4 août 2004 et condamné à 25 ans de prison. Actuellement en isolement à la prison de Ganot jusqu'au 16 janvier 2026, il a subi de nombreuses violences en détention, des transferts forcés et des conditions d'emprisonnement extrêmes (froid, manque de vêtements et couvertures). Ces pratiques ont provoqué une perte de 40 kg et la gale. Par ailleurs, il est victime de nombreuses restrictions sur les visites et l'accès à son avocat. Dirigeant du Front Démocratique de Libération de la Palestine (FDLP) et figure du mouvement des prisonniers, son cas illustre les pratiques d'isolement et de répression spécifiques contre les leaders de la résistance dans les prisons israéliennes. Paris : Succès de la Conférence internationale de Paris pour les prisonnier.e.s politiques Organisée à l'appel de la Plate-forme Voix des prisonniers, les 20 et 21 décembre, une conférence internationale pour le soutien aux prisonnier.e.s révolutionnaires s'est tenue à Paris. Cette conférence a été un succès avec plus de 300 participants venant de nombreux pays. Des exposés et des témoignages ont documenté la situation de prisonnier.e.s et des discussions ont tendu au renforcement de la solidarité internationale sur ce front de lutte. Une importante délégation du Secours Rouge International a participé à la conférence avec deux contributions. La première, pour la table ronde consacrée à la place des prisonnier.e.s dans la lutte des classes, est intitulée Prisonnier.e.s politiques, sujets politiques. La seconde pour la table ronde du dimanche consacrée à la construction de la solidarité internationale, est intitulée Enjeux et problèmes du soutien internationaliste aux prisonnier.e.s révolutionnaires. Irlande du Nord : Deux républicains irlandais condamnés à de lourdes peines Shea Reynolds et Dee (Damian) Duffy, républicains irlandais condamnés respectivement à 11 ans et demi et 12 ans et demi de prison, ont vu leur peine prononcée le 19 décembre 2025 à l'issue d'un procès tenu devant un tribunal sans jury à Belfast. Ils sont accusés d'avoir installé une caméra de surveillance dans l'allée du domicile d'un policier retraité en Irlande du Nord afin de recueillir des informations pour préparer une opération contre lui. Le silence des accusés, exercé comme un droit face à un système qu'ils dénoncent comme colonial, aurait été interprété comme un aveu implicite. Allemagne : Le groupe internationaliste Thawra désigné comme « extrémiste » par les autorités Thawra, un groupe internationaliste de gauche basé à Hambourg, fait face à une classification comme « organisation extrémiste avérée » par les services allemands de protection de la Constitution. Cette décision repose principalement sur des accusations d'antisémitisme liées à ses positions antisionistes et à son engagement public en solidarité avec la Palestine, notamment l'usage de termes tels que « génocide » ou « apartheid » pour qualifier la politique israélienne. Cette qualification ouvre la voie à d'éventuelles interdictions et expose les militants à la répression, y compris en matière de séjour. Thawra rejette fermement ces accusations et a engagé des recours judiciaires pour contester cette classification, estimant qu'elle s'inscrit dans une stratégie plus large de répression et de criminalisation de la solidarité pro-palestinienne en Allemagne, et que l'issue de cette affaire pourrait créer un précédent déterminant pour les libertés politiques et le débat public. Philippines : Le Parti Communiste des Philippines déclare un cessez-le-feu de 4 jours Le Parti communiste des Philippines a annoncé un cessez-le-feu de quatre jours de la guerilla, organisée par la Nouvelle Armée Populaire (NPA), afin de coïncider avec les célébrations traditionnelles de Noël et du Nouvel An, ainsi que le 57ᵉ anniversaire du parti le 26 décembre 2025. La trêve, qui s'étend du 25 au 26 décembre et du 31 décembre au 1er janvier 2026, vise à permettre aux populations locales de célébrer en toute sécurité et aux militants de mener des activités culturelles et éducatives. Malgré cette suspension des hostilités, les unités de la NPA restent en posture de défense et prêtes à contrer toute attaque des Forces armées des Philippines. Hongrie : Conditions de détention préoccupantes pour l'antifa Maja Emprisonné·e à Budapest en raison de son engagement antifasciste, Maja bénéficie de séances de soutien psychologique par téléphone, mais le temps d'appel limité à 80 minutes par semaine rend ces consultations insuffisantes, réduisant presque à néant ses contacts avec sa famille. Les promesses répétées d'améliorer ses conditions de détention n'ont pas été tenues. Ses soutiens soulignent qu'un transfert en Allemagne est jugé indispensable pour lui assurer un suivi adéquat et des droits fondamentaux respectés. Maroc : Grave intoxication alimentaire d'un prisonnier politique sahraoui Abdelahi Lajfauni, prisonnier politique sahraoui détenu à la prison centrale de Kénitra au Maroc, a souffert d'une intoxication alimentaire sévère provoquant vomissements sanglants, diarrhée, nausées et vertiges, sans recevoir de soins médicaux ni d'évaluation de son état. La famille dénonce une négligence délibérée et l'absence totale d'enquête de l'administration pénitentiaire, qui n'a pas pris de mesures pour déterminer les causes ni sanctionner les responsables. Après avoir exigé des comptes, Lajfauni a également subi insultes, menaces et représailles de la part du personnel de la prison, renforçant les inquiétudes sur le traitement systématique et l'impunité envers les prisonniers politiques sahraouis dans les établissements marocains. Royaume-Uni : Des prisonnieres pro-palestiniennes interrompent leur grève de la faim Le 23 décembre 2025, le collectif Prisoners for Palestine a annoncé qu'après 48 et 49 jours de grève de la faim, les prisonnières pro-palestiniennes Qesser Zuhrah (à gauche sur la photo) et Amu Gib ont décidé de suspendre leur action en raison de la dégradation critique de leur état de santé et des risques imminents pour leur vie. D'autres prisonniers, dont Heba Muraisi, Teuta Hoxha, Kamran Ahmed et Lewie Chiamarello, poursuivent quant à eux la grève de la faim pour leur libération et la fin de la complicité britannique avec le fabricant d'armes israélien Elbit Systems, mais aussi pour obtenir la fin des mesures d'isolement, le retour de Heba Muraisi à la prison de HMP Bronzefield et l'accès aux mêmes droits, activités et formations que les détenus condamnés. Malgré cette pause partielle, la mobilisation a permis de mettre en lumière la détention politique et la répression croissante au Royaume-Uni, ainsi que de renforcer la solidarité internationale en faveur de la cause palestinienne. En particulier, de nombreux rassemblements de soutien ont eu lieu ces derniers jours, comme à Madrid où Bruxelles. Espagne : Deux antifascistes emprisonnés depuis plus de 600 jours Imad et Daniel sont deux antifascistes qui sont emprisonnés depuis plus de 600 jours dans le cadre de l'affaire des 6 de Saragosse (voir notre article). Ils sont maintenus en détention malgré des situations judiciaires identiques à celles d'autres personnes récemment graciées pour la même affaire. Par ailleurs, l'un d'entre eux, Imad, a enfin pu commencer un suivi thérapeutique après plusieurs mois d'attente pour que ses troubles psychiques soient pris en charge en prison. Allemagne : Fermeture des comptes du Rote Hilfe Les banques GLS et Sparkasse Göttingen ont résilié les comptes du Rote Hilfe, une organisation de soutien juridique de gauche en Allemagne, en lien avec l'inscription du groupe « Antifa Ost » sur la liste terroriste des États-Unis et sur la liste de sanctions du Trésor états-unien (voir notre article). Craignant des conséquences comme l'exclusion du système de paiement international SWIFT, les banques ont appliqué ces sanctions, après avoir interrogé le Rote Hilfe et sur la base d'une évaluation de risque jugée « élevée » par un prestataire privé, ce qui impose la fermeture des comptes sous deux mois. Cette situation rappelle celles similaires qui ont déjà eu lieu contre l'Anarchist Black Cross ou encore le DKP (voir notre article). France : Des militants d'Extinction Rebellion jugés pour des tags anti-Stocamine Huit militants d'Extinction Rebellion ont comparu le 22 décembre devant le tribunal de Saverne pour avoir inscrit « Stocamine contamine » sur un pont du Bas-Rhin, une action dénonçant les risques liés aux 42 000 tonnes de déchets toxiques stockées sous la plus grande nappe phréatique d'Europe occidentale. Initialement poursuivis pour une dégradation légère, les faits ont été requalifiés, entraînant 55 heures de privation de liberté et des réquisitions de trois mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende par personne. La défense plaide la liberté d'expression et dénonce une procédure abusive, tandis que le parquet invoque le risque de récidive. Le délibéré est attendu le 15 janvier. Italie : Le délibéré du procès d'Anan Yaeesh et de ses camarades une nouvelle fois reporté Le délibéré du procès d'Anan Yaeesh, militant palestinien de 37 ans détenu en Italie, a une nouvelle fois été reporté au 16 janvier. Son avocat, Flavio Rossi Albertini, conteste vigoureusement le réquisitoire du Ministère Public, invoquant le droit à l'autodétermination des peuples ainsi que le droit à la lutte armée des Palestiniens, tels que reconnus par le droit international et la Convention de Genève. Yaeesh est jugé aux côtés de deux autres Palestiniens, Ali Irar et Mansour Doghmosh, accusés avec lui de soutien à une organisation liée aux Brigades des Martyrs d'Al‑Aqsa. Bien que leurs charges restent en vigueur, ces derniers ont été libérés provisoirement tandis qu'Anan demeure en détention dans une prison de haute sécurité. Lors de la précédente audience le 19 décembre dernier, plus de 200 personnes étaient réunies en solidarité devant et dans la Cour de l'Aquila, dont une délégation du Secours Rouge International. De leur côté, les accusés ont fait des déclarations pour réaffirmer leur engagement en faveur du peuple palestinien. En particulier, Anan Yaeesh a souligné que « c'est une erreur de penser que ceux qui résistent n'aiment pas la vie. Nous aimons la vie plus que quiconque, mais nous voulons une vie de liberté, pas une vie d'oppression ». Turquie : Trois jeunes ont été arrêtés à Şirnex Le 24 décembre 2025, à Şirnex, trois jeunes ont été arrêtés après des perquisitions à leur domicile, accusés de « propagande pour une organisation ». Lors des fouilles, des vêtements traditionnels kurdes et un drapeau kurde ont été saisis comme preuves. Les jeunes ont été conduits au poste de police local et l'affaire fait l'objet d'une restriction de consultation de 24 heures. Le nombre d'arrestations dans la ville pourrait augmenter. Turquie : Des membres du Kızıl Parti et d'Action Étudiante arrêtés Le 22 décembre 2025, des membres du Kızıl Parti (Parti Rouge) et des militants de l'Action Étudiante ont été brièvement arrêtés à Taksim et sur l'avenue İstiklal pour avoir protesté contre le salaire minimum fixé en dessous du seuil de pauvreté. La police est intervenue lors de leur rassemblement. Tous les militants ont été relâchés par la suite. Russie : Collecte de solidarité pour deux anarchistes emprisonnés Un groupe de soutien a lancé une collecte de solidarité afin de récolter 280 000 roubles durant six mois pour aider deux prisonniers politiques anarchistes, Alexandre Snejkov et Lioubov Lizounova, condamnés dans le cadre du « dossier de Tchita ». Arrêtés à l'automne 2022 alors qu'ils étaient mineurs, ils ont d'abord été poursuivis pour des graffitis anti-régime, puis pour « appels à l'extrémisme » et « apologie du terrorisme » en raison de publications sur Telegram. En 2024, Lioubov a été condamnée à trois ans et demi de détention en colonie pénitentiaire, tandis qu'Alexandre a reçu une peine de six ans, partiellement réduite, avant d'être à nouveau poursuivi en 2025 et condamné à cinq ans, dont trois en prison aux conditions les plus dures. Alexandre subit toujours des pressions disciplinaires en détention, et les familles des deux prisonniers, en grande difficulté financière, appellent à la solidarité (voir ici). France : Pressions de la DGSI sur des Palestiniens lors de demandes de naturalisation En France, plusieurs Palestiniens témoignent dans Politis de pressions exercées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au cours de leurs démarches de naturalisation : convoqués sous couvert d'« enquête de moralité », ils disent avoir été interrogés sur leur entourage et leurs engagements associatifs pro-palestiniens, notamment au sein de l'Union générale des étudiants palestiniens (GUPS), et s'être vu suggérer de transmettre des informations aux services de renseignement en échange d'un appui implicite à leur dossier. Certains relatent des retards prolongés, des refus motivés par des « notes blanches » évoquant leur « environnement », ou des insinuations liant leur identité à des risques sécuritaires, avant d'obtenir parfois la nationalité après des années de recours. Royaume-Uni : Détention puis libération d'activistes suite à une action contre l'assureur d'Elbit Sytems Deux militants ont récemment bloqué les locaux d'Aspen Insurance, une entreprise assurant le principal fabricant d'armes israélien Elbit Systems. Placés en détention provisoire à la suite de l'action, ils ont été libérés sous caution le lendemain, mercredi 24 décembre. Cette mobilisation s'inscrit dans un contexte d'intensification des opérations militaires israéliennes au Liban et de raids en Cisjordanie, tandis que des actions militantes se poursuivent pour perturber l'approvisionnement en armes d'Israël et soutenir la libération de la Palestine. Turquie : Arrestation de Ozan Deniz Ödemiş des Gençlik Komiteleri Ozan Deniz Ödemiş, membre des Gençlik Komiteleri (Comités de jeunesse, en turc) et rédacteur pour e-komite, a été arrêté le 23 décembre 2025 en Turquie et placé en détention pour « insulte au président ». Les Gençlik Komiteleri sont une organisation de jeunesse de la gauche socialiste révolutionnaire, politiquement proches de l'ESP (Parti socialiste des opprimés), active notamment dans les mobilisations étudiantes et sociales. USA : L'administration Trump utilise Noël pour durcir la répression contre les migrants Aux États-Unis, l'administration Trump a profité des fêtes de Noël pour renforcer sa politique migratoire répressive, en diffusant une campagne de communication provocatrice du département de la Sécurité intérieure (voir photo) et en augmentant temporairement la prime au « départ volontaire » des personnes en situation irrégulière de 1 000 à 3 000 dollars. Cette initiative s'inscrit dans une stratégie plus large d'intensification des arrestations, détentions et expulsions menées par la police de l'immigration, qui touche désormais aussi des personnes présentes légalement sur le territoire. Paris : Hommage aux victimes des attaques contre le mouvement kurde À Paris, le 23 décembre 2025, un hommage a été rendu aux militants kurdes assassinés lors des attaques de 2013 et 2022, dont Evîn Goyî, Mîr Perwer et Abdurrahman Kızıl, organisé devant le Centre Démocratique du Kurdistan à Paris (KCDK-E). Les participants ont dénoncé l'impunité et la lenteur des enquêtes, critiquant la rétention de documents classés « secret défense ». Les associations kurdes, notamment l'Association des Femmes Kurdes en Europe (TJK-E), ont souligné que ces attaques visaient le mouvement pour la liberté des femmes kurdes et affirmé : « Nous n'allons pas pleurer, nous allons demander des comptes ». Samedi 10 janvier à Paris, une grande marche européenne est organisée pour exiger vérité et justice pour ces crimes au départ de Gare du Nord à 10H. Russie : Sergei Oudaltsov condamné à six ans de prison Le militant de gauche et critique du Kremlin Sergei Oudaltsov a été condamné à six ans de colonie pénitentiaire pour « apologie du terrorisme », en lien avec un article soutenant des activistes russes récemment condamnés (voir notre article ). Figure de l'opposition au retour de Vladimir Poutine entre 2011 et 2013, déjà emprisonné de 2014 à 2017, il a dénoncé une décision « honteuse » après le verdict. Colombie : Mort d'un jeune et émeutes contre la police à Villa Rica Dans la municipalité de Villa Rica, dans le département du Cauca, la mort d'un jeune lors d'un contrôle de police a provoqué de violents affrontements entre des habitants et les forces de l'ordre. Au moins une personne a été arrêtée et deux personnes ont été blessées. Les autorités locales ont également annoncé qu'une enquête était en cours pour établir les circonstances exactes de la mort du jeune homme. Palestine : L'occupation israélienne investit 110 milliards de dollars pour une industrie d'armement autonome Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a annoncé un investissement de 110 milliards de dollars sur dix ans afin de bâtir une industrie d'armement israélienne indépendante visant à réduire la forte dépendance de l'État sioniste aux livraisons étrangères, notamment états-uniennes et européennes. Cette décision fait suite aux vulnérabilités logistiques révélées durant l'opération génocidaire à Gaza, Israël restant aujourd'hui dépendant à environ 90 % des armements fournis par les États-Unis. Ainsi, le budget de la défense atteindra 16 % des dépenses publiques en 2026. Turquie : Deux prisonniers suspendent leur grève de la faim après l'examen de leur demande de transfert Les révolutionnaires emprisonnés Fergil Fırat et Celal Punar, incarcérés à la prison de haute sécurité de Karatepe, ont interrompu la grève de la faim qu'ils avaient entamée pour demander leur transfert vers un établissement non classé « type puits » (voir notre article), après que leur requête a été officiellement prise en compte par l'administration pénitentiaire. Leur avocat a indiqué que la demande avait été transmise aux autorités compétentes, précisant que la grève pourrait reprendre si le transfert n'aboutissait pas. Turquie : Arrestations lors de mobilisations contre les prisons de « type puits » À İzmir le 23 décembre dernier, plusieurs militants solidaires des prisonniers en grève de la faim dans les prisons de « type puits » ont été interpellés lors de perquisitions matinales à leur domicile, avec notamment l'arrestation d'au moins neuf membres de Sosyalist Mücadele İnisiyatifi et d'autres militants liés à Umut-Sen et aux familles de détenus de TAYAD. À Istanbul le 24 décembre, dans le quartier de Kadıköy, la police a également placé en garde à vue cinq membres du groupe Dev Güç qui manifestaient contre ces prisons connues pour leurs conditions de détention particulièrement inhumaines (voir photo). Inde : Le dirigeant maoïste Ganesh Uike aurait été tué lors d'une opération militaire En Inde, les forces de sécurité ont mené une opération majeure contre l'insurrection maoïste dans l'État d'Odisha, au cours de laquelle Ganesh Uike, haut dirigeant du CPI (Maoist) et responsable des opérations dans la région, aurait été tué avec cinq autres combattants, dont deux femmes, lors d'un affrontement armé dans une zone forestière entre Kandhamal et Ganjam. L'opération, conduite par la CRPF et la BSF, est présentée par les autorités comme un coup décisif porté à la direction maoïste locale, Uike étant un membre clé du comité central et recherché avec une prime de 1,1 crore de roupies. Iran : Condamnation à mort d'un citoyen kurde En Iran, le citoyen kurde handicapé Yaqub Kerîmpur a été condamné à mort par la première chambre du Tribunal révolutionnaire d'Urmiye pour des motifs politiques. Détenu depuis l'arrestation par les services de renseignement iraniens après la guerre de 12 jours entre Israël et l'Iran, il aurait subi deux mois de torture et de pressions pour obtenir de force des aveux. Sa femme est également toujours en détention. Allemagne : Mobilisations et répression contre l'Anarchist Black Cross de Dresde En Allemagne, l'Anarchist Black Cross de Dresde organise le 31 décembre 2025, pour le réveillon du Nouvel An, des rassemblements devant des prisons pour exprimer leur solidarité avec les prisonniers politiques et migrants détenus, dénonçant en particulier la répression croissante des militants antifascistes et du mouvement kurde. L'action vise notamment à soutenir les détenus Aziz et Johann, poursuivis pour leurs activités politiques, ainsi que d'autres prisonniers. En parallèle, leur travail de collecte de dons a été interrompu par GLS Bank et d'autres établissements, qui ont fermé des comptes bancaires sans explication. Ceux-ci visaient à soutenir des prisonniers politiques en Allemagne mais aussi en Europe de l'Est. Récemment, des procédures similaires ont également touché le DKP et le Rote Hilfe. Paris : Rassemblement de soutien à Anna, journaliste violée dans une prison israélienne Samedi 27 décembre à Paris, plusieurs organisations appellent à se rassembler en soutien à Anna, journaliste et militante de Zora qui a récemment témoigné avoir été violée lors de sa détention en Israël (voir notre article ). L'appel à mobilisation vise à dénoncer les violences sexuelles et systémiques dans les prisons israéliennes et à soutenir tous les prisonniers politiques à travers le monde. Les participants sont invités à se retrouver à 17h à l'ACTIT, 54 rue de Hauteville, pour une déambulation, puis à rejoindre à 19h le rassemblement devant l'ambassade britannique, en solidarité avec les prisonniers pro-palestiniens toujours en grève de la faim au Royaume-Uni (voir notre article ). Maroc : Le rappeur Pause Flow condamné à trois mois de prison avec sursis Le 25 décembre 2025, le tribunal de première instance de Sefrou a condamné le rappeur marocain Pause Flow (Jawad Asradi) à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 2.000 dirhams pour outrage à une instance organisée et à des fonctionnaires publics. Interpellé le 18 novembre 2025, ces accusations sont en lien avec plusieurs chansons publiées au cours des huit dernières années. Espagne : Poème du rappeur Pablo Hasél écrit en prison Le 9 décembre 2025, la publication d'un poème de Pablo Hasél, « Quand les rues ne seront plus appelées injustice », extrait du recueil L'Art de résister, a remis en lumière son œuvre politique et poétique. Écrit en prison, le texte projette une société future libérée de la misère et de l'oppression, où l'espace urbain devient symbole de justice sociale et de mémoire révolutionnaire. Ce poème rappelle la détention de Pablo Hasel lui-même, rappeur antifasciste et communiste condamné à plusieurs années de prison en 2021 pour « apologie du terrorisme ». Algérie : Le militant trotskyste Lyes Touati placé en détention préventive Arrêté le 14 décembre 2025 et placé en détention préventive, le dirigeant du Parti socialiste des travailleurs (PST) et activiste Lyes Touati fait l'objet de poursuites après une publication Facebook critiquant ironiquement le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation sécessionniste et pro-sioniste interdite en Algérie. Accusé à tort d'y appartenir, il risque jusqu'à dix ans de prison, dans un contexte de répression accrue contre les militants depuis le Hirak de 2019. Déjà ciblé par un harcèlement judiciaire et policier et condamné par le passé à six mois de prison ferme sans incarcération effective (voir notre article ), Lyes Touati est aujourd'hui au cœur d'une large campagne de solidarité internationale lancée fin décembre 2025, réclamant sa libération et l'abandon des poursuites. Royaume-Uni : Le rappeur Lowkey sort un morceau de soutien aux prisonniers pro-palestiniens Lowkey est un rappeur et activiste britannique‑irakien connu pour son engagement politique à travers sa musique. Régulièrement, il est la cible du lobby pro-israélien qui tente de censurer ses sons et productions. En featuring avec Mai Khalil, il a sorti un morceau de musique le 26 décembre dernier en soutien aux 33 prisonniers pro-palestiniens actuellement détenus au Royaume-Uni. Plusieurs d'entre eux sont toujours en grève de la faim pour dénoncer leur détention provisoire ainsi que la complicité des autorités britanniques avec le principal fabricant d'armes israélien Elbit Systems (voir notre article ). Turquie : Plusieurs libérations de jeunes activistes Détenus depuis plusieurs semaines pour avoir protesté contre la mort d'enfants et les accidents du travail dans des centres de formation (voir notre article ), seize jeunes membres du Parti des travailleurs de Turquie (TİP) ont été libérés le 26 décembre dernier des prisons de Bakırköy et Silivri. Après leur sortie, les porte-paroles du TİP ont dénoncé l'injustice de leur détention, affirmant que leur lutte pour la protection des enfants et contre les conditions de travail dangereuses continue, et qu'ils poursuivront leurs actions jusqu'à la fermeture de ces centres et la démission des responsables concernés. Le même jour, l'activiste Ozan Deniz Ödemiş a été libéré. Membre des Gençlik Komiteleri (Comités de jeunesse, en turc), il avait été arrêté et détenu le 23 décembre dernier pour « insulte au président » (voir notre article ). Suite à cette annonce, son organisation a réagi en affirmant : « Nous briserons les attaques et le blocus imposés à la jeunesse et nous libérerons tous les prisonniers révolutionnaires ». Grèce : Déclaration du prisonnier anarchiste Nikos Maziotis A l'occasion de la Conférence internationale de soutien aux prisonniers politiques organisée à Paris par la Plateforme Voix des Prisonniers, le prisonnier anarchiste Nikos Maziotis a adressé un message de salutations aux 300 participants venant de 18 pays (lire en intégralité ). […] Dans cette guerre sociale et cette lutte de classes, le système international de domination actuel, l'État et le Capital, ne se contente pas de nous éliminer physiquement ou de nous emprisonner. Il exige que nous renoncions à notre identité politique, à notre lutte, à notre organisation, aux choix de confrontation que nous avons faits, à la révolution, à la lutte armée. Il exige que nous reconnaissions être des criminels, des terroristes et des éléments antisociaux, alors que ce sont précisément là les caractéristiques propres du système qu'il incarne. Notre devoir, en tant que prisonniers/prisonnières politiques, est donc de rester fidèles et cohérents avec les choix de lutte que nous avons faits. C'est là notre victoire morale et politique face aux criminels étatiques et capitalistes et à leurs appareils. Aucune révision, donc. Aucune repentance pour nos choix. […] USA : Récit de la mise en échec d'une rafle de l'ICE à New-York L'ICE avait prévu une rafle massive le samedi 29 novembre sur Canal Street. Dans la semaine avant la rafle, des activités groupes communautaires et nombreux groupes anti-ICE ont été informé de ce projet. La plupart de ces groupes utilisent des méthodes d'organisation autonomes/décentralisées, organisées par secteur géographique, avec un effort à l'échelle de la ville pour coordonner le partage des ressources (données sur les plaques d'immatriculation, etc.) et le partage des informations sur les rafles de l'ICE. Ce samedi là, des groupes d'activistes ont mis en garde les personnes menacées (notamment les vendeurs.euses ambulant.e.s) près de Canal Street. Puis de nombreuses personnes ont commencé à se rassembler devant un garage appartenant au gouvernement, où les agents de l'ICE se préparaient. Quand l'ICE a ouvert la porte du garage pour évaluer la situation et la foule a commencé à scander « ICE hors de New York ». Des barricades légères ont commencé à apparaître derrière les premiers rangs de la foule. Les policiers de la ville (NYPD) a commencé à s'interposer entre les agents de l'ICE et la foule qui accumulait du matériel de blocage (poubelles, palettes, etc.). Les agents de l'ICE sont restés piégés à l'intérieur du garage de 10h jusqu'en début d'après-midi. Pendant ce temps, le NYPD a fait plusieurs interpellations et disposé des grillages antiémeute. Quand les voitures ont enfin commencé à sortir du garage, plusieurs personnes courageuses ont sprinté pour sauter devant le convoi. Cela l'a ralenti suffisamment pour que d'autres personnes puissent placer des objets en travers de la rue. Le convoi, protégé par les policiers anti-émeutes du NYPD, a pu difficilement se dégager malgré les obstacles et les jets de projectiles. Finalement, une moitié du convoi est retourné au garage et l'autre moitié a quitté New-York, se dirigeant vers Jersey City. Après la fin de l'action, des groupes communautaires ont continué à surveiller le quartier de Canal Street, au cas où l'ICE auraient essayé de revenir, et des groupes anti-ICE ont patrouillés le reste de la journée et le lendemain. Le NYPD a fait une dizaine d'arrestations, tout au long de la journée, et a accusé deux de ces personnes de violences contre des policiers. Plus de détails ici Pays Basque : Marche jusqu'à la prison de Zaballa en soutien aux prisonniers politiques basques Samedi 27 décembre, une marche était organisée jusqu'à la prison de Zaballa, en Álava, pour dénoncer la situation des prisonniers politiques basques et appeler à intensifier la lutte pour l'amnistie globale. Des dizaines de personnes ont participé, sous une forte surveillance policière : tous les manifestants ont été fouillés individuellement, la mobilisation a été filmée et contrôlée par drone et hélicoptère, et les autorités ont imposé des contrôles stricts tout au long du parcours. Les organisateurs dénoncent une tentative de criminalisation du réseau de solidarité, évoquant des amendes pouvant atteindre 153 600 euros pour les mobilisations devant les prisons, et affirment que ces mesures visent à affaiblir le mouvement basque. Chine/Singapour : Intensification de l'utilisation de robots et drones dans la coopération militaire Du 10 au 17 décembre 2025, la Chine et Singapour ont mené l'exercice militaire conjoint Cooperation 2025, axé sur les opérations antiterroristes urbaines, au cours duquel les forces des deux pays ont déployé des drones et des robots loups dans des entraînements coordonnés. Cet entraînement illustre l'intégration accrue des technologies sans pilote dans les combats urbains et témoigne de l'investissement continu dans l'innovation militaire de la part de Pékin et Singapour. Belgique : Renforcement de la vidéosurveillance à Liège En 2026, la zone de police de Liège renforcera son dispositif de sécurité avec l'achat de 14 nouvelles caméras fixes, dont 8 à vision panoramique à 360°, capables d'assurer une surveillance globale et un suivi dynamique des suspects. Ces caméras, composées de quatre capteurs couvrant chacun 90°, seront installées dans plusieurs quartiers stratégiques (Jupille, Chênée, Sainte-Walburge, Outremeuse, centre-ville et axes de ponts) afin de compléter un réseau existant déjà dense. Avec cet investissement, Liège portera son parc à 283 caméras fixes, en plus de neuf dispositifs mobiles, confirmant l'intensification progressive de la vidéosurveillance urbaine. USA/France : La mobilisation continue pour Mumia Abu Jamal Du 28 novembre au 9 décembre 2025, une marche de 166 km de Philadelphie à la prison de Frackville a été organisée pour soutenir Mumia Abu-Jamal et dénoncer la politique de négligences médicales contre lui, notamment le refus de soins indispensables à sa vue (voir notre article ). Cette mobilisation a contribué à renforcer le combat pour sa libération et a été accompagnée d'initiatives similaires aux États-Unis et dans le monde, ainsi que de l'envoi de près de 3 000 cartes postales aux autorités pénitentiaires de Pennsylvanie. Mumia bénéficie désormais de rendez-vous médicaux réguliers, reprend ses études et remercie ses soutiens pour leur engagement. En France, le collectif Libérons Mumia appelle à poursuivre la mobilisation avec un prochain rassemblement à Paris, place de la Concorde, le mercredi 7 janvier 2026 à 18h. Royaume-Uni : La mobilisation continue pour Heba Muraisi et tous les prisonniers grévistes de la faim Le 28 décembre 2025, la prisonnière pro-palestinienne Heba Muraisi en est à son 56ᵉ jour de grève de la faim pour dénoncer la complicité du Royaume-Uni avec le principal fabricant d'armes israélien, Elbit Systems, et pour exiger son transfert à la prison de HMP Bronzefield. Actuellement détenue à HMP New Hall, elle souffre d'un profond isolement, ayant été éloignée de sa famille et de ses proches de Londres. Sa mère, en raison de problèmes de santé, ne peut pas parcourir les plus de 286 km jusqu'à Wakefield et n'a pas vu sa fille depuis plus de quatre mois, tandis que les visites sont rarement autorisées, y compris pour les proches en mesure de se déplacer. Un appel à l'action invite à contacter HMP Bronzefield et les autorités compétentes afin qu'elles acceptent sans délai sa demande de transfert (plus d'infos ). Parallèlement, la mobilisation se poursuit en soutien aux grévistes de la faim qui luttent pour la libération sous caution de toutes les personnes réprimées pour leur engagement contre le génocide en Palestine au Royaume-Uni : Heba Muraisi, Teuta Hoxha, Kamran Ahmed et Lewie Chiaramello. Ces derniers jours, plusieurs rassemblements ont été organisés au Royaume-Uni, notamment devant les prisons des détenus, mais aussi à Paris, Madrid et Bruxelles (voir photo). Inde : 10 000 personnes rendent hommage au dirigeant maoïste Ganesh Uike Près de 10 000 personnes ont assisté aux funérailles de Ganesh Uike, membre du Comité central du Parti communiste d'Inde (maoïste), inhumé dans sa ville natale de Pullemla, dans le district de Nalgonda au Telangana, après avoir été tué le 25 décembre lors d'une attaque de l'État indien ayant coûté la vie à six maoïstes (voir notre article ). Des représentants de partis politiques et d'organisations démocratiques de masse ont participé au cortège et à la cérémonie, au cours desquels la foule brandissant des drapeaux rouges a porté le cercueil en scandant « Ganesh est immortel ! ». Les discours ont salué son engagement politique et son rôle dans le mouvement maoïste, tout en condamnant l'attaque, avant que sa dépouille ne soit inhumée selon les rites hindous.
stuut.info
December 28, 2025 at 9:55 PM
Quelles violences ?
stuut.info
December 28, 2025 at 9:54 PM
Pour en finir avec le mythe des « casseurs infiltrés »
Le but de ce texte n'est pas de traiter le rapport complexe à la « violence » (un autre texte sur ce sujet arrivera dans quelques jours), mais nous rappelons tout de même quelques fondamentaux à ce sujet : La violence est partout. Elle est omniprésente dans notre société. S'indigner dès qu'elle s'exprime d'une manière très visible (bris de vitres lors d'une manifestation, bagarres lors d'un match de foot, incendies lors d'une émeute) est hypocrite. C'est (se) faire croire que l'état normal de notre société serait la paix et l'absence de violence. Ces manifestations de violences sont vues et décrites par certains faiseurs d'opinions – qui ont accès à la parole publique mais ne représentent pas la population – comme inacceptables, hors du cadre, impensables. En fait, elles ne sont impensables et inacceptables que parce qu'elles ne respectent pas les règles du jeu. Toutes les autres violences, bien que plus horribles (inégalités, pauvreté, sans abrisme, refus de soins médicaux, mépris de classe, violences sexistes et sexuelles, harcèlements, féminicides, inceste, agressions racistes, agressions transphobes, validisme, etc.) sont acceptées. Elles ne sont pas acceptées dans le sens où elles seraient légalisées ou permises officiellement par l'État, elles sont acceptées dans le sens où cet État et ses différentes institutions les laissent faire, voire les encourage pour certaines d'entre elles (comme les violences policières). Le rapport à la violence à géométrie variable de ces faiseurs d'opinions les amènent à s'indigner bien plus intensément suite à des dégâts matériels (comme des vitres brisées) que suite à des dégâts humains pourtant répétés et documentés. En tant qu'antifascistes nous voulons défendre un réel vivre ensemble, pas un vivre ensemble hypocrite où on laisse faire la plupart des réelles violences et où on s'acharne uniquement sur les rares cas où des personnes – le plus souvent opprimées – expriment leur colère et tentent de se libérer. Lorsque la colère sociale s'exprime de manière violente elle s'attaque rarement à des êtres humains, presque toujours à des objets. Concernant les très rares violences commises sur des êtres humains (PDG, huissiers, matons, flics), on peut le tourner dans tous les sens, il s'agira toujours d'autodéfense. Nous ne portons en nous aucun désir malsain de violence sur des êtres humains, mais il faut regarder la réalité en face : plus il y aura de misère produite – et elle l'est toujours par de la violence – plus il y aura de violences. C'est tout. Et ce n'est pas joyeux, et ce n'est pas une bonne nouvelle. Mais les auteurs de ces violences et les institutions qui les protègent ne nous laissent tout simplement pas le choix. On ne peut malheureusement pas se libérer (qu'il s'agisse du colonialisme, du sexisme ou de l'État policier) sans avoir recourt dans certains cas à la violence. Nous le voudrions bien, mais nous ne le pouvons pas. Les faiseurs d'opinion hypocrites peuvent fantasmer sur le fait qu'il existerait des personnes qui auraient pour passion le fait de faire du mal à autrui physiquement, sauf que ce n'est pas ça qui se passe. Toutes les conquêtes sociales dont nous jouissons encore aujourd'hui (droit de vote, congés payés, éducation censée être gratuite, sécurité sociale, libertés fondamentales, etc. pour toustes ou presque) ont été arrachées avec une part de violence. Ce n'est pas les opprimé·es qui ont choisi la violence par plaisir, elle leur a été imposée et illes ne pouvaient pas arracher ces droits sans s'y confronter. Faire croire qu'il suffirait de participer aux processus faussement démocratiques aujourd'hui en place pour obtenir des droits – ou même juste pour les faire respecter – est une des grandes hypocrisies des faux démocrates. Indépendamment de nos rapports respectifs à cette « violence », il y a un mythe dont il est temps de parler : l'existence de « casseurs infiltrés » Ce mythe est repris par la plupart des médias sans même devoir se justifier de qui ils parlent concrètement lorsqu'ils font ça, mais aussi par certains leaders syndicaux (minoritaires, heureusement), associatifs (idem) et évidemment par un grand nombre de politiciens de droite (ou de gauche, qui reprennent le langage de droite). Dernier exemple en date : Willy Demeyer sur La Première qui justifiait le dispositif policier disproportionné et en partie illégal) du 26 novembre par le fait que « les antifas sont infiltrés par des casseurs« . Voilà voilà…. Autre exemple un peu plus lointain, la police de Liège qui avait justifié la présence d'une autopompe à la gare des Guillemins lors de la grande manifestation antifasciste du 11 juin 2024 « au cas où les manifestants auraient été rejoints par des groupes malintentionnés ». Or, celleux qu'ils ciblent en parlant de « groupes malintentionnés« , c'était… nous, les organisateur·ices de la manifestation. Ridicule. Ce narratif est très pratique. Il permet de justifier tout et n'importe quoi (y compris des pratiques illégales, comme on l'a encore vu lors de la manifestation nationale du 14 octobre à Bruxelles) car ce serait la faute des « casseurs » ou de leurs actions ou de leur simple présence que la police devrait utiliser des moyens exceptionnels. C'est également très pratique car cela peut parfois pousser des gens plus « normaux » (qui soit ne connaissent pas suffisamment les personnes visées par ce sobriquet, soit en ont peur de par leurs styles parfois impressionnants) à se penser comme distincts à ces « casseurs ». C'est la vieille technique policière et politicienne de diviser les « bon·nes » et les « mauvais·es » manifestant·es. Quand c'est le pouvoir qui choisit qui est un·e bon·ne et qui est un·e mauvais·e manifestant·e, c'est particulièrement pratique pour maintenir son « ordre » public. Non, c'est à nous de choisir les choses, les actions, les slogans dans lesquelles nous nous reconnaissons et les choses avec lesquelles nous ne sommes pas d'accord. Heureusement, plus les liens se construisent entre les gens, plus illes ont l'habitude de lutter ensemble (y compris dans le désaccord), plus illes se rencontrent et se connaissent, moins ces techniques policières et politiciennes vieilles comme le monde fonctionnent. Les personnes et les petits groupes qui parfois cassent des choses ne « s'infiltrent » pas dans les manifestations. Le mot « casseur » est déjà ridicule en soi. Qui en ferait une profession ? Qui en ferait une identité en soi ou même une pratique spécifique ? Qui se réduirait au fait de casser (parfois) des choses ? C'est absurde. Ensuite, que signifie « s'infiltrer » ? Cela signifierait que « les casseurs » seraient des personnes (voire des éléments exogènes au corps social) qui ne seraient pas d'accord avec la manifestation mais y viendrait pour lui nuire, la décrédibiliser, voire pour en attaquer les participant·es. Ça ce sont des infiltrés. L'expression « casseurs infiltrés » est donc un contresens comme on en a rarement fait. Ces personnes appelées « casseurs infiltrés » viennent à une manifestation avec leurs raisons, et comme tout le monde elles en parlent avec leur proches avant, elles prennent le train ou la voiture pour s'y rendre, elles rentrent chez elles après (parfois après s'être fait·es arrêté·es et/ou violent·ées par la police), elles y réfléchissent et elles luttent tous les jours pour leurs droits et pour ceux des autres en dehors des manifestations. Elles « infiltrent » d'autant moins ces manifestations qu'elles leur donnent souvent un sens politique plus élevé (par certaines actions ciblées) que si elles en avaient été absentes, et elles sont d'autant moins là pour nuire au cortège qu'elles le protègent bien souvent de la police et/ou des fascistes. Tout cela ne nous empêche pas de critiquer le fait qu'il y a parfois un fétichisme de la casse ou un romantisme de l'émeute chez certain·es manifestant·es, qui vont en faire un objectif en soi plutôt qu'un moyen pour atteindre un objectif plus grand, ou d'estimer certaines fois que le contexte et la méthode sont particulièrement mal choisis. Mais c'est relativement rare, et l'essentiel ne se situe pas là. On peut (on doit) débattre de ces choses-là, et plus on se connaîtra et se reconnaîtra dans la lutte, plus on sera solidaires, plus on pourra le faire. Mais au-delà des débats sur les méthodes et les contextes, le fait est que ces mots (« casseurs infiltrés ») sont des contresens. Ces contresens sont bien pratiques pour le pouvoir en place mais ils ne correspondent à rien dans le réel. La seule chose réelle qui permet de différencier des manifestant·es qui cassent parfois des choses de « simples manifestant·es » c'est le fait que les premier·ères ont souvent l'habitude de se préparer à l'action directe et aux violences policières, alors que les second·es beaucoup moins. Et encore, car il y a tout un spectre entre les deux : lorsque des violences policières ont lieu dans une manifestation la plupart des gens réagissent et ne restent pas passifs·ves (cela fait donc d'elleux des « casseurs » ?) ; beaucoup de personnes qui sont dans un « black bloc » ne cassent rien car elles sont là pour protéger les autres ou pour tenir une banderole ou pour une autre raison ; etc. Beaucoup de personnes habituées à l'action directe et à la répression ne participent pas à la casse et, à chaque fois, des personnes qui se retrouvent à participer à de la casse ne l'ont jamais fait auparavant ou ne l'avaient pas prévu. Le mot « casseur » ne permet donc pas de rendre compte de cette différence, le mot « infiltré » encore moins. Il s'agit d'un mythe qui a une utilité politique, et le langage de l'ennemi doit être questionné, surtout lorsque des personnes de notre propre camp finissent par l'utiliser elles-mêmes. Il y a une variante de ce mythe, c'est celui de « casseurs infiltrés » issus de l'extrême droite ou de la police. On appelle cela des agents provocateurs. Les agents provocateurs ont toujours existé, mais il faut revenir sur terre : il n'y avait rien de cela dans les dernières manifestations citées. Il suffit d'être présent·e pour s'en rendre compte. C'est notre propre camp social qui casse des choses, et c'est normal. Les membres d'extrême droite, eux, sont souvent aux abords des cortèges (exceptionnellement dedans) pour observer, voire parfois pour agresser, les manifestant·es. Les policiers en civil, eux, sont présents à l'extérieur des cortèges et parfois à l'intérieur (dans ce cas il s'agit effectivement d'infiltrés) pour écouter, observer et prévenir leurs collègues en cas de nécessité d'intervenir (selon leur point de vue de policiers). Dans les mobilisations citées, ils n'étaient pas là pour mener des actes illégaux en se faisant passer pour des manifestant·es ou pour « provoquer » la casse en poussant le reste du cortège à s'insurger. Et si la police veut appliquer la stratégie de la tension (ce qu'elle fait souvent) elle n'a pas besoin d'infiltrés pour cela, il lui suffit de provoquer le cortège de différentes manières : promiscuité, démonstration de force, intimidations, insultes, sirènes pour couvrir les prises de parole, arrestations à l'intérieur du cortège, bousculades, charges, coups, gaz, autopompe, etc. Diffuser ce genre d'hypothèses de policiers ou de fascistes infiltrés qui seraient auteurs de la casse lorsqu'on n'a pas de preuve concrète pour une manifestation concrète est stupide et irresponsable. Cela diffuse de la confusion. Conclusion Non, les « casseurs infiltrés » n'existent pas. Il y a des méthodes différentes utilisées lors de manifestations et le fait qu'on soit d'accord ou pas avec ces méthodes – au cas par cas, pas dans un absolu – n'y change rien. Arrêtons de diffuser les mythes et contresens de nos adversaires. Rencontrons l'autre. Des participant·es du FAL
stuut.info
December 28, 2025 at 9:53 PM
Violences policières : La justice blanchit 2 policiers qui ont brutalisé 3 personnes dans une voiture
En 2023, 2 policiers de la zone Bruxelles Nord ont violenté trois passager d'une voiture qui consommaient du protoxyde d'azote, selon le tribunal. Les images de vidéos surveillances témoignent de coups de pieds dans le thorax, et d'au moins 5 coups de poing dans le visage des occupants de la voiture perpétrés par des policiers. Le procureur en charge du dossier avait requis trois et quatre mois de prison pour les policiers. Le tribunal correctionnel de Bruxelles a cependant décidé d'acquitter l'un des deux inspecteurs de police, pour qui les faits n'ont pas été reconnus. Pour l'autre, le tribunal a estimé que les préventions « étaient établies », donc qu'il a bien violenté les occupants de la voiture, mais il a bénéficié d'un sursis du prononcé de la condamnation, pour deux ans. Il ne sera donc pas condamné malgré que les faits aient été établis. Cette nouvelle décision d'un tribunal qui blanchit les violences d'agents de police, s'inscrit dans un continuum de pratiques judiciaires qui justifient systématiquement les violences de l'institution policière, et ce meme lorsque ces violences mènent à la mort de personnes, l'écrasante majorité du temps, non-blanches. Même lorsque l'institution judiciaire est forcée, par les faits, de reconnaitre la violence de la police, elle ne condamne pas, ou lorsque c'est le cas, que très légèrement, les policiers. Les institutions de l'État, comme la police, la justice … ont notamment pour rôle d'encadrer et de reproduire les structures de l'organisation de la société et ses rapports sociaux. L'accumulation de non-lieu, des décisions d'acquittement et/ou de suspension de prononcé, en particulier lors de meurtres policiers, invite à penser, en outre, la justice et la police comme des institutions de l'Etat, fonctionnant ensemble et se protégeant mutuellement. Source : Le Soir, 10/12/2025 : « Acquittement et suspension du prononcé pour deux policiers jugés pour coups et blessures » : https://www.lesoir.be/716113/article/2025-12-10/acquittement-et-suspension-du-prononce-pour-deux-policiers-juges-pour-coups-et
stuut.info
December 28, 2025 at 9:50 PM
New York (USA) : Compte rendu de la rafle de l'ICE déjouée le 29 novembre
Traduction sur noblogs d'un article de never sleep/ jeudi 11 décembre 2025 Le contexte Dans la semaine avant la rafle, des groupes communautaires d'intervention rapide / des patrouilles anti-ICE ont appris, d'une manière ou d'une autre, que l'ICE prévoyait une autre opération sur Canal Street, plus grande que la première, potentiellement en utilisant pour la réaliser des centaines d'agents fédéraux. Ces groupes d'intervention rapide, bien qu'ils existent, sous différentes formes, depuis les années 2010, ont adopté au cours des derniers mois une méthode d'organisation beaucoup plus efficace et structurée. La plupart de ces groupes ont récemment utilisé des méthodes d'organisation autonomes/décentralisées, largement organisées par secteur géographique. Même s'il existe des organisations formelles de « ICE watch », la plupart sont assez informelles et n'ont aucune présence publique ou sur les médias sociaux. À travers ces différents groupes, il y a eu un effort à l'échelle de la ville pour coordonner le partage des ressources (données sur les plaques d'immatriculation, etc.) et le partage des informations confirmées sur les rafles de l'ICE, pour une réponse rapide. Il est important de mentionner cela en ce qui concerne la rafle de samedi car, bien que les éventements ait été décrits par les médias comme une « manifestation » à laquelle les gens ont répondu suite à un appel sur les réseaux sociaux, ce n'est pas vraiment le cas, du moins de ce point de vue. Le contexte plus large des rafles de l'ICE à New York est que, même si l'ICE y a été active, cela n'a pas eu le même aspect que dans de nombreuses autres grandes villes. Dans la plupart des cas, le DHS [Department of Homeland Security, le département fédéral de la Sécurité publique, duquel dépendent l'ICE et de nombreuses autres agences ; NdAtt.] et l'ICE ont fait des petites descentes et des arrestations dans les différents arrondissements, notamment de nombreuses interpellations dans et autour du complexe du Tribunal de l'immigration, à Manhattan. La dernière tentative de rafle massive, de type « inonder les rues », remonte à environ un mois et avait eu lieu aussi sur Canal Street, ciblant les vendeur.euses [ambulant.es] là-bas. Cela a été un succès pour eux, dans la mesure où l'ICE a pu effectuer plusieurs arrestations en vue d'une déportation et a aussi fait une grande opération de photos, une victoire de propagande pour le « nettoyage de la sale New York ». Cela dit, il y a eu une réponse de la communauté à cette rafle-là aussi et elle s'est terminée par de grands groupes de gens pourchassant les agents fédéraux jusqu'à chez eux, sur Federal Plaza. La réponse à cette rafle-là a été beaucoup plus spontanée et impulsive que celle à la plus récente. Les événements de samedi Grâce à des groupes d'activistes qui été informé.es de la possible rafle, la Federal Plaza a probablement été surveillée, pour confirmer le déploiement de flics de l'ICE dans la ville pour l'organisation de l'opération. Le matin, beaucoup d'activistes communautaires se sont mis.ses à informer les vendeur.euses et d'autres personnes près de Canal Street qu'une grande action de l'ICE était imminente. C'était la raison principale de la présence des gens sur Canal Street, non pas une manifestation ou une dénonciation de ce qui allait se passer. Cela dit, une fois ce travail terminé, de nombreuses personnes ont commencé à se rassembler devant un garage appartenant au gouvernement, où il avait été découvert que l'ICE se préparait. À ce moment-là, il n'y avait pas de présence du NYPD [la police de la ville de New York ; NdAtt.] directement autour du garage, mais il était clair qu'il y avait beaucoup de flics de la ville postés dans le secteur, qu'ils avaient été informés de la rafle et que l'ICE leur avait demandé de contrôler la foule. Au fil de la matinée, des gens de la rue ont aussi commencé à rejoindre la foule devant le garage et à un certain point un appel a été lancé sur les médias sociaux, ce qui a peut-être aussi amené des gens. À un moment donné, l'ICE a ouvert la porte du garage pour évaluer la situation et la foule a commencé à scander « ICE hors de New York ». Peu après l'ouverture de la porte, des barricades légères, composées de poubelles, de cônes de signalisation et d'autres déchets ont commencé à apparaître dans l'allée derrière la foule. À ce point-là, le NYPD était sur place et, au cours de l'heure suivante, ils ont commencé à se mettre entre les agents fédéraux et la foule et à faire de la place pour que les agents fédéraux puissent potentiellement sortir. Alors que les affrontements entre le NYPD et la foule commençaient, dans la zone de la rue en amont du garage, une benne de chantier a commencé à être vidée dans la rue. De plus, il y avait d'autres poubelles, palettes, etc. qui se déplaçaient pour être le long de la possible route de sortie vers Canal Street. Ce siège a duré plusieurs heures, avec les agents de l'ICE piégés à l'intérieur du garage de 10h jusqu'en début d'après-midi. Pendant ce temps, le NYPD a fait plusieurs interpellations, mais s'est principalement concentré sur l'installation de ses grillages antiémeute, pour diviser la foule en deux ou trois groupes et préparer la route pour le passage du convoi des fédéraux. Au fil du temps, il est devenu clair que si l'ICE tentait une rafle près de Lower Manhattan ou Chinatown, ces foules l'auraient suivi. Quand les voitures ont enfin commencé à sortir du garage, plusieurs personnes courageuses ont sprinté pour sauter devant le convoi. Cela l'a ralenti suffisamment pour que d'autres personnes commencent à traîner des trucs dans la rue, pour entraver davantage la sortie du convoi. Le convoi a réussi à atteindre Canal Street et c'était extrêmement chaotique. Le SRG [l'antiémeute du NYPD ; NdAtt.] a fait de son mieux pour être à leurs côtés et autour d'eux, procéder à des arrestations et nettoyer la rue des déchets. Sur Canal Street, des sapins de Noël, des palettes, des poubelles, des panneaux publicitaires, des pots en terre cuite et d'autres objets ont été rapidement jetés, de loin, sur les véhicules. Finalement, le convoi s'est divisé en deux parties, avec une moitié retournant à Federal Plaza et l'autre moitié (principalement les camionnettes blanches) se dirigeant vers le Holland Tunnel vers Jersey City. Après la fin de l'action, des groupes communautaires ont continué à surveiller Canal Street et Federal Plaza, au cas où les fédéraux auraient essayé de revenir. De plus, des patrouilles anti-ICE renforcées ont eu lieu pendant le reste de la journée et le lendemain, au cas où ils auraient essayé de faire une rafle dans un autre arrondissement. Le NYPD a fait une dizaine d'arrestations, tout au long de la journée, et a accusé deux de ces personnes de violences contre des policiers. Compte tenu des nombreuses choses qui se sont passées et de la quantité de personnes présentes, c'est un nombre d'arrestations relativement faible. Cette action a semblé être une énorme victoire pour celles/ceux qui ont travaillé dur pour construire des infrastructures communautaires pour répondre à l'action imminente de l'ICE à New York. C'était vachement encourageant et vraiment cool à voir. Fuck ICE et espérons que la prochaine fois qu'ils sortent leur tête, des gens leur remettent à nouveau une raclée. On est assez sûr.es que l'ICE a eu ses pneus crevés à Staten Island, récemment, c'est très cool. [Les images sont tirées des médias grand public ; NdAtt.]
stuut.info
December 28, 2025 at 9:49 PM
[Zine] CrashTest#12 décembre 2025
Sommaire CRASH-TEST #12 PIY (Print It Yourself) PARTICIPER à Crash-Test#13 : TRAVAIL Et AUFAITE on fête ? CRASH-FEST le jeudi 29 janvier au café central. Toujours à faire, encore à faire : CRASH-TEST #12 60 pages A5 en Noir et Blanc. Dispo en dépot au Boom café par défault, ailleurs par hasard et sur commande par votre seule volonté. à partir de maintenant. Hésitez pas à passer commande et à prendre des paquets à distribuer à qui le vaut bien. Où trouver Crash-Test ? PIY (Print It Yourself) Les liens vers le PDF sont ou seront bientôt disponibles ICI si vous souhaitez gérer des impressions, des distributions ou des ventes. Sens toi libre. PARTICIPER à Crash-Test#13 : TRAVAIL Donc le thème c'est « TRAVAIL ». T'en fais ce que tu veux. Ca sortira surement en janvier. Mais c'est un renouveau sous une forme pas définie, et au pire ça sera un oeuf à couver au chaud sous vos idées jusqu'à « crac » à force de ce remplir. Qu'est ce qui sortira ? On sais même pas si vas cours, ça vole, ça nage ou ça rampe. On sait pas non plus si la publication vas garder son défi mensuelle ou pas. Qu'est-ce t'en penses ? Et tout ce qui est envoyé en retard sera publié en retard sans pénalités. C'est cool d'envoyer des trucs le plus tôt possible, ou même de prévenir à l'avance si vous comptez envoyer un truc, comme ça d'autre personnes pourront peut être ajouter des images ou peaufiner les mises en pages toussa. mag-a-zinne@proton.me Allez ! AU BOULOT ! Et AUFAITE on fête ? CRASH-FEST le jeudi 29 janvier au café central. plus d'infos (en faut-il plus ?) à venir. Mais tout est dans l'affiche. Toujours à faire, encore à faire : Commander des zines Faire des dons, donner du fer (y en a dans votre sang, on le boira) Print It Yourself (cf plus haut) Distribuer, faire la promo du trucs, trouvez de nouvelles personnes qui pourraient aimer prendre de la place dans ces pages. Envoyez vos conseils, critiques, retours pour orienter les crash dans un meilleur axe ou vers un autre mur. Envoyez vos propositions ou contributions ou thune pour la suite. Dite nous si vous souhaitez vous occuper d'une page en particulier ou d'une rubrique en particulier. Vous pouvez rejoindre le Comité Ré(d)actionnaire pour aider à la recherche de contenus, à la compilation et à la finalisation (mise en page, impressions etc). mag-a-zinne@proton.me Le formulaire de participation est aussi toujours utilisable si vous souhaitez rejoindre l'équipage (c'est une mailing-list) sans encore trop savoir quoi y apporter (les stages d'observation sont acceptés) :
stuut.info
December 28, 2025 at 9:49 PM
BOTTOM SHELF permanences pour le mois de Janvier !
BOTTOM SHELF est un projet dédié à la littérature queer et à l'apprentissage collectif. un espace non commercial où les gens peuvent se rencontrer, se rassembler, se connecter… servant aussi de foyer pour des livres/zines/textes/écrits, afin de collecter et partager le savoir de la communauté. 🌪️ https://bottomshelf.hotglue.me ouvert de 17h à 21h à one field fallow, rue de l'Enseignement 60, 1000 Bruxelles et si on partageait nos mots préférés autour d'un verre un vendredi après-midi ? et si la communauté queer ressemblait à….. xXx choisir de servir un verre derrière le bar ou d'en être servi·e ? xXx lire un livre ou se faire lire ? xXx écrire des mots d'amour qui seront ou ne seront peut-être jamais envoyés ou reçus ? rejoignez-nous à la bibliothèque et café bottomshelf les vendredis de 17h à 21h ✨💌✨ apportez/empruntez un livre, partagez un texte, attrapez un stylo et du papier, sirotez ou venez juste pour chiller 🦋 Nos permanences pour Janvier : 9 janvier + 30 janvier 🦋 envie de rester au courant régulièrement, de collaborer, de vous impliquer ? rejoignez notre telegram : t.me/bottomshelfbxl visitez notre site : bottomshelf.hotglue.me écrivez-nous : bottomshelfbxl@proton.me 🦋 BOTTOM SHELF is a project dedicated to queer literature and communal learning. a non-commercial space where folks can meet, gather, connect... acting also as a home for books/zines/texts/writings, to collect & share community knowledge. 🌪️ https://bottomshelf.hotglue.me open from 17:00-21:00 at one field fallow, rue de l'Enseignement 60, 1000 Brussels what if we shared our favourite words together over a drink on a friday afternoon ? what if queer community looked like..... xXx choosing whether to serve a drink behind the bar or be served ? xXx reading a book or being read to ? xXx writing words of love that may or may not ever be sent or received ? join us at the bottomshelf library and cafe on fridays from 17-21h ✨💌✨bring/borrow a book, share a text, grab a pen and paper, sip or just come to chill 🦋 Our permanence times for January : 9th January + 30th January 🦋 want to stay updated on the regular, collaborate, get involved ? join our telegram : t.me/bottomshelfbxl visit our website : bottomshelf.hotglue.me email us : bottomshelfbxl@proton.me 🦋
stuut.info
December 28, 2025 at 9:49 PM
CONTRE LES CENTRES FERMÉS ET CONTRE LE SUPRÉMACISME BLANC – POUR UN INTERNATIONALISME RÉVOLUTIONNAIRE
Tous les jours, la police et l'Office des Etrangers organisent des rafles, arrêtent, enferment et expulsent des personnes. La police, l'Office des Étrangers, l'État, n'est pas « illégal » quand il arrête, enferme, expulse, brise et tue. C'est que : arrêter, enfermer briser, expulser et tuer les personnes catégorisées comme étrangères, parce que non-blanche, parce qu'issue de l'immigration, c'est justement, la légalité de l'État capitaliste et suprémaciste. Comme l'impérialisme, la colonisation et la destruction des peuples à l'échelle du monde, ce que le droit international a appelé les crimes contre l'humanité, est tout autant, la légalité des États impérialistes. Abandonnons l'illusion réformiste selon laquelle le respect du « droit international » réduira cette violence, voir y mettra fin. Il faut plutôt comprendre que le suprémacisme blanc et la destruction impérialistes constituent la norme et le droit de la société. Le contrôle militaire des corps pauvres et marginalisés dans les quartiers populaires, l'harcèlement policier constant, la surveillance, la répression et les assassinats de l'État, sont aussi la légalité de notre organisation sociale Lorsqu'on remarque que l'État exploite jusqu'à la dernière goutte, qu'il enferme, qu'il mutile, qu'il tue : nous n'observons pas le dysfonctionnement de la société. Nous remarquons les rouages les plus sanglants du fonctionnement de cette société. Les structures de l'organisation sociale reposent sur l'exploitation racialisée et sexiste des corps et des communautés. Les immenses richesses que la Belgique a tiré de sa colonisation, notamment au Congo, se reflètent aujourd'hui dans la violence physique et bureaucratique impitoyable qu'elle exerce à l'égard des communautés racialisées en Belgique, ainsi que dans le fait qu'elle accueille le siège de l'OTAN, l'institution impérialiste la plus destructrice du monde. La violence d'État, les centres de détention et l'impérialisme ne sont pas seulement des politiques légales que la Belgique impose aux peuples racialisés ; ils constituent le fondement même de l'existence de l'État belge. Il s'agit pour nous d'insister : Nous ne voulons pas simplement effacer les frontières entre les États capitalistes et démanteler seulement les centres fermés. Nous voulons démolir l'État suprémaciste, l'impérialisme et toutes les infrastructures qui à, l'échelle du monde, produisent la misère, la guerre, la distinction et hiérarchisation entre les humains et l'inégalité. Il ne suffit pas de célébrer les luttes anticolonialistes passées et présentes à travers le monde ; il est nécessaire de reconnaître l'héritage et les continuités colonial des nations impérialistes dans leur guerre systématique et raciste contre les immigrants et les réfugiés. « Disloquer le monde colonial ne signifie pas qu'a près l'abolition des frontières on aménagera des voies de passage entre les deux zones. Détruire le monde colonial c'est ni plus ni moins abolir une zone, l'enfouir au plus profond du sol.« Frantz Fanon Nous voulons nous libérer du capitalisme, de l'impérialisme, du supremacisme racial et du patriarcat pleinement. Nous voulons vivre d'une manière égale et libre. Pour cela tout.e révolutionnaire conséquent.e doit faire de l'internationalisme et la libération de tous les peuples la centralité de son engagement politique. Abattons l'impérialisme, construisons la solidarité internationale !
stuut.info
December 24, 2025 at 7:52 PM
Média – La RTBF diffusera l'Eurovision 2026 avec Israël, malgré le génocide et l'assassinat des collègues journalistes à Gaza
Sommaire La justification de l'UER Refuser la normalisation Dans le silence médiatique, les journalistes paient de leur vie Le 4 décembre, l'Union européenne de radio-télévision (UER) a confirmé qu'Israël serait bien présent à l'Eurovision 2026. Une décision qui a déclenché une onde de choc parmi plusieurs diffuseurs européens. L'Espagne, l'Irlande, les Pays-Bas ou encore la Slovénie ont déjà annoncé qu'ils boycotteraient l'événement, jugeant impossible de faire comme si de rien n'était alors que la génocide mené contre le peuple palestinien, en particulier à Gaza, continue de ravager des vies. En protestation, l'ancien·e gagnant ·e de l'édition 2024, l'artiste suisse Némo, a décidé de renvoyer son trophée. En Belgique, la RTBF a, au contraire, confirmé sa participation. Une position qui continue d'alimenter des années de complicité politique alors que les crimes de guerre israéliens sont largement documentés. Comment un service public, censé défendre les valeurs des droits humains, peut-il s'associer à un événement que l'État israélien utilise ouvertement pour redorer son image internationale ? Le génocide en cours s'inscrit dans des décennies de colonisation, de blocus et de violations du droit international. Et tandis que des ONG, l'ONU et des organisations de presse dénoncent ces crimes, l'Europe semble incapable de garder une boussole morale. Après un seul jour d'invasion russe en Ukraine, l'UER avait exclu la Russie « pour protéger la réputation du concours ». Pourquoi cette logique s'arrête-t-elle face à Israël ? La justification de l'UER Pour justifier cette exception, l'UER affirme que la chaîne publique israélienne KAN serait indépendante du gouvernement, contrairement à son équivalent russe. Pourtant le conseil d'administration de KAN est entièrement nommé par le ministre israélien de la Communication, Shlomo Karhi, actuellement un fidèle allié de Benyamin Netanyahou. En 2024, ce dernier a publiquement défendu la colonisation de la bande de Gaza et le départ « volontaire » de la population palestinienne, précisant que « le volontaire, c'est parfois une situation que l'on impose jusqu'à ce que la personne donne son consentement ». La loi israélienne impose même que KAN reflète « l'identité juive de l'État », confirmant qu'Israël n'est pas l'État de tous ses citoyen·nes, une définition assumée d'un système d'apartheid, comme l'ont documenté Amnesty International, Human Rights Watch et B'Tselem. L'audiovisuel public israélien relaie presque exclusivement le récit militaire officiel concernant Gaza, invisibilisant les voix palestiniennes. Cette instrumentalisation ne se limite pas aux médias d'information. La culture elle-même est utilisée de manière stratégique et assumée pour améliorer l'image internationale d'Israël, contrer les campagnes de boycott et masquer les réalités de l'occupation et de la colonisation. Le terme hasbara, qui signifie « explication » en hébreu, désigne l'appareil de propagande étatique israélien, centré sur la légitimation de la politique coloniale, la promotion du sionisme et la disqualification systématique de toute critique, qu'elle soit politique, médiatique, universitaire ou citoyenne. En 2015, Nissim Ben-Sheetr, alors directeur général du ministère des Affaires étrangères, déclarait sans ambiguïté : « Nous considérons la culture comme un outil de premier ordre pour la hasbara. En ce qui me concerne, je ne fais aucune différence entre la hasbara et la culture. » À cette dimension politique s'ajoute enfin un enjeu économique : le sponsor principal de l'Eurovision est Moroccanoil, une marque de cosmétiques israélienne. Cette présence n'est pas anodine lorsqu'il s'agit de défendre une prétendue « neutralité » artistique. Elle souligne, au contraire, l'imbrication étroite entre intérêts économiques, stratégies d'influence culturelle et discours apolitiques de façade. Refuser la normalisation Au-delà de la question de la participation à l'Eurovision, c'est le principe même de la normalisation d'Israël qui est en jeu. Normaliser, c'est accepter qu'un État colonial puisse commettre des crimes de guerre, maintenir un système d'apartheid, et violer le droit international tout en continuant à participer aux événements culturels, sportifs et diplomatiques comme n'importe quel autre pays. C'est banaliser l'inacceptable et effacer la réalité coloniale vécue par les palestinien·nes. Cette normalisation ne se limite pas aux scènes festives de l'Eurovision. Elle se manifeste dans les accords commerciaux, les partenariats universitaires, les échanges culturels et les relations diplomatiques qui se poursuivent comme si de rien n'était. Refuser cette normalisation, c'est au contraire affirmer que certaines lignes rouges ne peuvent être franchies sans conséquence. Le boycott de l'Eurovision par plusieurs pays européens s'inscrit dans cette logique de refus de la normalisation. Il rejoint d'autres formes de résistance citoyenne, comme le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), qui appelle à isoler politiquement, économiquement et culturellement Israël tant que les droits fondamentaux des palestinien·nes ne seront pas respectés. L'histoire montre que ce type de mobilisation peut porter ses fruits : en Afrique du Sud, le boycott international, des produits commerciaux aux échanges universitaires, en passant par l'exclusion des compétitions sportives et les sanctions diplomatiques, n'a pas, à lui seul, fait tomber le régime d'apartheid, mais il a constitué un levier décisif parmi d'autres pour l'isoler, affaiblir sa légitimité et soutenir les luttes internes, jusqu'à l'effondrement du régime dans les années 1990. Dans le silence médiatique, les journalistes paient de leur vie Si les diffuseurs européens débattent, les journalistes, elles et eux, meurent. Gaza est aujourd'hui la région la plus dangereuse au monde pour exercer ce métier. L'ONU recense au moins 220 travailleurs des médias tués, un chiffre sans précédent. La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) parle du plus grand massacre de journalistes de l'histoire contemporaine. Face à cette réalité, où est la solidarité entre journalistes que tant de rédactions revendiquent ? Israël a revendiqué plusieurs frappes visant explicitement des journalistes. L'une d'elles a tué Anas Al-Sharif, reporter emblématique d'Al-Jazeera, aussitôt accusé, sans preuve, d'être un « terroriste » par l'armée israélienne. D'autres journalistes sont détenu·es, parfois sans procès, dans des conditions contraires au droit international. Tout indique une stratégie claire : empêcher l'information indépendante, faire taire les témoins des crimes, rendre impossible la documentation des exactions. Comment une chaîne publique, dont la mission inclut la défense de la liberté de la presse, peut-elle ignorer le sort de ses collègues qui meurent chaque jour simplement pour documenter la réalité ? Peut-on défendre la liberté de la presse au quotidien, tout en participant à un événement qui sert de vitrine diplomatique à un État accusé d'assassiner des journalistes et de bâillonner toute voix indépendante ? Face à cette situation, l'Association belgo-palestinienne (ABP) appelle la RTBF à se retirer, estimant que cette participation contredit ses propres valeurs. Elle demande à la chaîne de prendre position « en matière de droits humains » et de transmettre un message clair de solidarité envers les peuples opprimés. Une pétition a déjà recueilli de nombreux soutiens. Une carte blanche a également été signé par de nombreux acteurs de la société civiles : Mouvement ouvrier chrétien (MOC), Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB), Présence et Action culturelles (PAC), Comité pour l'abolition des dettes illégitimes (CADTM), Intal ou encore le festival Esperanzah. La pétition : ici Sources : Le Soir : Israël à l'Eurovision : la RTBF cautionne le blanchiment du génocide à Gaza, 09/12/2025 : https://www.lesoir.be/715834/article/2025-12-09/israel-leurovision-la-rtbf-cautionne-le-blanchiment-du-genocide-gaza Le Monde : Gaza : onde de choc internationale après une frappe d'Israël qui a tué six journalistes, 12 août 2025 : https://www.lemonde.fr/international/article/2025/08/12/gaza-une-frappe-israelienne-deliberee-tue-six-journalistes-palestiniens-dont-le-reporter-vedette-d-al-jazira-anas-al-sharif_6628512_3210.html Courrier International : Vidéo. Danses et discours enflammés : des ministres israéliens appellent à recoloniser Gaza, 29/01/2024 : https://www.courrierinternational.com/video/video-danses-et-discours-enflammes-des-ministres-israeliens-appellent-a-recoloniser-gaza Cliquer pour accéder à Dossier-pedagogique_boycott-culturel-et-recits-mediatiques.pdf Mediapart : Le boycott de l'Afrique du Sud : leçons pour la lutte contre l'apartheid en Israël ? : 10/05/2022 : https://blogs.mediapart.fr/carta-academica/blog/100522/le-boycott-de-lafrique-du-sud-lecons-pour-la-lutte-contre-lapartheid-en-israel
stuut.info
December 24, 2025 at 7:50 PM
Message de Nikos Maziotis à la Conférence Internationale pour les prisonniers politiques
Camarades, merci pour votre invitation au Congrès International des Prisonniers Politiques que vous organisez. Je vous adresse mes plus sincères salutations de la prison de Domokos, en Grèce. Si l'histoire de l'humanité est la lutte de celles et ceux qui aspirent à la liberté, à l'égalité et à la solidarité, contre celles et ceux qui cherchent à imposer l'esclavage, l'inégalité, l'exploitation et l'oppression ; si l'histoire de l' humanité est la lutte des femmes contre le pouvoir patriarcal et sexiste, la lutte des pauvres, des peuples et de la classe ouvrière contre les élites dominantes, les riches, les esclavagistes, les féodaux, les bureaucrates, ou, dans les termes d'aujourd'hui, contre l'État et le Capital, alors cette lutte a été payée au prix du sang. Des camarades innombrables, partout dans le monde, ont donné leur vie dans ce combat. Ils sont tombés dans des affrontements avec l'ennemi, lors de heurts avec les forces de répression, sont morts en prison ou au cours de grèves de la faim, ont été assassins lors de manifestations et de grèves. Au fil du temps, cette lutte a coûté des millions de morts, des génocides de people sentiers, des milliers d'années de detention cumulées, ainsi que par la torture et l'isolement. Dans cette guerre sociale et cette lutte de classes, le système international de domination actuel, l'État et le Capital, ne se contente pas de nous éliminer physique mentou de nous emprisonner. Il exige que nous renoncions à notre identité politique, à notre lutte, à notre organisation, aux choix de confrontation que nous avons faits, à la révolution, à la lutte armée. Il exige que nous reconnaissions être des criminels, des terroristes et des éléments sant liens sociaux, alors que ce sont précisément là les caractéristiques propres du système qu'il incarne. Notre devoir, en tant que prisonniers/prisonnières politiques, est donc de rester fidèles et cohérents avec les choix de lutte que nous avons faits. C'est là notre victoire morale et politique face aux criminels étatiques et capitalistes et à leurs appareils. Aucune révision, donc. Aucune repentance pour nos choix. Nous vivons à une époque où le système international étatico-capitaliste de domination s'oriente vers un totalitarisme de plus en plus grand, visant la soumission totale de l'être humain au pouvoir et sa transformation en un instrument docile et dépolitisé. La remise en cause de l'ensemble des conquêtes ouvrières et populaires obtenuspar les luttes du passé, dans le cadre de l'hégémonie néolibérale des dernières décennies, les législations antiterroristes, le durcissement de la répression et du cadre pénal, la création de prisons et d'établissements d'isolements spéciaux, la criminalisation des grèves et la restriction du droit de manifester, convergent vers cet objectif. Parallèlement, la concurrence impérialiste entre les grandes puissances industrielles au sein du système international de domination, comme l'illustrent, par exemple, la guerre en Ukraine ou le génocide du peuple palestinien à Gaza, met à nu l'hypocrisie des États et de leurs dirigeants qui invoquent la « démocratie », les « droits humains » ou le « droit international » etc. La prétendue « démocratie » bourgeoise a désormais perdu tout sens. Les élections sont vidées de leur sens, puisque les gouvernements des États-nations, indépendamment de leur couleur idéologique et en dehors de toute volonté populaire réelle, appliquent les politiques dictées par les bureaucraties et les centres de pouvoir du système étatico-capitaliste international (G7, Union Européenne, FMI, NATO, etc.). Leur « démocratie » bourgeoise prend de plus en plus les traits d'une dictature et d'un régime autoritaire à vocation totalitaire. En Grèce, après la défaite sociale de l'insurrection de 2010–2012 contre les programmes de prêts imposés par l'Union Européenne, la BCE et le FMI, nous faisons déjà l'expérience concrète de cet autoritarisme : appauvrissement durable des classes populaires, austérité permanente et durcissement continu de la repression étatique. Mais au-delà de l'intensification de l'exploitation et du totalitarisme, le système international étatico-capitaliste, par sa logique de croissance infinie, son accumulation sans limites et la destruction écologique qu'il engendre, nous place face à une question fondamentalement existentielle : celle de notre survie en tant qu'espèce humaine, et de la survie même de la Terre et des écosystèmes. Cette catastrophe écologique, aux conséquences déjà irréversibles, constitue sans doute l'un des moteurs les plus puissants pour que les peoples renversent le système mondial de domination étatico-capitaliste. Si Rosa Luxemburg avait formulé, en son temps, le dilemme « Socialisme ou Barbarie », aujourd'hui le dilemme se pose désormais en ces termes : « Révolution sociale ou Anéantissement ». Malgré les conditions difficiles dans lesquelles nous vivons et le sombre avenir que l'État et le Capital nous réservent, notre lutte pour les renverser doit se poursuivre à tout prix. Camarades, je vous souhaite force et courage dans la lutte. Je souhaite à tous/toutes les prisonniers/prisonnieres politiques de tenir bon, où qu'ils/ells soient, en prison ou à l'isolement, en Europe, en Turquie, en Israël, en Amérique, partout. SOLIDARITÉ ET LIBERTÉ À TOUS LES PRISONNIERS /PRISONNIERES POLITIQUES RÉVOLUTIONNAIRES, ANTICAPITALISTES ET ANTIÉTATISTES. de la prison de Domokos en Grèce, Nikos Maziotis, 16/12/2025 ********* Message/greetings from Nikos Maziotis at the International Conference on Political Prisoners organized by the Prisoners' Voice Platform (TSP) in Paris (20/12 -21/12/2025) Comrades, thank you for your invitation to the International Congress of Political Prisoners that you are organizing. I send you my warmest greetings from Domokos Prison, Greece. If the history of humanity is the struggle of those who aspire to freedom, equality, and solidarity against those who seek to impose slavery, inequality, exploitation, and oppression ; if the history of humanity is the struggle of women against patriarchal and sexist power, the struggle of the poor, the people, and the working class against the ruling elites, the rich, the slave owners, the feudal lords, the bureaucrats, or, in today's terms, against the State and Capital, then this struggle has been paid for with blood. Countless comrades, all over the world, have given their lives in this fight. They fell in confrontations with the enemy, during clashes with repressive forces, died in prison or during hunger strikes, and were murdered during demonstrations and strikes. Over time, this struggle has cost millions of lives, genocides of entire populations, thousands of years of accumulated imprisonment, as well as torture and isolation. In this social war and class struggle, the current international system of domination, the State and Capital, is not content with simply eliminating us physically or imprisoning us. It demands that we renounce our political identity, our struggle, our organization, the choices of confrontation we have made, revolution, and armed struggle. It demands that we acknowledge being criminals, terrorists, and social detractors, when these are precisely the defining characteristics of the system it embodies. Our duty, as political prisoners, is therefore to remain faithful and consistent with the choices we have made in our struggle. This is our moral and political victory against the state and capitalist criminals and their apparatus. No revision, then. No repentance for our choices. We live in an era where the international state-capitalist system of domination is moving towards ever-greater totalitarianism, aiming for the total subjugation of human beings to power and their transformation into docile and depoliticized instruments. The undermining of all the workers' and popular gains won through past struggles, within the framework of the neoliberal hegemony of recent decades, the anti-terrorism legislation, the hardening of repression and the penal framework, the creation of prisons and special isolation facilities, the criminalization of strikes, and the restriction of the right to demonstrate, all converge towards this objective. At the same time, imperialist competition between the major industrial powers within the international system of domination, as illustrated, for example, The war in Ukraine and the genocide of the Palestinian people in Gaza expose the hypocrisy of states and their leaders who invoke "democracy," "human rights," or "international law," etc. T he so-called bourgeois "democracy" has now lost all meaning. Elections are devoid of purpose, since the governments of nation-states, regardless of their ideological leanings and without any popular will, implement policies dictated by the bureaucracies and power centers of the international capitalist-state system (G7, European Union, IMF, NATO, etc.). Their bourgeois "democracy" is increasingly taking on the characteristics of a dictatorship and an authoritarian regime with totalitarian aspirations. In Greece, following the social defeat of the 2010–2012 uprising against the loan programs imposed by the European Union, the ECB, and the IMF, we are already experiencing the concrete effects of this authoritarianism : the lasting impoverishment of the working classes, permanent austerity, and the continuous hardening of state repression. But beyond the intensification of exploitation and totalitarianism, the international state-capitalist system, with its logic of infinite growth, its limitless accumulation, and the ecological destruction it engenders, confronts us with a fundamentally existential question : that of our survival as a human species, and indeed the very survival of the Earth and its ecosystems. This ecological catastrophe, with its already irreversible consequences, undoubtedly constitutes one of the most powerful forces driving the people to overthrow the global system of state-capitalist domination.This places us before a fundamentally existential question : that of our survival as a human species, and indeed the very survival of the Earth and its ecosystems. This ecological catastrophe, with its already irreversible consequences, undoubtedly constitutes one of the most powerful driving forces for people to overthrow the global system of state-capitalist domination. If Rosa Luxemburg formulated the dilemma "Socialism or Barbarism" in her time, today the dilemma is posed in these terms : "Social Revolution or Annihilation". Despite the difficult conditions in which we live and the bleak future that the State and Capital have in store for us, our struggle to overthrow them must continue at all costs. Comrades, I wish you strength and courage in the struggle. I wish all political prisoners to hold firm, wherever they are, in prison or in solitary confinement, in Europe, Turkey, Israel, America, everywhere. SOLIDARITY AND FREEDOM TO ALL REVOLUTIONARIES, ANTI-CAPITALIST, AND ANTI-STATIST POLITICAL PRISONERS From Domokos Prison in Greece, Nikos Maziotis, 20/12/,2025 *************** Μήνυμα/χαιρετισμός του Νίκου Μαζιώτη στο 2ήμερο Διεθνές Συνέδριο για τους Πολιτικούς Κρατούμενους που διοργανώνεται από το TSP (Πλατφόρμα της Φωνής Κρατουμένων) στο Παρίσι (20/12 -21/12/ 2025) Συντρόφισσες/οι, σας ευχαριστώ για την πρόσκλησή σας στο Διεθνές Συνέδριο για τους Πολιτικούς Κρατούμενους που διοργανώνετε και σας στέλνω μια μεγάλη αγκαλιά από τις φυλακές Δομοκού στην Ελλάδα. Αν η ιστορία της ανθρωπότητας είναι η πάλη αυτών που στοχεύουν στην ελευθερία στην ισότητα και την αλληλεγγύη, ενάντια σε αυτούς που θέλουν να επιβάλλουν την σκλαβιά, την ανισότητα, την εκμετάλλευση και την καταπίεση, αν η ιστορία της ανθρωπότητας είναι ο αγώνας των γυναικών ενάντια στην πατριαρχική και σεξιστική εξουσία, ο αγώνας των φτωχών, των λαών, της εργατικής τάξης εναντίον των εξουσιαστικών ελίτ, των πλουσίων, των δουλοκτητών, των φεουδαρχών, των γραφειοκρατών ή με σημερινούς όρους εναντίον του Κράτους και του Κεφαλαίου, αυτός ο αγώνας έχει πληρωθεί με πολύ αίμα. Πολλές συντρόφισσες και σύντροφοι σ' όλο τον κόσμο έχουν δώσει τη ζωή τους σ' αυτόν τον αγώνα. Έχουν πέσει σε μάχες με τον εχθρό, σε συμπλοκές με τις δυνάμεις καταστολής, έχουν πεθάνει στις φυλακές ή σε απεργίες πείνας, έχουν σκοτωθεί σε διαδηλώσεις και απεργίες. Αυτός ο αγώνας έχει πληρωθεί στο πέρασμα του χρόνου με εκατομμύρια νεκρούς, με γενοκτονίες λαών, με χιλιάδες χρόνια φυλακή, με βασανιστήρια κι απομονώσεις. Σ' αυτόν τον κοινωνικό και ταξικό πόλεμο, το σημερινό διεθνές σύστημα εξουσίας, το Κράτος και το Κεφάλαιο, δεν αρκείται να μας εξοντώσει ή να μας φυλακίσει. Απαιτεί να απαρνηθούμε την ταυτότητά μας, τον αγώνα μας, την οργάνωσή μας, τις επιλογές αγώνα που κάναμε, την επανάσταση, το αντάρτικο. Απαιτεί να παραδεχτούμε ότι είμαστε εγκληματίες, τρομοκράτες και αντικοινωνικά στοιχεία ενώ το ίδιο έχει αυτά τα χαρακτηριστικά. Χρέος μας λοιπόν είναι, ως πολιτικοί κρατούμενοι, να παραμείνουμε συνεπείς στις επιλογές αγώνα που κάναμε. Αυτό είναι η δική μας ηθική και πολιτική νίκη απέναντι στους εγκληματίες κρατιστές-καπιταλιστές και στα όργανά τους. Καμιά λοιπόν αναθεώρηση, καμιά μετάνοια για τις επιλογές μας. Ζούμε σε μια εποχή όπου το διεθνές κρατικο-καπιταλιστικό σύστημα εξουσίας τείνει προς ένα ολοένα αυξανόμενο ολοκληρωτισμό με σκοπό την πλήρη υποταγή του ανθρώπου στην εξουσία και τη μετατροπή του σε ένα άβουλο όργανο της εξουσίας. Η αναθεώρηση όλων των εργατικών και λαϊκών κατακτήσεων που κερδήθηκαν με αγώνες παλιότερα, αναθεώρηση μέσα στα πλαίσια της πλήρους επικράτησης του νεοφιλελευθερισμού τις τελευταίες δεκαετίες, οι αντιτρομοκρατικές νομοθεσίες, η σκλήρυνση της καταστολής και του ποινικού νομοθετικού πλαισίου, η δημιουργία ειδικών φυλακών-απομονώσεων, η ποινικοποίηση των απεργιών και η συρρίκνωση του δικαιώματος των διαδηλώσεων, τείνουν προς αυτόν τον στόχο. Παράλληλα με αυτές τις συνθήκες, ο ανταγωνισμός των μεγάλων βιομηχανικών δυνάμεων μέσα στα πλαίσια του διεθνούς συστήματος εξουσίας, όπως π.χ. ο πόλεμος στην Ουκρανία και γενοκτονίες όπως του Παλαιστινιακού λαού στη Γάζα αποδεικνύουν την υποκρισία των κρατών και των ηγετών που μιλάνε για « δημοκρατία », « ανθρώπινα δικαιώματα », « διεθνές δίκαιο » κλπ. Η λεγόμενη αστική « δημοκρατία » τους έχει χάσει πλέον οποιοδήποτε νόημα. Οι εκλογές δεν έχουν καμιά σημασία αφού οι κυβερνήσεις των εθνών-κρατών, ανεξάρτητα ιδεολογικοπολιτικής προέλευσης και ανεξάρτητα από τη βούληση των ψηφοφόρων, εφαρμόζουν υποχρεωτικά πολιτικές που επιβάλλουν οι γραφειοκρατίες και τα κέντρα εξουσίας του διεθνούς κρατικο-καπιταλιστικού συστήματος εξουσίας (G7, Ε.Ε., ΔΝΤ, ΝΑΤΟ κλπ). Η αστική « δημοκρατία » τους μοιάζει ολοένα και περισσότερο με μια δικτατορία και ένα ολοκληρωτικό καθεστώς. Στην Ελλάδα μετά την κοινωνική ήττα της εξέγερσης του 2010-'12 ενάντια στα προγράμματα δανεισμού της Ε.Ε. της ΕΚΤ και του ΔΝΤ, αυτόν τον ολοκληρωτισμό τον ζούμε ήδη, με τη διαρκή φτωχοποίηση και λιτότητα του λαού και τη σκλήρυνση του κρατικού αυταρχισμού. Πέρα όμως από την όξυνση του ολοκληρωτισμού και την ένταση της εκμετάλλευσης, το σημερινό διεθνές κρατικο-καπιταλιστικό σύστημα εξουσίας με την ακόρεστη δίψα του για ανάπτυξη και κέρδος και την οικολογική καταστροφή που έχει προκαλέσει, μας έχει φέρει ενώπιον ενός υπαρξιακού ζητήματος, ενώπιον του ζητήματος της επιβίωσής μας ως ανθρώπινου είδους και την επιβίωση της γης και του οικοσυστήματος συνολικά. Γι' αυτό και αυτή η οικολογική καταστροφή με τις ήδη μη αναστρέψιμες συνέπειές της, είναι ίσως το μεγαλύτερο κίνητρο των λαών για να ανατρέψουν το παγκόσμιο κρατικο-καπιταλιστικό σύστημα εξουσίας. Αν κάποτε η Ρόζα Λούξεμπουργκ είχε θέσει το δίλημμα στην εποχή της, το « Σοσιαλισμός ή Βαρβαρότητα », σήμερα το δίλημμα μπορεί να είναι πλέον το « Κοινωνική Επανάσταση ή Αφανισμός ». Παρά τις ζοφερές συνθήκες που ζούμε και το ζοφερό μέλλον που μας επιφυλάσσουν το Κράτος και το Κεφάλαιο, ο αγώνας μας για την ανατροπή τους πρέπει να συνεχιστεί παρά το οποιοδήποτε κόστος. Συντρόφισσες/Σύντροφοι σας εύχομαι δύναμη και ένα καλύτερο αγωνιστικό μέλλον. Εύχομαι σε όλες και όλους τις/τους Πολιτικούς Κρατούμενες/Κρατούμενους να βαστάνε γερά όπου κι αν βρίσκονται στις φυλακές και στις απομονώσεις στην Ευρώπη, στην Τουρκία, στο Ισραήλ, στην Αμερική, παντού. ΑΛΛΗΛΕΓΓΥΗ ΚΑΙ ΛΕΥΤΕΡΙΑ ΣΕ ΟΛΕΣ/ΟΛΟΥΣ ΤΙΣ ΕΠΑΝΑΣΤΑΤΡΙΕΣ/ ΕΠΑΝΑΣΤΑΤΕΣ ΑΝΤΙΚΑΠΙΤΑΛΙΣΤΕΣ ΚΑΙ ΑΝΤΙΚΡΑΤΙΣΤΕΣ ΠΟΛΙΤΙΚΟΥΣ ΚΡΑΤΟΥΜΕΝΕΣ/ΚΡΑΤΟΥΜΕΝΕΣ Aπό τις φυλακές Δομοκού στην Ελλάδα, Νίκος Μαζιώτης , 20/12/2025
stuut.info
December 24, 2025 at 7:50 PM
Quelle vision alternative de la sécurité face à la logique répressive de l'Arizona ?
Le 13 janvier, le ministre de l'Intérieur Bernard Quintin (MR) viendra présenter sa vision de la sécurité, s'inspirant directement d'un slogan de la campagne de Jean-Marie Le Pen (« La sécurité, notre première liberté »).* En réponse, il nous semble essentiel de créer un espace pour un contre-discours, afin d'imaginer une autre approche de la sécurité dans nos sociétés, au-delà du triptyque surveillance, répression et punition. Pour cela, nous vous proposons de nous réunir le 12/01 au DK pour une conférence & discussion, cette conférence interrogera les effets de la vision sécuritaire de l'Arizona, sur la population et la société, marquée par des logiques racistes. Nous ouvrirons la réflexion sur des alternatives visant à construire une sécurité solidaire en mettant l'accent sur la prévention, la réparation et la protection. Une sécurité collective, qui protège réellement chacun·e et dans laquelle tout le monde peut se sentir en sécurité. Nous vous invitons à venir écouter et échanger avec nos intervenant·es, issu·es du milieu associatif, académique et du travail de terrain, et à participer à une discussion collective sur la manière de repenser la sécurité comme un projet commun. Horaire : 18h00 - accueil 18h30 - début de la conférence avec Carla Nagels (Criminologue - ULB), Kali Muhirwa (Collectif des Madrés), Alpha (JOC) - Modéré et introduit par Rémy Farge (Ligue des Droits Humains) 20h30 - repas convivial (Taste of Palestine) *Lors de la conférence de Bernard Quintin du 13 janvier, une contre-mobilisation est organisée par les collectifs antifascistes - pour plus d'info suivez : la Coordination Antifasciste de Belgique (CAB - https://www.instagram.com/cab_antifa/)
stuut.info
December 24, 2025 at 7:49 PM
Fascisme : Assignation à résidence, couvre-feu, interdictions … pour le Nouvel An
Sommaire Des mesures répressives qui touchent certains quartiers et populations plutôt que d'autres – une gestion postcoloniale de la ville ? Refuser la guerre intérieure Contre la guerre intérieure et l'ordre racial En cette fin d'année, Bernard Quintin (MR), ministre de l'Intérieur, a préventivement autorisé une série de mesures répressives « exceptionnelles » en prévision de la soirée de la nouvelle année : assignation à résidence de mineur·es, couvre-feu, centre de crise, interdiction de feux d'artifices, interdiction des trottinettes … « pour prévenir les débordements la nuit du Nouvel An« . Des mesures qui s'ajoutent à un arsenal répressif déjà conséquent visant les quartiers populaires, où les contrôles policiers sont jusqu'à 10 fois plus fréquents que dans les communes aisées. Cela fait plusieurs années qu'en marge de la nouvelle année, des assignations à résidence visant des mineur·es sont mises en place dans différentes communes du pays. L'an dernier, rien qu'à Anvers, 47 mineur·es ont été assigné·es à résidence, avec contrôle de police pour vérifier l'application de la mesure. Des témoignages recueillis auprès des familles concernées par ces assignations à résidence, font état d'humiliations, de contrôles nocturnes au domicile, et d'un climat de peur permanent instauré par ces mesures. Pourtant, les conséquences psychologiques sur les jeunes et leurs parents sont rarement évoquées dans le débat public. L'année dernière toujours, la commune d'Anderlecht avait décidé d'imposer un couvre-feu aux jeunes de moins 16 ans dans le quartier de Cureghem, le soir de la nouvelle année. Une mesure qui avait été jugée discriminatoire et raciste, car elle visait les jeunes de quartiers populaires majoritairement racialisé.es comme non-blancs. Une contestation sociale, portée par des collectifs antiracistes comme Bruxelles Panthères et le Front Des Mères, et des citoyen·nes d'Anderlecht, ainsi qu'un rassemblement et un recours devant le Conseil d'État, avait eu lieu contre la décision de la commune (PS). Dans ce cadre-ci, nous avons interrogé le Front Des Mères, un collectif de mamans qui luttent contre les violences et les discriminations qui ciblent les enfants, notamment des quartiers populaires, pour elles c'est très clair : « Depuis la seconde guerre mondiale, la Belgique n'avait pas connu de couvre-feu. […] Pour nous, le couvre-feu est une mesure fasciste et l'utilisation de ce type de mesures rappellent les moments les plus sombres de notre histoire. […] Les ordonnances de la commune d'Anderlecht participent à créer un climat raciste, xénophobe et anxiogène. » Front Des Mères Nous avons également interrogé le collectif antiraciste Bruxelles Panthères, un collectif actif depuis plusieurs années dans la lutte contre les violences policières et le racisme d'État : « Le couvre-feu est un aveu d'échec politique. Pour Bruxelles Panthères, le couvre-feu à Anderlecht n'est pas une réponse à l'insécurité : c'est une production politique de l'insécurité. Il ne protège pas les habitants, il les désigne comme suspects. Il ne résout aucun problème social, il les criminalise. Il ne restaure pas le lien social, il approfondit la fracture coloniale entre l'État et une partie de la population.« Des mesures répressives qui touchent certains quartiers et populations plutôt que d'autres – une gestion postcoloniale de la ville ? Ce sont les populations issues des quartiers populaires qui sont ciblées par ces mesures, les stigmatisant, les controlant dans l'espace publique et les privant a priori de la fête. Ce sont aussi ces populations qui sont spontanément et volontairement associées et essentialisées à la criminalité. En effet, c'est rarement au sein des communes privilégiées, riche et habitées essentiellement par des personnes blanches, qu'on impose des couvre-feux et/ou des assignations à résidences. Il est également révélateur qu'aucun couvre-feu n'ait jamais été imposé lors des émeutes de supporters de football, pourtant régulièrement violentes. La variable déterminante n'est donc pas le niveau de violence potentielle, mais bien l'identité raciale et sociale des populations concernées. Ces mesures visent systématiquement les zones géographiques plus pauvres et précaires de la capitale, habitée principalement par des populations non-blanches, issues de l'immigration. Or, ce sont déjà ces zones géographiques qui sont les plus sujettes de l'harcèlement policier et politique. Selon les données du monitoring des quartiers par la police, publié par l'Institut Bruxellois Statistique et d'Analyse (IBSA), Cureghem fait partie des zones les plus contrôlées de Bruxelles, avec une présence policière déjà renforcée tout au long de l'année. C'est une gestion politique ségrégationniste des espaces public : en marge d'évènements comme la nouvelle année, ou les fusillades à Bruxelles, on impose préventivement des mesures violentes et restrictives à des populations tout entières, depuis et selon leur origine sociale. Une gestion politique raciste et fascisante, héritée de l'histoire coloniale, sur laquelle reviennent Bruxelles Panthères et le Front Des Mères. Nous leur avons posé deux questions : quelles logiques sont-elles à l'oeuvre derrière ces mesures répressives ?, et pour quelles raisons s'y opposer ? Front Des Mères : « Un couvre-feu, c'est une interdiction de sortir après une certaine heure. C'est une privation de liberté, une restriction à la liberté d'aller et de venir et la liberté de réunion. Normalement dans l'espace public, on se promène comme on veut. Seules des situations extrêmes peuvent justifier une telle limitation à une liberté aussi fondamentale que le simple fait d'être dans l'espace public. Depuis la seconde guerre mondiale, la Belgique n'avait pas connu de couvre-feu. Récemment les communes ont essayé plusieurs formes de couvre-feu : Anvers en a imposé à des individus précis sans que cette mesure ne soit décidée par un tribunal et Anderlecht a été encore plus loin. La nuit du Nouvel An 2024-2025, la commune a interdit la présence de mineurs de moins de 16 ans dans Curreghem. Cette mesure a été attaquée au Conseil d'Etat et l'auditeur a rappelé que ce type de mesures n'était pas acceptable dans une société démocratique. Par après, d'autres interdictions de circuler librement ont été prononcées, notamment l'interdiction de se rendre dans la cité du Peterbos cet été. Pour nous, le couvre-feu est une mesure fasciste et l'utilisation de ce type de mesures rappellent les moments les plus sombres de notre histoire. Il faut se souvenir qu'un couvre-feu spécifique a été imposé aux Juifs à Bruxelles pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment via une ordonnance datant du 29 août 1941, qui leur interdisait de circuler entre 20h et 7h du matin, les obligeant à rester chez eux dès le début de la soirée et les excluant des lieux publics. Les ordonnances de la commune d'Anderlecht participent à créer un climat raciste, xénophobe et anxiogène. Elles n'ont aucune incidence sur le trafic de drogues, il est tellement évident que les dealers qui violent la loi n'ont pas peur de violer une ordonnance. Les restrictions aux libertés ne s'adressent pas aux trafiquants mais au quartier, à ses habitants, à ses mères et à ses gosses. Nous ne les acceptons pas. » Front Des Mères Le Front Des Mères rappelle également que ces mesures violent plusieurs conventions internationales, notamment la Convention internationale des droits de l'enfant et la Convention européenne des droits de l'homme, qui garantissent la liberté de circulation et interdisent les discriminations. Nordine Saïdi, membre fondateur de Bruxelles Panthère, livre une analyse de ces mesures qui met en lumière les continuités historiques entre colonialisme, autoritarisme et gestion raciste des populations : « Bruxelles Panthères identifie derrière les mesures de couvre-feu à Anderlecht une logique répressive raciste, profondément enracinée dans l'histoire coloniale, sécuritaire et impériale de l'État belge. Ces mesures s'inscrivent dans une grammaire politique de domination, déjà éprouvée ailleurs et à d'autres époques, puis recyclée aujourd'hui dans les quartiers populaires racialisés. En premier lieu, le couvre-feu relève d'une punition collective. Il ne sanctionne pas des actes précis commis par des individus identifiés, mais restreint indistinctement les libertés fondamentales d'une population entière. Cette logique est directement héritée du gouvernement colonial : lorsque l'ordre racial était perçu comme menacé, l'État ne produisait ni justice ni protection, mais imposait l'immobilité, la peur et la discipline. Le couvre-feu n'est pas un outil de prévention : c'est un instrument de soumission politique. En second lieu, ces mesures participent d'une racialisation explicite de l'espace urbain. Les couvre-feux ne sont jamais décrétés dans les quartiers bourgeois, blancs, institutionnels ou touristiques. Ils sont appliqués dans des territoires déjà construits comme « problèmes », déjà surpolicés, déjà stigmatisés. Anderlecht est ainsi traité comme une zone intérieure à pacifier, selon une logique qui rappelle directement l'opposition coloniale entre la ville blanche et la ville indigène. Certains espaces sont pensés comme naturellement légitimes, d'autres comme intrinsèquement suspects. Troisièmement, Bruxelles Panthères identifie dans le couvre-feu une logique contre-insurrectionnelle. Il ne s'agit pas seulement de tranquillité publique, mais de neutralisation politique. Le couvre-feu empêche les regroupements, brise les solidarités, interdit l'occupation collective de l'espace public. Historiquement, le couvre-feu est un outil de guerre : utilisé dans les colonies, sous occupation militaire, ou face aux révoltes populaires. Son application à Anderlecht constitue une transposition de doctrines de guerre coloniale dans la gestion du social. Enfin, ces mesures s'inscrivent dans une dynamique fascisante, au sens politique et historique du terme. Le fascisme ne surgit pas brutalement : il s'installe par la banalisation de l'exception, par l'acceptation progressive de la suspension des droits pour certaines catégories de population. Le couvre-feu prépare les esprits à l'idée que certaines vies peuvent être restreintes, contrôlées, enfermées « pour le bien commun ». C'est une pédagogie autoritaire, une normalisation de l'inégalité devant la loi. » « Bruxelles Panthères s'oppose d'abord à ces couvre-feux pour des raisons d'antiracisme politique. Ces mesures ne frappent jamais abstraitement. Elles ciblent des corps : des hommes Arabes, Noirs, Roms, Migrants, Sans Papiers, Musulmans, des familles issues de l'immigration, des habitants déjà exposés à un contrôle policier constant. Ce ciblage s'inscrit dans la continuité des permis de circuler imposés aux Congolais, des couvre-feux coloniaux et de la gestion raciale des populations considérées comme inférieures ou dangereuses. Bruxelles Panthères s'y oppose également pour des raisons décoloniales. Le couvre-feu est un dispositif colonial par essence. Il repose sur l'idée que certaines populations seraient incapables de s'autoréguler, qu'elles doivent être contraintes pour leur propre bien. C'est exactement ce que dénonçait Patrice Lumumba : une domination qui ne s'arrête pas à l'exploitation économique, mais qui s'inscrit dans les corps, les déplacements, le droit même d'exister dans l'espace public. Accepter le couvre-feu, c'est accepter la poursuite de la colonisation par d'autres moyens. L'opposition est aussi anti-impérialiste et anti-guerre. Les couvre-feux traduisent la militarisation du politique. Ils importent dans les quartiers populaires les logiques utilisées par les puissances occidentales à l'extérieur : produire de l'insécurité, puis justifier l'usage de la force au nom de l'ordre. Anderlecht devient un théâtre intérieur de la guerre impériale, où les habitants sont traités comme une population à contrôler plutôt que comme des sujets politiques à écouter. Enfin, Bruxelles Panthères s'oppose à ces mesures pour des raisons antifascistes. Le couvre-feu détruit un principe fondamental de la démocratie : l'égalité devant la loi. Il crée des zones d'exception, des territoires où les droits sont suspendus, où la police exerce un pouvoir discrétionnaire quasi total. L'histoire montre que ces dispositifs ne sont jamais temporaires : ils s'étendent, se banalisent, se durcissent. » Bruxelles Panthères Refuser la guerre intérieure Pour Bruxelles Panthères, le couvre-feu à Anderlecht n'est pas une réponse à l'insécurité : c'est une production politique de l'insécurité.Il ne protège pas les habitants, il les désigne comme suspects. Il ne résout aucun problème social, il les criminalise. Il ne restaure pas le lien social, il approfondit la fracture coloniale entre l'État et une partie de la population. S'y opposer, ce n'est ni de l'angélisme ni de l'irresponsabilité. C'est refuser que la Belgique continue à gérer ses contradictions sociales avec des outils hérités du colonialisme, de la guerre et de l'autoritarisme. C'est affirmer que la sécurité ne se construit pas contre les populations, mais avec elles : par la justice sociale, l'égalité raciale, le logement, l'éducation, la dignité. Le couvre-feu est un aveu d'échec politique. Face à cet échec, Bruxelles Panthères refuse le silence, refuse la peur, et refuse la normalisation de la domination. Contre la guerre intérieure et l'ordre racial La question n'est donc pas celle « l'efficacité » de ces mesures contre la « délinquance » et le crime organisé, elles ne sont manifestement pas dédiées à ces enjeux, ni les ciblent réellement. La question est celle de leur fonction politique réelle : maintenir un ordre racial, normaliser l'idée que certains corps, ne peuvent pas se déplacer dans l'espace public comme les autres, méritent moins de droits que d'autres, doivent être plus contrôlés que les autres. Que certains corps doivent être empêchés de faire la fête et d'exister socialement. L'histoire a démontré que les mesures d'exception, une fois acceptées pour certaines populations, ne restent jamais confinées. Elles s'étendent, se durcissent, deviennent la norme. La banalisation actuelle des couvre-feux ne peut que nous questionner sur le futur de ces mesures en Belgique. Bonne année. Sources : Interview de @bruxellespanthères (Nordine Saïdi) et @frontdesmeresbelgique « Bernard Quintin autorise des mesures de sécurité exceptionnelles pour le Nouvel an », Le Soir, 11/12/2025, https://www.lesoir.be/716392/article/2025-12-11/bernard-quintin-autorise-des-mesures-de-securite-exceptionnelles-pour-le-nouvel « Couvre-feu, interdiction de feux d'artifice… : Bernard Quintin annonce des mesures strictes pour prévenir les violences lors du réveillon du Nouvel An », RTL, 11/12/2025, https://www.rtl.be/actu/belgique/societe/couvre-feu-interdiction-de-feux-dartifice-bernard-quintin-annonce-des-mesures/2025-12-11/article/773279 « Criminalité et effectifs policiers », IBSA, 11/2025, https://ibsa.brussels/themes/securite/criminalite-et-effectifs-policiers « C'est officiel : la région bruxelloise interdit de circuler en trottinette électrique pendant la nuit du Nouvel an sur son territoire », RTL, 19/12/2025, https://www.rtl.be/actu/regions/bruxelles/cest-officiel-la-region-bruxelloise-interdit-de-circuler-en-trottinette/2025-12-19/article/774080
stuut.info
December 24, 2025 at 7:48 PM
JUSTICE POUR ADAMO, MOBILISATIONS ET RÉVOLTES À NAMUR
Voir la vidéeo sur Instagram ICI Dans la nuit du dimanche 14 décembre, Adama Condé, affectueusement surnommé Adamo, 34 ans, a été tué par balles lors d'une intervention policière à proximité de la gare de Namur, alors qu'il semblait en détresse psychologique. Depuis, les images de la scène, filmées par des témoins, ainsi que les témoignages de proches, remettent radicalement en cause la version officielle d'une intervention présentée comme nécessaire et proportionnée : 3 policier·ères ont fait usage de leur arme à feu. En 2023, Adamo avait déjà été victime d'une violence policière raciste à Namur. Il avait été mordu par un chien policier et violenté par des agent.es, qui selon des témoins, l'avaient insulté de “sale n*gre”. Selon des proches, une policière serait impliquée dans les interventions violentes à l'encontre d'Adamo, celle en 2023 et celle qui l'a tué dimanche 14 décembre. Depuis son meurtre, des manifestations ont lieu tous les jours à Namur. Vendredi 19 décembre, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté pour réclamer la justice pour Adamo. Un important dispositif de sécurité avait été mis en place par la ville de Namur, entourant le palais de justice et le commissariat du centre. Des policiers anti-émeutes et des agents armés de flash-ball ont été déployés. Après avoir traversé la ville, la manifestation s'est terminée vers 20H. Samedi 20 décembre une nouvelle manifestation était organisée pour réclamer la justice pour Adamo. 📌 Le compte @justice_pour_adamo ➡️ Retrouvez plus d'informations dans notre article : “Justice et Vérité pour Adamo : de nouveaux éléments dans le meurtre policier” Sources : Journalistes “Justice et Vérité pour Adamo : de nouveaux éléments dans le meurtre policier”, Bruxelles Dévie, https://bruxellesdevie.com/2025/12/19/justice-et-verite-pour-adamo-de-nouveaux-elements-dans-le-meurtre-policier/
stuut.info
December 22, 2025 at 5:47 PM
MÉDIAS : Quand l'entreprise Socfin détenu par le milliardaire d'extrême droite Bolloré veut faire taire le média belge Médor
En 2019, après avoir publié une enquête sur les activités cambodgiennes de Socfin, entreprise détenue par Hubert Fabri et le groupe Bolloré, le magazine d'investigation belge Médor s'est retrouvé poursuivi devant la justice pénale luxembourgeoise. Dans ce reportage de Médor, « Socfin/Cambodge : les terres rouges des Bunongs perdues à jamais », il est raconté comment Socfin avait obtenu de l'État cambodgien un bail sur des terres forestières occupées par la minorité autochtone bunong, afin d'y planter des hévéas, les arbres à caoutchouc. Le journaliste Cédric Vallet y évoquait également « une concession litigieuse sur laquelle flottent des soupçons de corruption ». Six ans plus tard, le procès contre Médor s'est conclue, le 30 avril dernier, par un non-lieu pour prescription. Mais le magazine n'en sort pas indemne : la procédure lui a coûté du temps, de l'énergie… et 18 424,70 euros. En 2025, près de 5 % du budget, déjà très serré, est absorbé par ce dossier. Le groupe Socfin, la Société financière des caoutchoucs, est un acteur majeur du secteur : il détient 192 000 hectares de plantations de palmiers à huile et d'hévéas dans 10 pays d'Afrique et d'Asie du Sud-Est, et est dirigé par le groupe Bolloré et Hubert Fabri. Pour rappel, Vincent Bolloré, l'une des plus grandes fortunes françaises, est l'actionnaire majoritaire du groupe Bolloré et actionnaire d'Universal Music Group. Son influence dans le paysage médiatique français est régulièrement critiquée : plusieurs médias passés sous son contrôle ont pris une orientation à l'extrême droite, diffusant des discours réactionnaires ou complotistes et fragilisant l'indépendance des rédactions. Quant à Hubert Fabri, homme d'affaires né à Uccle en 1952, il a déjà été condamné pour corruption active : la justice a estimé que des sociétés du groupe Socfin avaient organisé, entre 2002 et 2010, un schéma de corruption au profit d'une haute fonctionnaire guinéenne, Mariame Camara, aujourd'hui ministre de l'Agriculture en Guinée-Conakry, afin d'obtenir les faveurs d'autorités publiques locales. Médor dénonce une procédure-bâillon*. Nous publions ici une partie du communiqué de Médor : CE QUE MÉDOR DÉNONCE : Pendant les six années de la procédure, nous n'avons rien communiqué de cette affaire, sur le conseil de nos avocats. Aujourd'hui, nous dénonçons une procédure qui nous semble pouvoir être qualifiée de procédure-bâillon. Car elle vise à nous mobiliser, nous épuiser physiquement, psychologiquement et financièrement. Cette terminologie, nous ne la sortons pas d'un chapeau, elle est définie par la directive européenne du 11 avril 2024 (UE) 2024/1069. Cette directive, qui doit être transposée pour le 7 mai 2026 au plus tard, ne vise que les procédures civiles et commerciales. Il reste à espérer que le législateur belge l'étende aux procédures pénales. Bien que l'argument de la procédure abusive ait été longuement étayé dans nos écrits, la chambre du conseil luxembourgeoise ne l'a pas retenu – à noter que la directive n'est pas non plus encore transposée en droit luxembourgeois – et a même relevé que dans les circonstances ressortant du dossier, Socfin a pu agir de bonne foi. Si nous ne remettons pas en cause la vérité judiciaire (nous n'avons aucun recours contre cette décision), cette dernière appréciation est difficile à accepter. Pour Socfin, entreprise d'envergure mondiale, qui dispose de gigantesques ressources financières, cette procédure ne coûte rien. Pour un journaliste indépendant et un média comme Médor, le coût financier et humain est énorme. Il existe donc un rapport de force totalement déséquilibré. La procédure pénale engagée à notre encontre constitue selon nous une claire tentative d'intimidation, l'objectif étant de nous réduire au silence et de nous empêcher de mener notre mission, celle de traiter et d'éclairer des sujets d'intérêt général. Sans même parler des effets financiers et psychologiques, cette action en justice pourrait décourager voire empêcher Cédric Vallet – et d'autre journalistes – de travailler sur des sujets sensibles, voire sur ce groupe. Alors qu'il voulait poursuivre son enquête au Ghana sur le cacao belge, Cédric a vu sa demande de passeport en urgence (au consulat français) bloquée. Car suite à ce procès, Cédric figurait… dans le « fichier des personnes recherchées ». Socfin, lui, a lancé cette plainte, mais n'a ensuite pas démontré de volonté de faire avancer la procédure, ni de la voir aboutir. Socfin n'a pas cherché à clarifier ses accusations, n'a pas agi comme une structure réclamant justice. Elle a déposé une plainte, puis a laissé… Médor réagir et se débattre avec la justice pendant cinq ans, pour laisser au final l'action se prescrire. Selon une enquête de Bloomberg sortie en avril 2025, Socfin et le groupe Bolloré ont ces dernières années intenté plus de 50 poursuites judiciaires contre des journalistes, des ONG et des militants. Aujourd'hui, ces acteurs puissants attaquent des titres de presse mais en soutiennent d'autres en Belgique au nom de la liberté de la presse. Celle qui est en accord avec leur vision, celle qui ne remet pas leur discours en question. Mais qui leur permet de diffuser leurs idées. Médor, lui, poursuivra son travail d'investigation, d'enquêtes, dans la perspective d'intérêts publics, à l'opposé des intérêts de quelques milliardaires. « Notre indépendance n'est pas un slogan. C'est une structure : Médor est une coopérative de presse . Ses comptes sont publics, la totalité de ses revenus sont transparents, des coopérateurs et coopératrices sont dans le conseil d'administration. Aucun actionnaire, aucune association, aucune ONG, aucun pouvoir public n'a d'intérêt économique dans notre projet. Médor ne sert pas les intérêts de quelques-uns, mais celui de l'intérêt général, porté et garanti par nos coopérateur.ices. » Les membres du Conseil d'administration de Médor Légende : Procédure baillon : Une procédure-bâillon est une action en justice intentée par une personne ou une entreprise dans le but de faire taire ou intimider celles et ceux qui enquêtent ou critiquent, en les épuisant financièrement et moralement plutôt qu'en cherchant réellement à gagner sur le fond. Sources : https://medor.coop/communique-quand-socfin-bollore-et-fabri-attaque-medor/ https://medor.coop/magazines/medor-14-summer-2019/socfin/
stuut.info
December 22, 2025 at 5:47 PM
JUSTICE ET VÉRITÉ POUR ADAMO, NOUVELLE JOURNÉE DE RÉVOLTE À NAMUR (VIDÉO)
Voir la vidéo sur instagram ICI Une cagnotte mise en ligne pour soutenir la famille d'Adamo, plus d'informations haut bas de l'article. Dans la nuit du dimanche 14 décembre, Adama Condé, affectueusement surnommé Adamo, 34 ans, a été tué par balles lors d'une intervention policière à proximité de la gare de Namur, alors qu'il semblait en détresse psychologique. Depuis, les images de la scène, filmées par des témoins, ainsi que les témoignages de proches, remettent radicalement en cause la version officielle d'une intervention présentée comme nécessaire et proportionnée : 3 policier·ères ont fait usage de leur arme à feu. En 2023, Adamo avait déjà été victime d'une violence policière raciste à Namur. Il avait été mordu par un chien policier et violenté par des agent.es, qui selon des témoins, l'avaient insulté de “sale n*gre”. Selon des proches, une policière serait impliquée dans les interventions violentes à l'encontre d'Adamo, celle en 2023 et celle qui l'a tué dimanche 14 décembre. Des manifestations ont eu lieu à Namur les jours suivants le meurtre d'Adamo. Ces dernières dénoncent un meurtre policier injustifiable, qui s'inscrit dans la continuité des violences d'État racistes en Belgique. Samedi à 13 h, plusieurs centaines de personnes ont manifesté et rendu hommage à Adamo. La manifestation s'est rendue là où Adamo a été abattu par la police namuroise. En marge de la manifestation, des affrontements ont éclaté avec les forces de l'ordre. La mobilisation s'est terminée en soirée. Un collectif pour réclamer justice et vérité pour Adamo a été créé ; il réunit des proches et des soutiens. Une cagnotte a été mise en ligne afin de soutenir la famille d'Adamo Soutenir, notamment économiquement, les familles des victimes de la police et de l'État est essentiel pour les aider à faire face à la machine étatique : frais administratifs, procédures judiciaires coûteuses et longues… ➡️ Vous pouvez soutenir la famille d'Adamo via cette cagnotte en ligne ici
stuut.info
December 22, 2025 at 5:47 PM
Répression internationale et solidarités internationalistes - semaine du 15/12/25
Sommaire Espagne : Arrestation de l'anarchiste Gabriel Pompon da Silva Chine : La police chinoise a formé deux tiers des forces policières mondiales depuis 2000 Iran : Décès en détention de Kaveh Ahmadzadeh Russie : La justice russe désigne le groupe punk Pussy Riot comme « organisation extrémiste » Philippines : Accrochages meurtriers dans le Samar Turquie : Deux prisonniers en grève de la faim contre les prison de type « puits » Toulouse : Rassemblement contre la répression syndicale au garage EDEN AUTO France : Nouvelle arrestation de l'antifasciste Gino à Paris sur mandat allemand Turquie : 13 arrestations lors d'une opération contre le Parti Socialiste des Opprimés (ESP) USA : Nouvelles restrictions d'entrées aux États-Unis Tunisie : Révoltes après la mort d'un jeune lors d'une intervention policière à Kairouan Russie : Lourdes peines de prison contre cinq militants marxistes France : La DGSI prolonge son partenariat avec l'entreprise états-unienne Palantir Espagne/France : Nouvelle demande d'extradition pour le prisonnier basque Josu Ternera Pays-Bas : 22 interpellations aux abords d'un concert israélien à Amsterdam Royaume-Uni : Répression annoncée de slogans avec le mot intifada Lyon : Une banderole déployée à la Guillotière pour dénoncer la police Royaume-Uni : Hospitalisation de la prisonnière gréviste de la faim Qesser Zuhrah Inde : Trois maoïstes auraient été tués au Chhattisgarh Toulouse : L'ACAB Party interdite par la mairie Allemagne : Vague de perquisitions contre des révolutionnaires turcs France : L'antifasciste Gino emprisonné à nouveau Espagne : Libération sous conditions de l'anarchiste Gabriel Pombo da Silva Espagne : Adresses de prisonniers communistes et antifascistes USA : Criminalisation de l'accès aux soins d'affirmation de genre USA : Arrestations de membres présumés du Turtle Island Liberation Front Hongrie/Europe : Journée internationale de solidarité avec l'antifa Maja Bangladesh : Émeutes après la mort d'un leader étudiant Allemagne : Rassemblements de solidarité pour les cinq prisonniers pro-palestiniens d'Ulm Millau : Deux femmes jugées pour outrage aux forces de l'ordre Royaume-Uni : Premières arrestations à Londres pour des slogans pour l'Intifada Turquie : Un nouveau journaliste kurde arrêté pour « terrorisme » France : Tests ADN récréatifs et extension du fichage policier USA : Prime et durcissement antiterroriste contre des groupes antifascistes européens France : Mobilisation pour Zehra Kurtay en grève de la faim depuis plus de 170 jours Inde : Un leader maoïste, dont la tête était mise à prix, aurait été tué USA : Le FBI a ouvert des enquêtes pour « terrorisme intérieur » contre des activités anti-ICE Angers : Quatre activistes d'Extinction Rebellion condamnés suite à une action anti-SUV Turquie : Six membres présumés du Parti Socialiste des Opprimés (ESP) placés en détention provisoire France : Appel à écrire au prisonnier antifasciste Gino Italie : Expulsion de l'Askatasuna, lieu autogéré depuis 30 ans France : Une militante de Zora témoigne avoir été violée dans une prison israélienne Turquie : La libération d'une journaliste kurde bloquée depuis 20 mois Turquie : Mobilisation contre l'opération de contre-insurrection Kagaar en Inde Palestine : Un dirigeant du FDLP victime de nombreuses violences en détention Espagne : Arrestation de l'anarchiste Gabriel Pompon da Silva Ancien prisonnier politique et personnalité de l'anarchisme insurrectionnel international, Gabriel Pompon da Silva a été arrêté en Espagne à la suite d'un mandat d'arrêt européen émis par le procureur général de Turin. Cette arrestation fait suite à une condamnation à deux ans de prison pour apologie et incitation au terrorisme. Pombo da Silva était accusé de promouvoir « l'idéologie terroriste » via des publications en ligne, en lien avec le groupe FAI/FRI (Fédération Anarchique Informelle / Front Révolutionnaire International). Chine : La police chinoise a formé deux tiers des forces policières mondiales depuis 2000 Depuis 2000, la Chine a formé des policiers dans 138 pays, représentant plus des deux tiers des forces de sécurité mondiales. Cette stratégie vise à diffuser son modèle de sécurité, alliant efficacité technique et influence politique, tout en renforçant sa position sur la scène internationale. Les formations couvrent des domaines variés, du maintien de l'ordre à la gestion de crises, et sont souvent personnalisées en fonction des contextes locaux. Iran : Décès en détention de Kaveh Ahmadzadeh Kaveh Ahmadzadeh, arrêté à plusieurs reprises pour des raisons politiques entre les années 1980 et 2008, avait récemment passé environ six ans à la prison de Bukan (province d'Azerbaïdjan occidental, Iran). Il avait été condamné à deux reprises à trois ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale » en raison de son appartenance au PJAK. La semaine dernière, son état de santé s'étant encore dégradé, il a été transféré à l'infirmerie de la prison, mais les autorités ne lui ont administré que des analgésiques et ont refusé de l'envoyer dans un centre médical extérieur. Le samedi 6 décembre, il a de nouveau été conduit à l'infirmerie et de nouveau ramené en cellule. Il est décédé pendant la nuit. Le régime de la République islamique d'Iran l'a assassiné en lui refusant l'accès aux soins médicaux dont il avait besoin de façon constante ces dernières années. Il s'agit de la dernière tactique employée par le régime iranien pour éliminer les prisonniers politiques résistants et révolutionnaires. Il figurait parmi les prisonniers politiques dont la famille a reçu le soutien financier récolté lors de la Soirée de solidarité avec les prisonniers politiques en Iran co-organisée par le Secours rouge à Bruxelles. Kaveh était père d'un enfant et sa famille subit depuis des années les conséquences de ses condamnations. Russie : La justice russe désigne le groupe punk Pussy Riot comme « organisation extrémiste » La justice russe a désigné ce lundi 15 décembre le groupe punk Pussy Riot comme étant une « organisation extrémiste ». Ses activités sont dès lors interdites dans le pays, a indiqué un tribunal de Moscou. Le collectif féministe s'oppose depuis des années à Vladimir Poutine à travers des initiatives artistiques. Il s'est notamment fait connaître en 2012 avec une « prière punk » demandant à la vierge Marie de chasser le président russe, chantée dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou. Le collectif a réagit à la décision du tribunal. « Ces idiots y travaillent depuis des années, au moins depuis 2012 », a écrit Nadya Tolokonnikova dans un message publié dimanche sur le compte X du groupe, accompagné d'un extrait d'une interview donnée en 2012 depuis une colonie pénitentiaire où elle avait été envoyée après avoir participé à la « prière punk ». « Cela fait des années que nous sommes radioactives, mais être désignées comme une organisation extrémiste donne à l'État davantage de moyens juridiques pour punir les gens pour n'importe quelle connexion avec nous ». Les membres du collectif, dont beaucoup ont été condamnés à de la prison pour leur activisme et vivent aujourd'hui en exil, s'opposent également à l'offensive russe contre l'Ukraine. Philippines : Accrochages meurtriers dans le Samar Dimanche 23 novembre, des affrontements ont opposé les troupes gouvernementales à des membres de la Nouvelle Armée populaire (NPA) dans l'arrière-pays de Gandara et de San Jorge. Une maoïste, membre du comité sous-régional de la NPA pour la région de Visayas orientales, a été tuéepar les soldats du 46e bataillon d'infanterie (8e division). Sur le lieu de la fusillade, les militaires ont récupéré deux fusils M16, un fusil M14, du matériel de guerre et des effets personnels. Le 3 décembre, des combattants de la NPA du Samar occidental ont tué deux soldats du Service de renseignement des Forces armées philippines (ISAFP) et du Bataillon de renseignement militaire (MIB). La fusillade s'est produite vers 1 h 32 du matin dans le barangay de Babaclayon, à San Jose de Buan. Deux maoïstes se trouvaient dans la communauté pour consulter la population, victime de la militarisation de la population par les soldats. À l'aube, des agents de l'ISAFP/MIB ont encerclé la maison où ils se trouvaient et les ont sommé de se rendre. Les maoïstes ont pu se dégager en tuant deux militaires à coups pistolets. L'un des deux maoïstes a été légèrement blessé par balle. Enfin, un combattant de la NPA a été tué le 10 décembre lors d'un affrontement avec des soldats à Barangay Gusaran, à Silvino Lobos. Les militaires de la même 8e division ont récupéré un fusil M16, deux chargeurs, des effets personnels et des documents politiques. Turquie : Deux prisonniers en grève de la faim contre les prison de type « puits » Les prisons de haute sécurité dites « de type puits », créées après la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016 et initialement présentées par le gouvernement comme des établissements exclusivement destinés aux personnes inculpées en lien avec cette tentative de coup d'État, sont devenues au fil du temps des lieux où sont punis notamment les prisonniers politiques. Deux militants révolutionnaires, Fergil Fırat et Celal Punar, détenus à la prison de haute sécurité de Çorlu, ont annoncé avoir commencé une grève de la faim illimitée pour exiger leur transfert dans un autre établissement pénitentiaire et la fermeture de ces prisons. Ils vivent dans un espace de huit mètres carrés et sont maintenus à l'isolement strict. Toulouse : Rassemblement contre la répression syndicale au garage EDEN AUTO Lundi 14 décembre, un délégué syndical CGT au garage EDEN AUTO était convoqué pour un entretien préalable au licenciement. En réponse à cette attaque contre la liberté syndicale, la CGT appelait à la mobilisation devant l'entreprise pour soutenir le camarade lors de son entretien, mais aussi pour dénoncer de façon plus générale l'offensive répressive du patronat qui frappe de nombreux syndicalistes, notamment dans la métallurgie en Haute-Garonne. Une mobilisation réussie puisque plus de 100 personnes ont répondu à l'appel avec des délégations de syndicats d'autres garages auto, de nombreuses entreprises de la métallurgie ainsi que d'autres secteurs professionnels du privé et du public. Ces syndicalistes ont été rejoins par des travailleurs du garage qui ont débrayé pour soutenir leur collègue et délégué syndical réprimé. Lors d'un entretien extrêmement long, la direction aura énoncé près de 25 pages de reproches, directement liés à l'exercice de son activité syndicale sur le garage ou au niveau du secteur de la métallurgie. La sanction encourue n'est pas encore connue mais peut aller jusqu'au licenciement. France : Nouvelle arrestation de l'antifasciste Gino à Paris sur mandat allemand Rexhino Abazaj, dit « Gino », militant antifasciste albanais, a été arrêté en région parisienne sur la base d'un nouveau mandat d'arrêt européen émis par l'Allemagne dans le cadre de l'affaire de Budapest. Déjà interpellé en France en 2024 à la demande de la Hongrie, il avait été libéré après que Paris a refusé son extradition, invoquant des risques de traitement inhumain et l'absence de garanties d'un procès équitable. Cette nouvelle arrestation pourrait conduire à une extradition vers l'Allemagne, faisant craindre à ses soutiens un transfert ultérieur vers la Hongrie. Un rassemblement de soutien est organisé le mercredi 17 décembre dès 13H devant la Cour d'Appel de Paris afin de dénoncer cet acharnement judiciaire et exiger sa libération. Turquie : 13 arrestations lors d'une opération contre le Parti Socialiste des Opprimés (ESP) Dans le cadre d'une enquête menée par le parquet d'Istanbul, des perquisitions ont été effectuées le 16 décembre 2025 à Istanbul et dans d'autres villes contre le Parti socialiste des opprimés (ESP), aboutissant à l'arrestation de 13 personnes, membres ou proches du parti. Les personnes arrêtées sont İsmet Yurtsever, Muhammed Bedran Çoğaltay, İbrahim Gerçek, Zeynep Gerçek, Selvinaz Göçmez, Mustafa Naci Toper, Ezgi Bahçeci, Deniz Bahçeci, Serhad Demirtaş, Gül Sağlık, Cansu Akkaş, Ömer Sinan Yıldız et Mustafa Kırca. L'ESP a vivement dénoncé cette nouvelle vague d'arrestations. USA : Nouvelles restrictions d'entrées aux États-Unis Donald Trump a annoncé l'extension des restrictions d'entrée aux États-Unis à sept nouveaux pays (Burkina Faso, Niger, Mali, Soudan du Sud, Syrie, Laos et Sierra Leone) ainsi qu'aux Palestiniens détenteurs de documents de l'Autorité palestinienne, invoquant des préoccupations de sécurité nationale et des contrôles jugés insuffisants. Ces mesures s'ajoutent à des interdictions déjà en vigueur visant une douzaine d'États, principalement en Afrique et au Moyen-Orient, tout en prévoyant des exceptions pour certains visas, résidents permanents, diplomates et cas jugés d'intérêt national. Tunisie : Révoltes après la mort d'un jeune lors d'une intervention policière à Kairouan Le vendredi 12 décembre 2025, la ville de Kairouan a été le théâtre de vives tensions après le décès d'un jeune homme suite à une intervention policière. Le drame a provoqué des protestations dans le quartier populaire de Houmet Ali Bey, où des jeunes ont bloqué des routes et incendié des pneus pour réclamer l'ouverture d'une enquête transparente. Selon les proches, la victime présentait de graves blessures au visage et au crâne et aurait succombé à une hémorragie intracrânienne après une prise en charge médicale tardive. Russie : Lourdes peines de prison contre cinq militants marxistes Cinq militants marxistes d'Oufa ont été condamnés à des peines de 16 à 22 ans de prison pour « terrorisme » et « préparation du renversement violent du pouvoir », après avoir animé pendant six ans un cercle de discussion sur Marx et l'histoire révolutionnaire. Alexeï Dmitriev, fondateur du cercle en 2016, a été condamné à 20 ans de réclusion. Pavel Matisov et Rinat Burkeev a respectivement 22 et 16 ans de prison, tandis que Yuri Efimov à 18 ans Dmitri Chouviline à 20 ans. La plupart passeront les premières années en prison avant d'être transférés en colonie pénitentiaire. À l'énoncé du verdict, ils ont scandé : « Fascistes ! ». France : La DGSI prolonge son partenariat avec l'entreprise états-unienne Palantir La DGSI a reconduit pour trois ans sa collaboration avec l'entreprise américaine Palantir, spécialisée dans l'analyse de données, afin de renforcer ses capacités de contre-terrorisme et de traitement de grandes bases de données. Initiée en 2015 suite aux attentats terroristes, cette coopération suscite des interrogations sur la souveraineté des données, d'autant que Palantir est financée par la CIA et créée par Peter Thiel, proche de Donald Trump. Selon Palantir, les données restent sur des serveurs français et seuls des personnels habilités y ont accès. La DGSI considère cette solution comme transitoire, en attendant une alternative française, encore moins performante pour l'instant. Espagne/France : Nouvelle demande d'extradition pour le prisonnier basque Josu Ternera L'Espagne a émis un nouveau mandat d'arrêt européen contre Josu Ternera, figure historique de l'ETA aujourd'hui placé sous contrôle judiciaire en France, afin d'obtenir sa remise pour des faits de direction ou d'appartenance à une « organisation terroriste ». La cour d'appel de Paris examinera cette demande le 25 février, dans un dossier déjà complexe marqué par des procédures multiples, des reports de procès et des contestations de la défense sur la régularité de ce nouveau mandat. Âgé de 75 ans, l'ancien dirigeant de l'ETA, qui avait annoncé la dissolution du groupe en 2018, reste poursuivi en France, tandis que l'Espagne maintient sa volonté de le juger pour son rôle présumé au sein de l'organisation indépendantiste. Pays-Bas : 22 interpellations aux abords d'un concert israélien à Amsterdam Aux Pays-Bas, 22 personnes ont été interpellées à Amsterdam après des affrontements entre police et manifestants opposés à la venue de Shai Abramson, principal chanteur de l'armée israélienne. Plusieurs centaines de protestataires ont tenté de s'approcher de la salle, entraînant l'intervention d'unités antiémeutes, l'usage de matraques et des jets de fumigènes. Face à la mobilisation, les organisateurs ont annulé la participation de l'artiste et remplacé l'événement public par deux concerts privés. Royaume-Uni : Répression annoncée de slogans avec le mot intifada En Angleterre, les polices de Londres et de Manchester ont annoncé qu'elles procéderaient à des arrestations contre toute personne scandant ou affichant des slogans appelant à « mondialiser l'intifada » (Globalize the Intifada) lors de manifestations pro-palestiniennes. Cela intervient dans un contexte de criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine à travers le dévoiement et l'instrumentalisation de la lutte contre l'antisémitisme après l'attentat antisémite de Bondi en Australie et une attaque mortelle contre une synagogue à Manchester. Les autorités invoquent le risque de « violences » et un durcissement de leur doctrine de maintien de l'ordre. Lyon : Une banderole déployée à la Guillotière pour dénoncer la police À Lyon, une banderole hostile à la police portant le message « 1312 ACAB Day, les violences de la police sont systémiques » a été déployée le 13 décembre place Gabriel-Péri, dans le quartier de la Guillotière. Rapidement retirée après l'intervention des forces de l'ordre, elle a donné lieu à l'ouverture d'une enquête. Une femme de 24 ans, déjà connue des services de police et soupçonnée d'être liée à l'affichage, a été convoquée au commissariat. Royaume-Uni : Hospitalisation de la prisonnière gréviste de la faim Qesser Zuhrah Au Royaume-Uni, des soutiens à la cause palestinienne ont passé la nuit de mardi à mercredi dernier devant la prison de HMP Bronzefield pour exiger l'hospitalisation immédiate de Qesser Zuhrah. Mercredi 17 décembre, à son 46e jour de grève de la faim, elle a finalement été hospitalisée. Souffrant de fortes douleurs, de difficultés respiratoires et incapable de se tenir debout, la détenue n'aurait pas eu accès à des soins d'urgence, la prison ayant refusé l'entrée d'ambulances et retardé sa prise en charge. Des professionnels de santé alertent sur un risque vital imminent, tandis que les autorités pénitentiaires et politiques sont accusées de mettre sa vie en danger en refusant d'accéder aux revendications des six détenus toujours en grève de la faim : Qesser Zuhrah, Amu Gib, Heba Muraisi, Teuta Hoxha, Kamran Ahmed et Lewie Chiaramello (voir notre article ). Inde : Trois maoïstes auraient été tués au Chhattisgarh Le 18 décembre 2025, en Inde, trois combattants maoïstes auraient été tués lors d'un affrontement avec les forces de sécurité du District Reserve Guard (DRG) dans la forêt de Gollapalli, dans le district de Sukma (Chhattisgarh), après des renseignements signalant la présence d'un groupe naxalite. Les insurgés auraient ouvert le feu les premiers, déclenchant un échange de tirs dans une zone forestière dense. Les autorités estiment que les morts pourraient appartenir au cadre des responsables locaux maoïstes, déjà recherchés, dans un contexte de récentes opérations meurtrières contre la guérilla dans la région. Toulouse : L'ACAB Party interdite par la mairie Samedi 13 décembre, le Secours Rouge Toulouse organisait une ACAB Party à la Chapelle. Celle-ci a réuni des centaines de personnes venues dès 13H12 assister à la projection, la table ronde, mais aussi aux différentes activités proposées. Dès le début de l'événement, un important dispositif policier était déployé aux abords du lieu pour procéder à des contrôles d'identités, faire des provocations et intimider les participant·es. Finalement, un arrêté municipal d'interdiction a été annoncé sur les réseaux sociaux par le maire Jean-Luc Moudenc puis notifié par la police aux alentours de 18h. Respectant l'accord avec le lieu, la dernière conférence qui se tenait avec la militante abolitionniste pénale et sociologue Gwenola Ricordeau a été interrompue, puis le lieu a été évacué. Lire le communiqué du Secours Rouge Toulouse Allemagne : Vague de perquisitions contre des révolutionnaires turcs Le 18 décembre 2025, des perquisitions simultanées ont été menées par la police allemande dans plusieurs villes, notamment au siège de l'Association des droits et libertés fondamentaux à Cologne ainsi que dans cinq domiciles privés. Ces opérations s'inscrivent dans le cadre d'enquêtes fondées sur les articles 129a et 129b du Code pénal allemand, relatifs à la lutte contre le terrorisme. Lors des interventions à Cologne, plusieurs personnes présentes ont été maintenues sous contrainte pendant les fouilles. Les autorités invoquent des soupçons liés à des activités considérées comme relevant de ces dispositions. France : L'antifasciste Gino emprisonné à nouveau Jeudi 18 décembre, la justice française a finalement décidé l'incarcération de Gino à la prison de Fresnes dans l'attente d'une décision sur l'exécution d'un nouveau mandat d'arrêt européen émis par l'Allemagne, qui l'accuse de violences présumées lors d'événements survenus en marge d'une manifestation néonazie à Budapest en 2023. Cette situation est d'autant plus contestée que la cour d'appel de Paris avait refusé en mars l'exécution d'un mandat similaire émis par la Hongrie pour les mêmes faits (voir notre article ). Les soutiens de Gino craignent qu'une remise à l'Allemagne n'ouvre la voie à un transfert vers la Hongrie et dénoncent la collaboration entre États et la répression ciblant les militants antifascistes. Espagne : Libération sous conditions de l'anarchiste Gabriel Pombo da Silva L'Audience nationale espagnole a annoncé la libération de l'anarchiste Gabriel Pombo da Silva, tout en lui imposant des restrictions de déplacement le temps de la vérification d'une demande italienne liée à l'affaire Scripta Manent (voir notre article ). Pombo doit rester en Espagne et se présenter chaque semaine au tribunal de Vigo, mais l'exécution de la peine réclamée par l'Italie a été rejetée, celle-ci ayant déjà été purgée au-delà de la durée prévue. Espagne : Adresses de prisonniers communistes et antifascistes Les soutiens des prisonniers communistes et antifascistes toujours incarcérés appellent à leur écrire à l'occasion des fêtes de fin d'année. L'objectif est d'encourager la solidarité active par la correspondance, afin de briser l'isolement carcéral et de soutenir les prisonniers politiques. En particulier, ils invitent à écrire à Lucio García Blanco, Juan García Martín, Victoria Gómez Méndez, Marcos Martín Ponce, Israel Torralba Blanco, Pablo Rivadulla Duró, ainsi qu'Israel Clemente López, Mónica Refoxos Pérez, Ignacio Varela Gómez et Mª José Baños Andújar, détenus dans les prisons de Villabona, A Lama, Mansilla de las Mulas, Murcia II ou Lledoners. USA : Criminalisation de l'accès aux soins d'affirmation de genre L'administration Trump a annoncé de nouvelles mesures visant à empêcher l'accès des jeunes transgenres aux soins d'affirmation de genre aux États-Unis, y compris dans les États où ces traitements sont légaux. Le ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr., prévoit notamment de retirer des financements fédéraux aux hôpitaux proposant des traitements hormonaux ou chirurgicaux aux mineurs, rendant ces soins presque impossibles d'accès. Dans ce cadre, la Chambre des représentants des États-Unis a récemment voté un projet de loi visant à criminaliser la fourniture de soins d'affirmation de genre aux mineurs, avec des peines allant jusqu'à 10 ans de prison pour les prestataires qui les pratiquent. USA : Arrestations de membres présumés du Turtle Island Liberation Front Quatre membres présumés du groupe d'extrême gauche Turtle Island Liberation Front ont été arrêtés. Ils auraient planifié des opérations armées en Californie à l'approche du Nouvel An. Les autorités fédérales affirment que les suspects prévoyaient de faire exploser des bombes dans deux centres logistiques à Los Angeles et Orange County. Des images de surveillance ont montré les membres en train de préparer les engins explosifs dans le désert de Mojave avant l'intervention du FBI (voir photo). Le groupe avait aussi envisagé d'attaquer des agents fédéraux de l'immigration. Un cinquième suspect a été arrêté en Louisiane. Hongrie/Europe : Journée internationale de solidarité avec l'antifa Maja Le 15 janvier 2026, une journée internationale de solidarité est organisée en soutien à l'antifa Maja qui est en détention depuis plus de 530 jours en Hongrie dans le cadre de l'affaire de Budapest. Le 22 janvier prochain, le verdict concernant son procès sera rendu (voir notre article ). Ce jugement pourrait ouvrir la voie à de futures extraditions vers la Hongrie. Les organisateurs appellent à des manifestations et actions pour exiger la libération immédiate de Maja et de tous les antifascistes accusés. Bangladesh : Émeutes après la mort d'un leader étudiant Au Bangladesh, des manifestations violentes ont éclaté à Dacca après la mort de Sharif Osman Hadi, leader du mouvement étudiant Inqilab Mancha, victime d'une tentative d'assassinat en décembre. Décédé le 17 décembre à Singapour des suites de ses blessures, Hadi était une figure majeure de la révolte de 2024 contre l'ex-Première ministre Sheikh Hasina. À l'annonce de sa mort, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues, vandaliser des bâtiments, et demander justice suite à l'assassinat. Allemagne : Rassemblements de solidarité pour les cinq prisonniers pro-palestiniens d'Ulm Les 30 et 31 décembre 2025, plusieurs rassemblements de solidarité sont organisés dans différentes villes d'Allemagne, où les personnes sont invitées à se rendre devant plusieurs prisons pour soutenir les cinq personnes détenues pour avoir attaqué une usine d'Elbit Systems à Ulm (voir notre article ). Ils sont en détention préventive depuis trois mois, accusés d'avoir causé des dégâts matériels à ce principal fabricant d'armes israélien qui joue un rôle clef dans le génocide en Palestine. Millau : Deux femmes jugées pour outrage aux forces de l'ordre Le 18 décembre 2025, deux manifestantes comparaient devant le tribunal de Millau pour « outrage aux forces de l'ordre », un an et demi après une manifestation contre la mort de Nahel. Elles étaient accusées d'avoir exhibé une pancarte arborant le slogan ACAB. Leurs soutiens se sont rassemblés devant le tribunal afin d'exiger leur relaxe. Royaume-Uni : Premières arrestations à Londres pour des slogans pour l'Intifada La police de Londres a procédé à ses premières arrestations lors d'une manifestation pro-palestinienne le 17 décembre dernier après avoir annoncé un durcissement de sa position contre les slogans appelant à « mondialiser l'Intifada » (voir notre article ). Deux personnes ont été interpellées pour des propos considérés comme une atteinte aggravée à l'ordre public à caractère raciste, et une troisième pour avoir tenté d'entraver l'action des forces de l'ordre. Turquie : Un nouveau journaliste kurde arrêté pour « terrorisme » Le journaliste Cihan Berk, travaillant pour l'agence de presse alévie PIRHA, a été arrêté dans la province kurde de Dersim et placé en détention provisoire pour « terrorisme » après une perquisition de son domicile par la police antiterroriste turque. Son ordinateur et plusieurs livres ont été saisis, et il a été transféré à la prison centrale de Xarpêt. France : Tests ADN récréatifs et extension du fichage policier Les tests ADN commerciaux visant à révéler des origines génétiques, bien que scientifiquement contestés et officiellement interdits en France, sont largement accessibles via des entreprises étrangères et posent de lourds risques de surveillance et de marchandisation des données. En alimentant d'immenses bases privées, ces tests facilitent le fichage génétique de masse, exposent les données à des piratages et reventes, et peuvent être exploités par les forces de l'ordre via la généalogie génétique pour résoudre des enquêtes, y compris en identifiant des individus par leurs liens familiaux éloignés. Le gouvernement français envisage d'encadrer légalement cette pratique afin d'y recourir pour les vieilles affaires non élucidées, ce qui suscite de vives inquiétudes sur les libertés publiques. USA : Prime et durcissement antiterroriste contre des groupes antifascistes européens Après avoir classé « Antifa-Ost » et des groupes italiens et grecs comme organisations terroristes (voir notre article ), les États-Unis viennent d'annoncer qu'ils offrent jusqu'à 10 millions de dollars de récompense pour toute information permettant de perturber leurs financements et réseaux de soutien. Cette mesure s'inscrit dans une stratégie plus large qui assimile l'antifascisme à un terrorisme international, étendant aux groupes de gauche européens les outils du « War on Terror » (sanctions financières, interdiction de soutien matériel, coopération policière et de renseignement). France : Mobilisation pour Zehra Kurtay en grève de la faim depuis plus de 170 jours La grève de Zehra Kurtay se poursuit depuis plus 170 jours contre les violations de ses droits et les manœuvres des autorités françaises, notamment après la clôture de son dossier de demande d'asile par l'OFPRA (voir notre article ). Son comité de soutien appelle à une mobilisation le lundi 22 décembre devant l'OFPRA à 11H30, puis devant la Cour nationale du droit d'asile à 14H, afin de protester contre le report de l'audience d'appel de la préfecture au 12 janvier. Par ailleurs, ils appellent également à être présent le 12 janvier 2026 pour l'audience finale, afin d'exiger que son droit au séjour en France soit respecté. Inde : Un leader maoïste, dont la tête était mise à prix, aurait été tué Un cadre maoïste recherché avec une prime de 5 lakh de roupies aurait été tué lors d'un affrontement avec les forces de sécurité dans le district de Bijapur, dans l'État indien du Chhattisgarh. L'affrontement a eu lieu tôt le matin dans une zone forestière après que des informations aient indiqué la présence de guérilleros. Les forces ont récupéré son corps, plusieurs armes et du matériel explosif. L'homme, identifié comme Fagnu Madvi, était membre actif du comité local du Parti communiste de l'Inde (maoïste). Cette action s'inscrit dans une série d'opérations récentes contre les maoïstes dans l'État, avec des dizaines de rebelles tués au cours de l'année. USA : Le FBI a ouvert des enquêtes pour « terrorisme intérieur » contre des activités anti-ICE Le FBI a ouvert des enquêtes criminelles et pour terrorisme intérieur en lien avec des mobilisations contre l'agence d'immigration ICE dans au moins 23 régions des États-Unis, selon un rapport interne de novembre révélé par The Guardian. Certaines sont associées à une directive de Donald Trump visant à lutter contre le « terrorisme domestique » lié notamment aux mouvements antifascistes. Le document évoque une hausse des menaces contre des installations de l'agence de l'immigration ICE, tout en élargissant la surveillance à des comportements comme la recherche en ligne ou l'usage de messageries chiffrées. Angers : Quatre activistes d'Extinction Rebellion condamnés suite à une action anti-SUV Quatre militants d'Extinction Rebellion ont été condamnés à des amendes après avoir inscrit des messages anti-SUV à la craie sur le trottoir devant une concession automobile à Angers, dans la nuit du 13 au 14 juin 2025. L'action visait à sensibiliser sur les impacts environnementaux des SUV et s'est déroulée devant le garage Val de Loire Automobile. Turquie : Six membres présumés du Parti Socialiste des Opprimés (ESP) placés en détention provisoire Suite à la vague d'arrestations contre des membres ou sympathisants du Parti Socialiste des Opprimés (voir notre article ), six membres présumés ont été placés en détention provisoire à Istanbul, accusés d'appartenance à une organisation terroriste sur la base d'activités sociales comme des pique-niques ou la rédaction de communiqués de presse. France : Appel à écrire au prisonnier antifasciste Gino Dans toute l'Europe, une répression coordonnée vise des militant·es antifascistes, avec la coopération de plusieurs États, dont la France, suite à une mobilisation en 2023 à Budapest contre une commémoration néonazie. Depuis, une vaste opération se déploie pour arrêter, juger et intimider celles et ceux qui s'opposent à l'extrême droite et ses alliés. Parmi les personnes poursuivies figure Gino, réfugié en France, arrêté une première fois puis relâché, avant d'être de nouveau incarcéré récemment à la demande de l'Allemagne (voir notre article ). Il attend désormais une décision d'extradition et encourt une lourde peine. Afin de le soutenir, ses soutiens appellent à lui écrire : Monsieur ABAZAJ Rexhino · MAH D2 229 écrou n°1039609 · Centre pénitencier de Fresnes · Allée des Thuyas · 94260 Fresnes (France) Italie : Expulsion de l'Askatasuna, lieu autogéré depuis 30 ans Le 18 décembre à Turin, le gouvernement italien a fait expulser et mettre sous scellés l'Askatasuna, l'un des plus importants centres sociaux autogérés d'Europe, occupé depuis près de 30 ans et profondément ancré dans la vie sociale, culturelle et politique de la ville. Malgré son rôle central d'entraide, de création et d'organisation des luttes, et alors même qu'un processus de régularisation était en cours après sa reconnaissance comme « bien commun » par la mairie, celle-ci a brutalement retiré son accord le jour de l'intervention policière. Cette expulsion, menée à l'aube par la police politique italienne et 200 policiers anti-émeutes, s'inscrit dans une offensive plus large contre les lieux autogérés. C'est aussi une forme de représaille politique liée aux mobilisations massives en soutien à la Palestine, le gouvernement de Meloni cherchant à faire un exemple pour intimider le mouvement social italien. France : Une militante de Zora témoigne avoir été violée dans une prison israélienne Lors d'une conférence internationale de solidarité avec les prisonniers politiques organisée à Paris, la membre de l'organisation féministe anticapitaliste Zora et journaliste Anna, présente à bord du bateau Conscience lors de la Flottille de la liberté en route vers Gaza, a déclaré avoir subi des violences sexuelles lors de son transfert entre deux prisons israéliennes après son arrestation par l'armée israélienne en mer et cinq jours de détention (voir la vidéo ). Témoignant publiquement, elle a expliqué parler au nom de toutes les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles, notamment des prisonnières palestiniennes, affirmant que la honte incombe à l'État israélien et non aux victimes, et réaffirmant sa détermination à poursuivre la lutte jusqu'à l'obtention de justice. Turquie : La libération d'une journaliste kurde bloquée depuis 20 mois Bien que Rozerin Kalkan ait purgé sa peine depuis 20 mois, cette prisonnière politique kurde reste incarcérée en Turquie, sa libération ayant été à plusieurs reprises reportée par une commission pénitentiaire sur des motifs politiques, notamment l'« absence de remords », sa participation à des grèves de la faim et des lettres prétendument compromettantes qu'elle n'a jamais reçues. Arrêtée en 2016 à l'âge de 19 ans, elle a été condamnée à plus de dix ans de prison et elle est détenue aujourd'hui à la prison de haute sécurité de Şakran. Ce cas illustre une pratique plus large : depuis 2021, environ 4 000 libérations anticipées de prisonniers politiques, majoritairement kurdes, ont été refusées ou retardées par ces commissions. Turquie : Mobilisation contre l'opération de contre-insurrection Kagaar en Inde De nombreuses de personnes ont manifesté devant le consulat indien à Istanbul, à l'appel de plusieurs organisations révolutionnaires, sous le slogan « Stop à l'opération Kagaar ! Mettez fin aux massacres ! », pour dénoncer la répression de l'État indien contre les forces révolutionnaires et les peuples, notamment les Adivasis. Encadrée par une forte présence policière, la mobilisation a vu des slogans de solidarité internationale et d'hommage à des militants tués, tandis qu'un communiqué en turc et en anglais accusait l'État indien de violences systématiques, évoquant plus de 550 morts depuis septembre 2025. Les manifestants ont exigé l'arrêt immédiat de l'opération Kagaar, la fin des crimes contre le peuple, la reconnaissance des droits collectifs des Adivasis et la libération de tous les prisonniers politiques. Palestine : Un dirigeant du FDLP victime de nombreuses violences en détention Âgé de 46 ans et originaire de Naplouse, Wajdi Joudeh est détenu depuis le 4 août 2004 et condamné à 25 ans de prison. Actuellement en isolement à la prison de Ganot jusqu'au 16 janvier 2026, il a subi de nombreuses violences en détention, des transferts forcés et des conditions d'emprisonnement extrêmes (froid, manque de vêtements et couvertures). Ces pratiques ont provoqué une perte de 40 kg et la gale. Par ailleurs, il est victime de nombreuses restrictions sur les visites et l'accès à son avocat. Dirigeant du Front Démocratique de Libération de la Palestine (FDLP) et figure du mouvement des prisonniers, son cas illustre les pratiques d'isolement et de répression spécifiques contre les leaders de la résistance dans les prisons israéliennes.
stuut.info
December 22, 2025 at 5:47 PM
Permanences de la Foudre pendant les fêtes !
C'est les fêtes, tu ne sais pas rentrer dans ta famille, tu as besoin d'une distraction, de rendre un livre ou juste de sortir un peu de chez toi ? On a ouvert deux dates de permanences pour ceuls qui souhaitent passer pendant une période qui n'est pas évidente pour tou'te's : le 27 décembre de 14h à 17h le 29 décembre de 15h à 18h La Foudre se situe au Récif, espace où il est aussi possible de se poser pour lire et de prendre un verre durant les permanences. Ce lieu se veut être un lieu qui rassemble différentes réalités vécues. Un endroit où des savoirs sont protégés, des mémoires transmises, où de la cohésion sociale se crée autour de nouvelles idées, revendications et connaissances. Il y a également un petit rayon enfant ! Bienvenue ! 𝗜𝗻𝗳𝗼𝗿𝗺𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗽𝗿𝗮𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 : 📍 Le Récif, avenue du Pont-Neuf, 4, 1000 Bruxelles 🚌 Transports en commun : à 260 m de l'arrêt Yser (métros 2 et 6, bus 45, tram 51), à 500 m de l'arrêt Rogier (métro 2 et 6, pré-métro 3 et 4, tram 25 et 55, bus 58, 61, et 88), à 500 m de l'arrêt Sainte-Catherine (métro 1 et 5) 🥪 Boissons et snacks en vente au bar avec prix accessibles (paiement cash). 🚲 Parking vélo ♿ Accès PMR (Entrée, Toilettes et Bar) / Parking PMR sur demande / Chaises larges sans accoudoir. 💤 Luminaires dimmables / Casques anti-bruit disponibles / Coin calme (sans accès PMR) 💬 N'hésite pas à nous contacter pour tout besoin spécifique. Abonnez-vous à notre newsletter (la-foudre@riseup.net) pour être au courant de nos dates et horaires de permanences !
stuut.info
December 22, 2025 at 5:47 PM