Ce n'est peut-être pas une bonne idée de le rameuter, par contre.

Traduction par @nmartinbreteau.bsky.social (2022). W. E. B. Du Bois, « Les âmes du peuple blanc » (1920) Actes de la recherche en sciences sociales, 242(2), 58-67.

ceci n’est pas aberration ni folie ; ceci est l’Europe ; cette Terreur apparente est l’âme véritable de la culture blanche – support de toute culture – aujourd’hui mise à nu et
visible."

Alors que nous distinguions vaguement les morts à travers les fumées de la bataille et percevions faiblement les malédictions et accusations de frères de sang, nous, hommes à la peau sombre, nous disions : ceci n’est pas l’Europe devenue folle ;

Belgique riaient, ses villes étaient gaies, l’art et la science s’y épanouissaient ; les gémissements qui ont aidé à nourrir cette civilisation sont tombés dans l’oreille de sourds, parce que le monde alentour faisait le même genre de chose ailleurs et pour son propre compte.

Ce dont la Belgique souffre aujourd’hui n’est pas la moitié ni même le dixième de ce qu’elle a infligé au Congo noir depuis le grand rêve de Stanley en 1880. (...) Harris déclare que le régime du roi Léopold a provoqué la mort de douze millions d’indigènes (...). Pourtant, les champs de la

Remarquez, il n’y avait pour la plupart de ces guerres
aucun fonds de la Croix-Rouge. Voyez la petite Belgique et sa situation déplorable ; mais le monde a-t-il oublié le Congo ?

Pensez aux guerres que nous avons vécues au cours de la dernière décennie : en Afrique allemande, au Nigeria britannique, au Maroc franco-espagnol, en Chine, en Perse, dans les Balkans, à Tripoli, au Mexique et dans une dizaine de régions plus petites : n’étaient-elles pas horribles, elles aussi ?

Mais l’est-elle seulement devenue ces derniers temps, lorsque, dans des conditions essentiellement égales, avec un armement égal et un gaspillage égal des richesses, des blancs combattent des blancs, sous l’œil de chirurgiens et d’infirmières qui virevoltent à proximité ?

John Dewey, 1934/2014, L'art comme expérience, Paris, Gallimard.

Car quel idéal l’être humain peut-il honnêtement convoiter, si ce n’est l’idée d’un environnement au sein duquel toutes choses conspirent à rendre parfaites et viables les valeurs auxquelles il lui arrive, occasionnellement et partiellement, d’accéder ? »

Les forces euphorisantes, celles qui ne sont pas ordonnées à telle ou telle fin spécifique mais aux formes de jouissance de l’expérience même, ces forces sont désenchaînées par l’art. C’est cette libération qui leur confère un caractère idéal.

😆