Aujourd’hui, ce n’est plus cas. Le parti est à ses ordres et les garde-fous sont tombés. Les Américains vont rapidement découvrir à quel point ils sont en désaccord avec son projet. L’espoir est permis pour les démocrates.

. Par ailleurs, les Américains découvrent quel est le véritable programme de Donald Trump, car, au cours de son premier mandat, il a été largement empêché de mener la politique qu’il souhaitait, grâce à l’action de différentes figures de l’establishment républicain.>

Trump n’a pas remporté une large victoire, contrairement à ce qu’il prétend. Au contraire, il a gagné avec l’une des marges les plus étroites depuis cent cinquante ans [2,3 millions de voix de plus que la candidate démocrate, Kamala Harris]

Leur sécurité et leur liberté sont en jeu, et le statu quo est une recette pour le désastre."

Dans un tel cas, la défense de l'Europe passerait encore par l'Otan, dont le Royaume-Uni, le Canada et la Turquie sont membres. Mais une Otan qui, pour la première fois depuis 1949, devrait apprendre à fonctionner sans le leadership américain. Un saut dans l'inconnu §

Car il faut aussi se préparer à la rupture, c'est-à-dire à la décision insensée, mais dont le président américain serait capable, de retirer la protection conférée par Washington au Vieux Continent.

C'est un jeu gagnant-gagnant : l'Europe pourra présenter, au moment opportun, cette décision comme une concession faite à M. Trump, mais elle se sera aussi donné les moyens de mieux se défendre seule si nécessaire.

, n'est pas inaccessible aux pays de l'Union, s'ils bénéficient de financements communs dans le prochain budget pluriannuel communautaire, à partir de 2028.

En revanche, elle a tout intérêt à planifier dès maintenant l'accroissement de ses dépenses de défense. Si l'objectif de 5 % du PIB pour la défense, exigé par M. Trump, est absurde , celui d'une augmentation progressive, d'ici à 2030, vers les 3 %

, comme l'avait fait d'emblée la France en évoquant, à la suite des propos de M. Trump, les « frontières souveraines » de l'Europe.

, mais nous pouvons rappeler à Washington que l'article 42.7 du traité sur l'Union européenne est applicable dans un territoire sous souveraineté danoise (même si l'île n'appartient pas formellement à l'UE)

Et ses entreprises tout autant : Lockheed Martin et RTX, les Gafam et Tesla ont besoin du marché européen. L'Europe doit aussi affirmer qu'elle protège ses frontières : personne n'imagine que l'armée américaine va envahir le Groenland (d'autant plus qu'elle y est déjà)

Elle doit accepter d'aller dans la « jungle » (Josep Borrell). Et retourner les menaces de M. Trump contre l'Amérique, en lui rappelant que le commerce transatlantique représente un tiers des flux mondiaux : le consommateur américain aurait fort à perdre d'une guerre commerciale.

Souhaitons au chancelier Merz et à Boris Pistorius du SPD, tout aussi lucide et possible successeur d’Olaf Scholz, de former un gouvernement le plus tôt possible. Le temps presse.

Pour un dirigeant allemand, une telle démarche n’est pas aisée. Il faut saluer cette lucidité : que l’Allemagne, dans ce moment historique, s’engage avec clarté et détermination dans l’unité européenne est de première importance, en particulier pour la France.