Hitler et sa petite bite sont morts depuis soixante-dix ans. Pourtant, j’ai rarement vu autant de nazis autour de moi. Et franchement, ce qu'ils ont dans le slip m'indiffère : je ne couche pas avec eux.

Transformer les salauds en anomalies anatomiques, ça nous rassure. Ça nous évite d’admettre que la monstruosité porte parfois des costumes trois pièces et serre des mains comme tout le monde.

Les scientifiques espèrent-ils débusquer le siège du mal dans un recoin de sa génétique, comme s’il suffisait d’un gène tordu pour expliquer l’abîme? Avoir une bite minuscule vous condamne-t-il vraiment aux ténèbres? À l’inverse brandir une teub démesurée fait-il de vous un séraphin à plumes dorées?

Son histoire est à lire et écouter ici www.radiofrance.fr/franceinter/...

Les êtres humains imitent désormais les IA. Plus que le contraire.

Sa mère et sa grand-mère sont mortes ce soir-là, assassinées. Louis a été retrouvé par un policier, caché sous un corps inanimé. Vivant. Je buvais mon café et je me suis mis à pleurer. Pas juste sur Louis. Mais pour tout ce qu’on a perdu ce soir-là.

probably. Although Invisible Boys was really good

Et cette fidélité-là, intacte malgré les années, les excès et les épreuves, ça m'a bouleversé. Puis, j'ai mis les pommes de terre à cuire.

L'interview est à lire dans Rock&Folk.

En raccrochant, je me suis dit: les légendes ne le deviennent pas par hasard. Ces gens-là font ce qu’ils font parce qu’ils entretiennent avec la musique une intimité sacrée. Un grand amour. Ils restent fidèles aux gamins de seize ans qu’ils étaient quand ils ont découvert Little Richard ou Elvis.

Plant parle merveilleusement bien de la musique des autres, celle qu'il aime chanter : de Memphis Minnie, de Robert Johnson, de Low... Il a insisté sur ce point : "Romain, il faut que Rock&Folk parle d'Alan Sparhawk et Mimi Parker." Je me suis exécuté. J'allais quand même pas contrarier Bob.

Il ne voulait pas parler de Led Zeppelin, et je voulais parler de son nouvel album. Ça tombait bien. C’est un très bel album. Et, je crois, une belle interview. Sobre. Généreuse. Habitée.

C’est la plus grande illusion qu’un auteur puisse réussir : faire croire qu’il n’a rien écrit, qu’il n’a fait que capter un parfum. Alors qu'il a réussi l'exploit d'une chanson sur la trace fugitive, presque abstraite, d'un sentiment.

En le quittant sur le tarmac d'Istanbul, je me suis dit deux choses : on a vraiment livré un monde de merde à ces gosses. Et puis aussi : ma jeunesse est morte. Je l’ai dans le dos. Mais je la préfère à la sienne. Mais ça, je me suis bien gardé de lui dire.

Vous voyez la rencontre entre Tyler et Jack dans Fight Club ? Gamin, je rêvais d’être Brad Pitt et me voila en Edward fucking Norton dans un vol low cost.

En l'écoutant, je me suis dit : «Le présent, c’est lui. Ce n’est plus moi. » Sauf qu’il n’a pas d’avenir : « Moi ? Je mourrai avant mes quarante ans », il a dit. Bombe sèche. Je n’ai pas su quoi répondre. Moi qui ai dépassé la quarantaine, mais qui n'en fait pas grand-chose.

Il m’a raconté, sans emphase, ces « combats » en ligne organisés par des influenceurs sur des plateformes dont je n’avais jamais entendu parler. Il ne me parlait pas d’un ailleurs exotique mais du présent qui grouille sous mon nez et auquel je suis aveugle.

Même le dernier iPhone ne le fait plus rêver : « Tu l’as voulu un an ; au bout d’une semaine, tu t’en fous. » je crois qu'il a raison.

Il croit vaguement à Dubaï, à TikTok et à Gattouz0, un acteur porno influenceur qui apparemment fait le tour du monde à coups de bite et dont j’ignorais jusqu'ici l’existence. Enfin, il m’a raconté ça mais le cul, ça l’intéresse pas des masses. L’amour encore moins.