J'y suis, justement, et puis vous assurer qu'elle est passionnante !

L'anonymat littéraire ! J'aurais adoré y participer !

Ici, donc, le manuscrit original du chap. V, part. VII de Germinal : « … et ce qui achevait d’affoler [les mineurs], c’était les hennissements des chevaux enfermés dans l’écurie, un cri de mort, terrible, inoubliable, de bête qu’on égorge. » 🥲

L'idée était de prospecter du matériau pour une exposition future de la BnF consacrée aux représentations d'animaux. J'avais immédiatement pensé au pauvre cheval de Germinal, celui qu'on descend dans la mine, qui vit dans le noir, à tirer la berline de charbon, et qui connaît un sort funeste.

Figurez-vous qu'on retrouve le même problème dans l'Histoire Naturelle de Pline (27, 12/14), qui associe les termes latins anonis et anonymos. Le second est mon sujet, mais le premier, qui donne le genre botanique de l'ononide, signifie littéralement crotte d'âne. C'est difficile, la recherche.

Il est renvoyé de l'école à douze ans, après avoir pris « ses professeurs pour sujet de ses essais poétiques ». Il meurt dans l'indifférence générale, oublié, abattu par la maladie, la misère et l'addiction à l'opium. Croyez-le ou non, il est également né un 1er avril.

Tout ou presque est anonyme ou pseudonyme. Romans noirs, gothiques, historiques, essais politiques ou littéraires, faux mémoires, souvenirs factices et petite poésie. Même l'infatigable Quérard renonce à dresser la liste exacte des œuvres du baron, et il n'en existe aucune aujourd'hui.