D'ailleurs pour ceux qui arriveraient jusqu'ici, je recommande cette excellente vidéo de @ouidaccord.bsky.social qui a des echos contemporains avec l'IA
youtu.be/pN-ndtBP5Kc?...

Ooops je me rends compte que je tape un roman. Hésite pas à slide dans mes DM : je sais pas si j'ai grand chose de pertinent mais ça m'intéresse donc on peut en discuter !

Par contre les canuts sont peut-être pas représentatifs des autres manufactures dispersées parce qu'après une grosse traversée du désert post-loi Le Chapelier ils se réorganisent hyper tôt (dès 1828), donc leurs lieux d'organisations sont certainement pas les mêmes qu'ailleurs.

C'est un exemple comme un autre, mais j'imagine que l'un des grands lieux de politisation c'est les cabarets (dont l'implantation spatiale dépend de plein de choses type taxes à l'entrée de la ville, etc.) 🙃

C'était un haut-lieu de sociabilité pour tous les artisans urbains: comme on était hors de la ville (et administrativement dans le Dauphiné) l'alcool était moins cher et les autorités de la ville n'avaient pas de prise sur ce qu'il s'y passait. C'est là qu'ils ont organisé la suite de leur révolte.

Il y a une 1ère grosse révolte de canuts en 1744 (ils finissent par tenir la ville pendant une semaine). Le 3 août ils entrent en grève et, le 5, plus de 1000 canuts traversent en douce le Rhône pour se retrouver dans les cabarets de la Guillotière (dans l'actuel quartier Moulin-à-vent).

Des extraits du journal des canuts qui font référence à la "cage". Ils sont cités dans Emmanuel Renault, « Mépris et souffrance dans l’Echo de la Fabrique », in: Ludovic Frobert, « L’Écho de la fabrique », 2010

L'article est dispo ici : echo-fabrique.ens-lyon.fr/textes/texte...

Ce livre compile des petites phrases que les canuts publiaient dans leur journal, L'Écho de la Fabrique. Celle en couverture est une référence directe à la « Cage » et la déshumanisation qui y a lieu.

La "cage" était LE lieu de tous les abus (trucage des livres de compte, chantage à l'emploi, VSS...) donc, si ce n'est un lieu de politisation, au moins un lieu de radicalisation.

Pour les canuts de 1831-34, un lieu important c'est la « cage » : salle tenue par les marchands où les canuts (souvent leurs épouses) doivent ramener les toiles commandées. « Cage » parce qu'ils y sont enfermés et que des barreaux (pas représentés sur la gravure) les séparent des marchands effrayés.

Ceci dit c'était pê valable pour les tisseurs de 1831/34 mais, qlqs décennies plus tard, pas mal d'étapes de la production sont rassemblées dans des ateliers (ex le moulinage réalisée par les ovalistes, qui profiteront de leur proximité dans les ateliers/dortoirs pour organiser leur grève de 1869)

La difficulté vient aussi du fait qu'à ce moment-là la Fabrique était une manufacture dispersée : production domestique, pas de lieux de travail collectif (hormis familial), à l'inverse de ce qu'on trouve par exemple dans les grands ateliers ou les usines.

Quelqu'un d'autre a cité Georges Sheridan, « Esprit de quartier et formes de solidarité dans les mouvements sociaux et politiques des ouvriers en soie de Lyon, 1830-1880 ». Là comme ça c'est effectivement le seul travail auquel je peux penser qui m'a l'air d'aborder directement ce que tu cherches.

EH !