La santé mentale ne se guérit pas avec des slogans. Ce qu’il faut, c’est plus de moyens, des soignant·es respectés et des CMP équitablement répartis sur le territoire.

On ne peut pas traiter seulement les urgences. L'enjeu est aussi de prévenir pour éviter le pire.

Macron avait fait de la santé mentale une « grande cause nationale »… Résultat : un dispositif cache-misère et une situation qui se dégrade jour après jour.

Il y a dix ans, notre camarade Patricia San Martin et sa fille, Elsa Delplace, ont été lâchement assassinées par des djihadistes au Bataclan.

En leur mémoire, nous étions ce matin recueillis à Sevran devant le bâtiment administratif où Patricia travaillait, devant le local de la CGT où elle militait. Avec toute notre affection pour leurs proches.

Contre l’effroyable, la terreur, l’obscurantisme, nous sommes là, encore là, toujours là pour défendre la liberté, l’humanité, la joie, la vie.

En ce jour de recueillement national, mes pensées vont à toutes celles et ceux qui portent encore les blessures de cette nuit tragique.

Car si au nom du combat pour nos valeurs fondamentales, à commencer par la liberté, il faut sacrifier la liberté, qui a gagné ?

Et il est tenu par un fil d’une implacable justesse : « vous voulez que j’aie peur, que je regarde mes concitoyens avec un œil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu ».

Son témoignage bouleversant est celui d’un homme face à la mort de celle qu’il aimait et à l’enfant qui a perdu sa mère.

Et jamais il ne cède. Jamais il ne façonne sa vision du monde, de cet acte, des façons d’y faire face à partir de ses seuls affects, laissant choir la raison : « répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes », écrit-il.

Un livre m’a alors chavirée. C’est le récit d’Antoine Leiris : Vous n’aurez pas ma haine. Sa femme est morte assassinée au Bataclan, laissant l’auteur seul avec leur petit garçon. Nous cheminons avec lui face à la brutalité extrême de ce qu’il traverse.

Être pleinement lucide de cette menace djihadiste sans amalgamer les musulmans à ces tueries. Combattre ces semeurs de haine avec les armes de la démocratie, et non pas en profiter pour mettre nos libertés sous surveillance et en miettes l’État de droit. Là étaient et restent mes convictions.

Ils ont tiré sur nos libertés, en nous sidérant par le nombre de morts et de blessés.

Je me souviens de cette période glaçante, de notre sidération, de notre tristesse. Derrière la communion du pays contre ces actes terroristes, le débat sur la façon d’y faire face nous animait.

Avec une conviction : maintenant, il faut tracer la route pour une majorité de gauche et écologiste. Ne pas amplifier la fracturation des gauches quand l’extrême droite avance. C’est la seule garantie de l’abolition de la réforme des retraites et d’un régime par répartition plus protecteur !

C’est une ligne de crête dans un moment où toutes les boussoles semblent déréglées.

Dans notre période troublée, je veux exprimer mon opposition claire au gouvernement, pas aux gains concrets pour la population.

Mon abstention est une façon de protester contre une loi injuste et massivement rejetée, contre une suspension annoncée qui n’est qu’un décalage, sans empêcher une avancée, fut-elle maigre, pour des travailleur·euses qui ont envie, besoin de partir plus tôt à la retraite.

La proposition du gouvernement s’appuie sur un article du code de la sécu sociale qui entérine l’âge légal de départ à 64 ans, et plus 62 ans. Or ce report n’a jamais été voté par le Parlement. Il est rejeté par les syndicats. Il a suscité d’immenses manif. Et les 2/3 des Français y sont opposés.

Il s’agit concrètement d’un décalage de l’application de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, de 3 mois pour les générations nées entre 1964-68. Quelques centaines de milliers de personnes sont concernées par ce trimestre regagné. Une suspension signifierait bloquer l’application de la réforme.

En ce 11 novembre, mes pensées vont à toutes celles et ceux, soldats, infirmier·e·s, résistant·e·s, morts pour la France. Elles vont aussi à toutes celles et ceux qui subissent, dans notre monde en ce début de XXIe siècle, le conflit guerrier.

Se souvenir nous oblige à penser la paix, et pas seulement la non-guerre.
La justice, la démocratie, la lutte contre le réchauffement climatique sont des combats essentiels si l’on veut sérieusement construire la paix, et non uniquement agir pour des cessez-le-feu.