A vous deux

Ben j'ai vu passer l'autre jour un amendement dont l'auteur qualifiait les journalistes à 75 000 euros annuel de "précaires". Je pense que ça rend compte du degré de déconnexion des lites politiques et audiovisuelles (je parle pas des pigistes) !

En revanche, le problème va être pour le futur : toute la documentation électronique sera objectivement beaucoup plus facilement falsifiable.

D'où le fait d'insister sur la matérialité du document historique. Parce que l'IA ne peut pas créer un document dans sa matérialité (texture, support). Cela tombe bien, le tournant matériel en histoire date de 30 ans.

Je discute ses arguments, qui ne m'ont pas du tout convaincu. La seule chose acquise, c'est que manifestement l'auteur n'est pas un moine de Conques. Affaire à suivre là aussi 12/

Il s'agit d'un texte en langue d'oc qui raconte la mort de la sainte en style épique. On croyait qu'elle était l’œuvre d'un aristocrate laïc à destination d'un public pyrénéen. Mais Valérie Fasseur a proposé de l'attribuer à un moine de Moissac. 11/

entre monastères. Enfin, je démontre le caractère très grégorien du cartulaire de Conques. Voili voilou, si vous êtes arrivé jusqu'ici, c'est ce que vous êtes vraiment mordu. Bravo et merci ! 10/
Oups, j'ai oublié de parler de la Chanson de sainte Foy

au genre des gesta abbatum, comme la Commemoratio abbatum de Limoges, les Gesta abbatum d'Aurillac, l'Historia monasterii Figiacensi de Figeac. 2 conclusions : il y a des gesta abbatum au S de la Loire (faut juste les chercher 😇) ; là encore, il y a une émulation/influence 9/

Beaucoup de gens connaissent les miracles de sainte Foy, mais il y a aussi eu une activité historiographique à Conques. Avec une chronique rédigée avant 1096, mais remaniée en un point précis après 1170. Et des Nomina abbatum du début du XIIe. Qui appartiennent clairement 8/

Aurillac et Figeac. Jusqu'à la fin du Xe, l'hagiographie de Géraud domine et c'est à Géraud que s'en prennent les outsiders de Figeac. Au XIe c'est sainte Foy et Conques qui s'imposent comme référence pour Figeac, toujours en position d'outsider. 7/

son véritable essor qu'à partir des années 980, conséquence de la politique conduite par Etienne, à la fois évêque de Clermont et abbé de Conques. Quant à la production hagiographique de Conques, elle démarre avec Bernard dans un contexte de concurrence thaumaturgique avec 6/

il en a fait une, mais laquelle ? A suivre. Les récits de translation en prose (1020-1060) et en vers (après 1060) ne peuvent pas renseigner sur le transfert du corps de sainte Foy et son époque. Il faut se fonder sur les chartes. Qui révèlent que le culte ne prend 5/

véritable auteur du LMSF c'est lui. Le continuateur de Bernard (livres III et IV, Panaretos) a aussi réécrit une passion en prose de sainte Foy. Là, je déblaye. Il y a plein de textes agencés dans tous les sens, avec multiples variantes, mal datés à reprendre. Bref 4/

On est avant 1075. Entre cette date et le tout début du XIIe, un arrangeur a repris le tout, supprimé certains récits du livre IV, pourvu le tout d'un épilogue et rebaptisé l'ensemble Liber miraculorum sancte Fidis. En poussant le bouchon un peu loin on pourrait dire que le 3/

3 livres (un ms connu au XVIIe, perdu). Son continuateur des III et IV (yep le même, je crois) a aussi réorganisé les 3 livres de Bernard en 2. Et rebaptisé le tout Panaretos = tous les miracles en grec (chic non ?) dans une volonté d'exhaustivité. 2/