Elles montrent des consignes prohibées et dangereuses données par la hiérarchie, un vocabulaire guerrier et une troublante satisfaction de blesser « l’adversaire »

Encore une fois le film a des qualités, je trouve juste dommage (et un peu déprimant) que ces tropes soient rarement relevés dans la réception critique.

C’est plus discutable, mais j’ai aussi été gêné par la mise en symétrie des extrêmes : beaucoup disent que PTA prend clairement position contre le néonazisme, là où j’ai eu le sentiment de percevoir un “sophisme du juste milieu”

Hypersexualisation et fétichisation des femmes noires d’un côté, héroïsation des hommes blancs et des figures paternelles de l’autre – Hollywood adore mettre en scène des “pères courage”, alors que beaucoup sont en retrait ou absents dans la vraie vie…

Un monde “que l’on ne peut rejoindre qu’entre 3h30 et 3h34 du matin”

Aujourd’hui ces styles sont boostés par l’intelligence artificielle générative. Les images imparfaites de l'IA produisent spontanément cette « vallée de l’étrange », qui brouille la frontière entre le beau et le dérangeant. Elles nourrissent l’imaginaire d’un monde où la machine rêve avec nous

Nées de la culture des forums internet et des logiciels amateurs, ces esthétiques recyclent les traces numériques des années 2000 : artefacts JPEG, typographies Windows, ou encore photos compressées… Ces collages lo-fi donnent le sentiment d’être perdu dans sa propre mémoire

Il suscite la nostalgie d’une époque qui n’a jamais existé, tout en laissant planer ce léger « bug » du réel : cette impression trouble, au réveil, où rêve et réalité se confondent encore

Le dreamcore en est comme le corollaire ou l’antagoniste. On dirait un rêve doux comme le sucre, vaporeux comme un fragment de mémoire en train de s’effacer.

Le weirdcore (mon favori peut-être) crée des ambiances familières et pourtant angoissantes, il met en scène des images floues, un peu sales, des yeux qui flottent dans des visages distordus, des couloirs vides et des espaces liminaux insondables — comme des souvenirs qui auraient mal vieilli.

Si l’objectif est d’imiter le réel, il sera généralement plus efficace de tourner avec de vrais acteurs et actrices. À mon avis l'impact de l'IA sera beaucoup plus fort sur la post-production (les effets spéciaux, la colorimétrie, le montage, la traduction...) Et sur le cinéma d'animation lui-même

Au contraire : plus le cinéma d’animation a cherché le réalisme, plus il s’est planté — souvenez-vous de l’atroce “Final Fantasy” en 2001. Disney, Pixar ou DreamWorks pas connu le succès en proposant ce type de personnage, parce que ça n’a pas beaucoup d’intérêt en pratique

Pour moi la réalité est plus triviale : Tilly Norwood ne remplacera pas plus les humains que Shrek, Jar Jar Binks ou Blanche-Neige avant elle. Les personnages virtuels à l’écran sont aussi vieux que le cinéma d’animation, et la numérisation n’a pas mis fin aux films en prise de vues réelles