"Ca devient indécent !", lance-t-elle. Et ajoute : "on n'est pas obligé d'aller dans la violence judiciaire !". La présidente lui demande de se rasseoir.

L'avocat général l'interroge ensuite et s'étonne du fait qu'il n'ait pas vu de psychologue. "Il faut attendre un procès en 2025 ?", questionne-t-il. Marie Grimaud, qui représente une trentaine de parties civile, se lève d'un bon, très agacée.

"Je n'étais pas au courant", dit-il, abasourdi. "Je n'ai pas de souvenirs qui pourraient indiquer que c'est vrai", ajoute-t-il.

"Vous n'étiez pas au courant ?", lui demande la présidente, gênée. "Non, j'étais pas au courant. Qui a dit ça ?", demande-t-il. "Votre père", rétorque la magistrate.

Le fils découvre cela. Il est manifestement très choqué. Peine à répondre.

La présidente l'interroge sur un élément qui figure dans le rapport de l'expertise psychiatrique : Joël Le Scouarnec aurait déclaré à l'expert, selon son rapport, que son propre père aurait imposé des fellations à son fils (que l'on entend actuellement) et réciproquement.

"J'ai un tel regard de méfiance sur tout le monde que je ne laisse jamais mon fils seul avec une personne, sauf à l'école, garderie. Mais toute personne, même dans la famille, j'ai toujours des appréhensions", explique-t-il.

Je profite de cette pause pour refaire le point sur l'organisation du procès. Les avocats sont tous dans la salle principale, au sein du tribunal judiciaire de Vannes. Les journalistes, les parties civiles et le public sont dans un autre lieu, à 5 minutes à pied, spécialement aménagé pour ce procès.

Lors de l'entretien, l'accusé "n'est pas mal à l'aise, ne montre aucun agacement. Il s'exprime toujours de manière courte, spontanée, et avec un vocabulaire adapté. Il semble calculateur et fait montre d'une réelle intelligence. Il gère l'entretien dans l'anticipation, comme une partie d'échecs".