J'ai aussi appris quelque chose de précieux, qui a dès lors nourri mon esprit critique. Parfois, une tribune est signée AVANT que les signataires en aient lu le texte. Faites ce que vous voulez de cette info.

Une tribune est par la suite parue en droit de réponse. Cette fois-ci signée par des auteur.ices de littérature jeunesse. En défense de leur cause. C'est toujours eux qui doivent défendre leur cause. Alors que j'aurais pu le faire, saperlipopette !!

Parce que je sais que j'aurais eu raison. Parce que j'aurais pu dénoncer le mépris pour la littérature jeunesse et en célébrer sa qualité. Et que j'aurais pu dégommer ces vieilles carcasses si déconnectées et détestables envers la jeunesse génération. En travers, je vous dis.

J'ai direct écrit une réponse, que j'envisageais de publier grâce au soutien de madmoiZelle. Mais on m'a pas laissé faire, pour éviter l'effet Streisand. J'ai reçu zéro soutien des hautes instances de l'orga, on m'a demandé de faire des modifs, et basta. Encore aujourd'hui ça me reste en travers.

Quelques jours plus tard, il a carrément fait paraître dans LE MONDE (pas merci) une tribune, signée par une centaine d'intellectuel.les, pour dénoncer la déperdition de la langue française au salon du livre. C'était odieux de mépris, envers moi, envers la littérature YA, envers les jeunes.

Sur sa page (publique donc), il avait mis mon adresse mail et demandait aux gens de me cyberhar.... de m'envoyer des messages pour me faire part du fond de leur pensée et de leur mécontentement. Je me suis un peu foutue de lui en commentaire et je suis passée à autre chose. Sauf que.

J'ai fort vite constaté que sur Facebook, un auteur (dont j'ai trouvé un livre dans ma boîte à livres, que j'ai vite mis à la poub's) s'insurgeait qu'il y ait deux/trois anglicismes dans la programmation de ma scène (qui en plus s'appelle Young adult, comble de la provocation).

J'étais programmatrice pour ce qui s'appelait alors "Livre Paris", le salon du livre de Paris. Je m'occupais de la scène young adult. Quelques semaines avant le salon, j'ai commencé à recevoir des mails trop bizarres/trop désagréables, de cet acabit (notions qu'il a mis "Bien à vous" quand même) .

Les originaux, la musique épique, les hurlements de titans, quelle intensité ce fut.

Dans un monde parfait, demain, je suis super productive. On verra ce que ça dit. Pour l'heure, j'ai une lessive à étendre. Bises

J'ai aussi été conviée pour une émission de Grand bien vous fasse sur la littérature jeunesse en février. Il faut que je réfléchisse aux livres que je vais mettre en avant : cette émission est très suivie et prescriptive, c'est la force d'un format généraliste qui s'intéresse aux livres jeunesse.

Il me tarde de changer de cadre, d'être dans le lien direct avec des ados (je verrai des classes de 5ème). Je réalise que je n'ai pas trop bougé de chez moi depuis des mois et que mine de rien, ces rencontres donnent du sens à ce qu'on fait et ravivent la confiance en soi. C'est jamais du luxe.

Ce qui m'a aidée d'ailleurs, c'est de mettre la première esquisse de la couverture en fond d'écran. A peine intense la meuf.
Sinon, dans tout pile une semaine, je serai dans le Finistère pour des interventions scolaires. Il faut encore que je regarde mon planning mais j'ai déjà hâte d'y aller !

Plot twist : je viens de recevoir le décor de la couv de mon roman et tout va mieux.

Ce n'est pas grave, car dans quelques jours, la montagne se révélera être une motte de terre. La créativité reviendra, accompagnée de la satisfaction. La concentration sera plus facile à dompter, et le palpitant se sera endormi. Bon weekend ! Bises

C'est une de ces journées où tu culpabilises de scroller, de regarder ton écran avec un regard vague et sans initiative, de faire la sieste, de t'éparpiller sans parvenir à te concentrer pour réaliser une tâche distincte. Tout cela fait tambouriner le palpitant qui alimente le cercle vicieux.

C'est une de ces journées où un mail avec des questions plus ou moins techniques t'apparaît comme une montagne terrorisante à gravir. C'est une de ces journées où rien n'arrive à sortir de ta créativité. Pourtant j'ai quand même écrit péniblement 500 mots. Mais j'ai déjà envie de les supprimer.

Autre chose aussi : dans le comité, assise juste à côté de moi, il y avait une éminente critique de littérature jeunesse. Figurez-vous que je lui envoyais des mails en 2012 pour qu’elle m’aide avec mon orientation en master de littérature jeunesse. C’est fou la vie parfois ! Bises

Réponse le 7 avril et rdv le 11 avril pour la remise du Trophée dans le cadre du festival du livre.