... Et sans aucun complexe.

Cela explique aussi pourquoi des poètes moyens tiennent le haut des ventes : poètes de poèmes au jour le jour, instagrammables, donc plus directement accessibles. Avec, à la fin, très généralement, des livres qui tiennent très peu la route. 4/n

Avec ce choix assumé, donc, de sacrifier le bon poème au bon livre. Hors, le public arrive souvent à la poésie avec un poème frappant. C'est parce que j'avais lu tel poème marquant de Rimbaud dans une anthologie scolaire que j'ai eu envie de lire l'oeuvre complète. 3/n

J'avais eu ce souci en suivant le cours de Michel Murat sur la poésie contemporaine : les extraits proposés dans son corpus me semblaient peu probants, donnaient une impression un peu fade. C'est que ces textes se comprenaient dans un mouvement d'ensemble du livre dont ils étaient issus. 2/n

Il y avait aussi eu "Qu'est-ce qu'un bon vers ?"

J'avoue, j'ai peut-être abusé. Une collègue venait de me demander "Comment ça va ?" et j'avais répondu : "Je suis mélancolie et désespérance".

si vous alliez sur Mars et que les habitants fussent des sphères d'où sortent des bâtons, vous ne sauriez pas quoi rechercher. Ou si vous arriviez dans une tribu où la bouche n’émette comme bruits que ceux de la respiration ou de la musique, et où le langage soit le fait des oreilles.

Tout est fait pour renforcer deux idées qui sont centrales dans le projet néo-libéral :
-nous ne pouvons être menés que par des leaders charismatiques ;
-les pauvres sont pauvres par leur faute.
Demander des noms, c'est s'intégrer à ce système de pensée hégémonique.

Je dirai même plus : "Il faut des noms", c'est le fonctionnement même du spectacle politique actuel. Expérience à faire : regarder les titres d'un journal comme Le Monde. Presque toujours un nom dedans. Tout cela renforcé par la monarchie présidentielle, et les capitaines d'industrie américains.

Quand quelqu'un me dit "le problème en France, c'est les fraudeurs", mon opinion se fait naturellement : je suis probablement face à un fraudeur.