Bon courage à vous Marie. Vous n'imaginez pas comme vous lire me fait du bien depuis plusieurs années. Ca m'a donné de la force et aussi matière à réfléchir. Beaucoup. Je pense que je fais mieux mon métier grâce à vous (et à Stéphanie, et à d'autres). Merci à vous. Toutes mes amitiés également.

Et la masse des journalistes de l'ombre fait ensuite face au rejet en reportage ou au téléphone. Qu'est-ce qui peut être fait ? Changer le financement public de la presse ? Sûrement. Protéger le statut des entreprises de médias pour éviter les rachats ? Assurément. Mais la tendance est contraire.

Et cela donne cette impression justifiée de "classe politico-médiatique" puisqu'ils tiennent les mêmes discours. Mais en interne, à France TV, la CGT a procédé à une levée de boucliers après cette interview. Sauf que le mal est fait. Auprès des téléspectateurs. Auprès des scientifiques comme vous.

prônée par Jean-Luc Mélenchon, on occulte le fait que ce système a été rendu possible par les rachats de presque tous les médias par des grands capitaines d'industrie qui ne pensent qu'à la rentabilité. Ils ont installé des gens qui pensent comme eux un peu partout. Des "cut killers" pro business.

Ces journalistes constituent une sorte d'"oligarchie" médiatique qui prend toute la lumière, qui salit cette profession et qui décrédibilise son rôle. Et dans ce sens, oui, elle participe immensément à la destruction démocratique que nous vivons. Mais si l'on verse dans la "haine juste" des médias

Le "notall" dont vous parlez serait à mon sens à inverser : tous ne sont pas précaires mais bien peu parmi celles et ceux qui ont réussi à s'installer (CDI, position en vue) défendent l'intérêt général et les plus faibles.

L'écrasante majorité n'a même pas de contrat donc elle ne pèse que très peu sur les décisions éditoriales. Les rédacteurs en chef et journalistes de plateau sont parfois même des pigistes eux aussi. Et je ne parle pas de la foule d'indépendants qui survivent péniblement.

Mais je me permets par contre d'insister sur un point puisque des lycéens pros vous avaient interviewée à mes côtés. La presse de plateaux et de studios est une infime minorité de la presse tout court. A Radio France comme ailleurs, l'écrasante majorité des journalistes est invisible... et précaire.

(Montesquieu est encore loin). J'ai le sentiment aujourd'hui de vivre un pourrissement d'un certain nombre d'élites du pouvoir comme des contre-pouvoirs. Qu'il s'agisse de positions caraciturales (les politiques ou les chefs d'entreprise) ou de défenses personnelles ou clientélistes (journalistes).

Ce que vous dites me rappelle ça. Il y a la monarchie/tyrannie, l'aristocratie/oligarchie et puis la démocratie/ploutocratie. Ca intéresse Guichardin parce qu'au début du XVIe siècle à Florence, on s'intéresse de près à Rome et à son équilibre des pouvoirs entre ces trois-là...

Je suis si désolé. Je ne peux vous blamer de penser ça. Je crois que malheureusement, les journalistes ont suivi la même pente que les politiques ou que les chefs d'entreprise. Anecdote. Un contemporain de Machiavel, Guichardin, parlait des trois types de régime et de leur version corrompue.

tout est possible, en effet

je suis étonné parce que c'est tout sauf un mec stupide. Même si on a des divergences évidentes. Là, c'est quand même une grosse erreur de sciences politiques.

Mais il s'agit bien du "pouvoir judiciaire". Les contre-pouvoirs, ce n'est pas la justice. Les contre-pouvoirs, ce sont les universités, les médias, les syndicats...

Courage Marie !! Total soutien.