Un moment pour moi.
Écrire, rêver, prendre une photo ou deux d'un animal en balade.
Un écureuil passe en sautillant devant mes yeux, trop vite pour un cliché.
Tant pis ce sera pour une autre fois.
Le fond de l'air est frais, comme une invitation de sieste qui s'impose à moi.
Prendre soin de soi.

L'espoir s'évanouit comme l'écume touchant le sable.
Et pourtant je suis là, debout face à toi.
Toi l'océan qui m'a pris mère et père, je suis là.
Mon épée à la main, je n'attends qu'une chose, que le céphalopode géant me montre son oeil noir.
Je sens son odeur, je sais qu'il me surveille....

Arrivée devant la porte, j'hésite.
Vais-je ou non, oser la pousser ?
L'oiseau m'a guidé jusque là, mais son sifflement se fait absent à présent.
Oserais-je ouvrir la jolie porte bleue, gage d'espoir et de rêves ?
Ici tout me paraît terne et sans saveur. Sait-on jamais,peut-être que...
Je tente.

Au-delà de la rive, il scinde l'épais brouillard en deux.
Majestueux, presque fantomatique.
Les larmes inondent mes joues.
Il est encore plus beau, que lors de mes 10 ans, lorsqu'il m'avait abandonné ici sans espoir de sauvetage.
La colère était toujours là, mais j'étais heureux de le revoir enfin.

On devait se poser tranquille entre potes pour une simple JDR et nous voilà à nous creuser la tête pour nos prochaines vacances.
Qui travaille ou pas, qui a ses mômes ou non.
Une belle galère.
Heureusement que la bière est bonne.
Et moi, dans tout ce joyeux bazar, je suis déjà loin dans mes pensées.

"encore un pas et tu y es presque !" La vue est superbe, un lieu unique pour s'évader.
C'est ce que lui avait promis son meilleur ami, mais il avait omis tout le chemin à parcourir.
"Pourquoi tu n'as pas dit que ce serait aussi difficile ?
- parceque tout ce qui en vaut la peine, mérite un effort"

Des monstres millénaires se cachent sous terre, et parfois l'un d'eux refait surface sous la forme d'une île.
L'homme y pose un pied, conquérant de ce nouveau territoire, mais il oublie souvent une chose : le jour où la terre reprendra ses droits, ce sont des êtres mythiques qui se révéleront...

Tous ces kilomètres avalés pour rien.
Il était dégoûté.
3 ans qu'il n'avait pas vu son frère et aujourd'hui encore, la rencontre ne se ferait pas.
Il souffla et était prêt à se relever, quand tout à coup, son téléphone sonna :
à l'autre bout du fil, les pompiers... Un virage de trop, fin du voyage.

L'arbre tordu, sur mon chemin, me rappelle combien la nature est belle. Et moi, me sentant si insipide dans ce monde, je ressens toute la force de cette terre sous mes pieds. D'un coup l'envie de danser, avec ce compagnon incongru croisé sur mon chemin. Nous nous lançons dans un danse au gré du vent

Petite et un peu bancale, comme mon corps.
Toujours debout contre vents et marées, même lorsque le vent souffle sous son toit.
On s'y sent bien, un peu comme mon cœur.
Pourtant, elle en a vu des choses au fil des ans, elle a même failli se laisser aller.
Un peu comme moi.
Cette maison, mon foyer.

Il était heureux. Il offrait enfin sa dernière création à ses admirateurs.
Une immense sculpture, vestige d'un art perdu.
"Quel est son nom ?"
Il se penche alors vers le micro et souriant, répond : "Alzheimer, effacement des souvenirs."
À peine eut-il quitté la scène,qu'il l'oublie déjà...

Voir le monde en gris, là où une pointe de bleu m'aurait fait du bien.
Pas grave.
Je vais continuer à marcher un petit moment.
Juste assez pour retrouver du rose aux joues et un arc-en-ciel au coeur.
Le monde est gris, mais après une nuit noire, peut-être qu'il aura retrouvé ses couleurs.

Partir, enfin.
Juste moi et les étoiles.
"Le monde s'ouvre à toi, tu es jeune" m'a dit ma mère.
Certes, mais sans elle, il est vide à présent.
Moi, les étoiles, et cet immense vide qui s'ouvre à moi.
Je pars, je n'emporte que l'essentiel : un peu d'amour dans un vieux sac à dos.