Lightnews — Scholar-powered news

Pierre-Yves Geoffard

@pygeoffard.bsky.social

420 followers 420 following 110 posts

Économiste, breton, et quelques autres défauts

Posts Replies Media Videos

Pierre-Yves Geoffard

@pygeoffard.bsky.social

En 1948: « Les charges de la Sécurité Sociale peuvent au premier abord paraître lourdes. Elles représentent en effet […] au total, 35 % des salaires dont 6% à la charge des salariés, 29 % à la charge des employeurs.
Mais ces indications appellent plusieurs réserves »

Petit fascicule de 1948 sur la Sécurité sociale en France, photo d’un bébé avec un médecin et une soignante (qui porte un masque)

$L'on peut se demander si les efforts accomplis au cours des dernières années dans le domaine de la Sécurité Sociale, si généreux qu'ils fussent, n'étaient pas incompatibles avec les conditions économiques du moment, avec l'état d'appauvrissement dans lequel la guerre a laissé la France, avec les nécessités de la reconstruction, du rééquipement et les difficultés rencontrées pour rendre au pays sa place dans l'ensemble de l'économie mondiale ? I. - IMPORTANCE RÉELLE DES CHARGES. Les charges de la Sécurité Sociale peuvent au premier abord paraître lourdes. Elles représentent en effet, comme il a été indiqué précédemment, 16 % des salaires pour les prestations familiales, 16 % des salaires pour les assurances sociales (dont 6 % à la charge des travailleurs, 10 % à la charge des employeurs) et 3 % en moyenne des salaires pour les accidents du travail, soit au total, 35 % des salaires dont 6% à la charge des salariés, 29 % à la charge des employeurs. Mais ces indications appellent plusieurs réserves : 1° Les cotisations sont calculées non pas sur l'intégralité de la masse des salaires distribués mais, pour tous les salaires dépassant le plafond qui actuellement est de 264.000 francs sur la seule fraction inférieure à ce plafond. De ce fait, la charge rapportée à la masse globale des salaires se trouve réduite à environ 30% de cette masse dont 25% pour les employeurs et 5 % pour les salariés. 2° Lorsque l'on compare cette charge à celle des systèmes de Sécurité Sociale étrangers, l'on oublie généralement que ces systèmes font largement appel au budget de l'Etat pour couvrir leurs dépenses, alors que le régime français est entièrement financé par les cotisations. Or, quel que soit le procédé de financement adopté, que les dépenses de la Sécurité Sociale soient couvertes par des cotisations calculées en pourcentages des salaires ou par l'impôt, la charge n'en pèse pas moins au même titre sur l'économie; et les comparaisons faites entre les différents pays ne montrent pas, c…$