Le choix d'Emma Stone n'y est vraiment pas pour rien. Elle incarne à merveille ce Frankenstein perdu dans un monde de préjugés et de limites, ses yeux vecteurs de découverte, de candeurr et de possibilités. Youssef, Dafoe et Ruffalo sont également au sommet, avec une vraie démarche artistique.

Un film à la fois familier (pour un Lanthimos) et pourtant radical dans son approche, ça ne s'oublie pas.
Allez, un bémol : Lanthimos tente trop de choses, quitte à faire un peu show-off par moments, avec un fisheye assez inutile. Mais c'est de plus en plus rare, tant de générosité de réalisation.

J'ai eu 4 jours pour digérer Poor Things de Yorgos Lanthimos et ...
C'est un chef-d'oeuvre.
Je dis rarement ça à la légère, vraiment. Mais la performance d'Emma Stone, l'approche si pure et pourtant si dérangeante et si travaillée du réal, ses rires en salle un 1er janvier ...

L'année séries a été plus morose que celle ciné, avec tout de même d'immenses reines, des fins à me faire faire des AVC, des nuits torrides et bouleversées, des mindfucks si confortables ou encore des surprises francophones en pagaille. Bref, il y en a quand même 10 qui se sont bien démarquées.

2023 est une excellente année de cinéma. Je n'en reviens pas d'avoir eu autant de sentiments, parfois contradictoires, mais toujours provoqués par l'image, au cours de ces derniers mois.
Même si j'ai été déçu, j'ai aussi été bien scotché au fond du fauteuil, notamment pour ces 10 là.

Très étrange sentiment que de ressortir de May December. Todd Haynes joue tellement des codes que je ne savais plus trop ce que voulait dire son film et pourtant, il parvient toujours in extremis à revenir sur quelque chose de juste, en partie sublimé par ses acteur.ice.s.

Là où Manodrome aurait pu être plus incisif et porteur, il reste trop au niveau de son personnage pour montrer toute la toxicité des hommes, de ces hommes. Le film peine à être le brûlot incel qu'il veut être et Eisenberg est très bon mais pris dans une performance plus qu'un propos.

Napoléon est catastrophique.
Non content d'utiliser des CGI dans une fresque historique qui aurait demandé plus de sincérité et de soin, Ridley Scott s'enfonce dans une farce grotesque où l'amant, le stratège devient le bouffon, la nuisance.
Joaquin Phoenix cabotine plus que jamais et agace.

Pas mal le retour de For All Mankind.
Mais la série commence à montrer des signes de fatigue, notamment sur son parti-pris 1 saison = 1 décennie, rendant certains développements assez vains et les décrochant d'un certain sentiment de réalisme qui faisait son sel.

Très déçu par le Miyazaki, une succession d’imageries sans fond, qui s’effacent pour vouloir esquisser un autre programme sans en dessiner les vraies lignes.
Résultat : un ennui très poli et juste l’envie de revoir Chihiro.

Ok, le premier épisode de Fellow Travelers m’a cueilli.
J’ai été excité, énervé, attendri, ému et j’aime déjà d’un amour fou le personnage de Tim. L’épisode 2 est déjà trop loin.

Ne me demandez pas comment, je ne sais pas pourquoi mais je viens de tomber sur des photos d'Alex Watson, le frère d'Emma et daaaaaaaaaaaamn ... he's fine.

He's very fine.

Une année difficile n'est pas la comédie vitamine et humaniste que pouvaient être les autres Toledo et Nakache. La faute à de trop fortes maladresses dans le discours politique et un goût d'inachevé et de superficialité sur le social. Reste que le trio de tête a un charme fou.

Pas peu fier.
- 0,5 tonne d'équivalent CO2/an sur un an.

Mothering Sunday laisse entrevoir le chef-d'oeuvre romantique qu'il aurait pu être tlmt de fois que la frustration finale reste un peu amère.
Eva Husson empèse parfois trop sa narration pour laisser respirer ses envolées lyriques magnifiques. Bravo Odessa Young, il en fallait pour tous les éclipser.

Les C.I. se sont largement démocratisé.e.s dans le milieu audiovisuel anglo-saxon, reconnues comme un excellent outil au service de la lutte contre les VHSS et les rapports de pouvoir. Quelques séries qui en emploient : Sex Education, I May Destroy You, Normal People, House of The Dragon, etc.

Ce métier sert les acteur.ices pendant le tournage d'une scène, aidant à chorégraphier des scènes intimes, comme un coordinateur de cascades aide le réalisateur à chorégraphier des scènes dangereuses.

Pour le rappeler rapide, la coordination d'intimité est un métier apparu aux Etats-Unis après MeToo (mais qui existait déjà dans le milieu du théâtre londonien), en réaction aux nombreuses plaintes pour VHSS (violences et harcèlement sexistes et sexuelles) sur les plateaux de tournages.

Coup de 💚 pour "Le Règne animal" de Thomas Cailley.
Il n'y a pas besoin de spectaculaire mais de faire juste, précis, fouillé pour accoucher d'un film de genre français.
Au-delà de ça, il conserve une portée politique forte dans une volonté profondément humaniste.

La rédaction recommande.