Réagir avec discernement au bilan de RTE impose de relancer rapidement l’électrification sobre, condition essentielle de la transition énergétique juste. Pour la permettre, il est essentiel de maintenir une ambition forte sur le développement des énergies renouvelables.

Ce discours manque de vision long-terme, et met en danger notre souveraineté énergétique et le tissu industriel français et européen de l’éolien et du photovoltaïque.

Par ailleurs, les opposants aux énergies renouvelables entendent profiter de la situation pour détruire les filières de l’éolien et du solaire.

🧐 En effet, si la consommation d’électricité n’augmente pas, pourquoi investir dans les ENR ?

Pour sortir de manière efficace et juste des énergies fossiles, une trajectoire claire, stable et financée est indispensable. RTE rappelle que “Réussir la stratégie d’électrification est le levier le plus efficace pour décarboner le pays et optimiser les coûts du système électrique”.

🏠 Pour le bâtiment, le gouvernement a fermé cet été les subventions MaPrimeRénov’, et ne les a réouvert en septembre que pour un nombre trop limité de demandes.

🚗 Les aides budgétaires à l’électrification des véhicules sont passées de 1,8 Md€ en 2023 à 0,7 Md€ en 2025.

🏭 L’absence de stratégie énergétique, ou de conditions d’obtention des aides publiques créée un climat d’hésitation peu propice aux investissements dans l’industrie.

Cette stagnation est la conséquence d’un soutien désordonné et volontairement sous-financé à l’élimination des énergies fossiles.

En effet, parmi les secteurs qui vont avoir le plus de besoins en ⚡️, on peut citer les transports, l’industrie ou le bâtiment. Autant de secteurs qui sont dans le flou :

On pourrait a priori se réjouir d’une stagnation de la demande d’électricité si cela traduisait une évolution de nos usages, plus sobres, plus efficaces, et répartis de manière plus équitable.

❌ Mais attention : ce résultat n’est en rien le fruit d’un changement dans la consommation.

🇺🇸 Outre-atlantique, l’administration de Donald Trump a retiré 2 millions de dollars d’aide financière sur les 10 millions nécessaires au fonctionnement du groupe d’experts.

Plus que jamais, il est vital de faire face à ces attaques de plus en plus virulentes qui visent le travail scientifique.

On peut citer par exemple les députés du Rassemblement national Thomas Ménagé et Hervé de Lépineau, qui parlent de “propagandistes du GIEC” ayant “parfois tendance à exagérer” 👉 reporterre.net/On-vous-pres...

Pour l’instant, la France plaide effectivement pour une publication avant septembre 2028. Ses efforts pour le lancement des travaux sont à saluer, mais il ne faut pas oublier que les constats scientifiques du GIEC sont également menacés par des parlementaires français.

Ce délai devrait également permettre de développer des modèles économiques plus divers afin que les trajectoires du GIEC ne reposent pas uniquement sur des modèles issus des pays de l’OCDE.

Ces demandes sont légitimes pour asseoir la légitimité scientifique des rapports du GIEC dans tous les pays.

Mais on retrouve également des pays comme l’Inde, la Chine ou encore le Kenya, qui demandent davantage de temps pour permettre aux scientifiques du Sud de contribuer au prochain rapport.

En face, d’autres États plaident pour retarder la publication après l’étape du bilan mondial.

🛢️ On retrouve parmi ces États des producteurs d’énergie fossile, comme la Russie ou l’Arabie saoudite qui cherchent tout simplement à bloquer le processus

💥 Mais deux camps s’affrontent autour de ce calendrier.

D’un côté, de nombreux pays du Sud, dont les plus vulnérables comme les États insulaires, réclament une publication avant septembre 2028, ce qui permettrait d’éclairer le second bilan mondial.

Ce "bilan mondial" est un rendez-vous quinquennal prévu par l’accord de Paris. Il évalue les progrès collectifs des États face au réchauffement climatique afin de faire avancer l’action.

Une mise à jour est essentielle par rapport aux données du précédent rapport du GIEC (qui date déjà de 2019).

Ce calendrier doit être validé par consensus par les États, qui sont les membres du GIEC.

Mais il faut articuler le calendrier scientifique du GIEC et celui de la diplomatie climatique : pour ça, les rapports doivent être approuvés juste avant le 2e bilan mondial de l’action climatique, fin 2028.

En effet, une enquête du @nouvelobs.com révèle l’existence de tensions inédites autour du calendrier de sortie de ce 7ème rapport 👉 shorturl.at/riHIP

L’enjeu paraît, purement technique : il s’agit de fixer les dates de production, d’examen et d’approbation des trois volumes du septième rapport.