Communiqué SDJ Sept à Huit :

Paris, 24 juillet 2025

« Je ne vais pas bien. Je meurs de faim. La mort, c’est tellement mieux que cette vie.»

Ce sont les mots envoyés hier matin par notre confrère palestinien Hamed Sbeata qui a seulement 23 ans.

Une authentique mandale filmique qui met KO : Sirat est de cette trempe-là, une oeuvre de cinéma qui use de tous les sens du cinématographe pour immortaliser le délitement du collectif, le tragique de notre époque au bord de l’implosion. C’est follement intense, hyper puissant.

Revoir Cronos dans sa version restaurée est le meilleur moyen de saisir ce qu’un grand cinéaste peut faire d’une esquisse. C’est une première œuvre magnifique, traversée de cet équilibre magique entre l’horreur mélancolique et la noirceur totale, dont cet immense cinéaste a le secret.

Le pari semblait impossible, et pourtant, sur cette première moitié découverte grâce au Club Allociné le miracle se produit : Bref 2 est une pure réussite, qui attrape autant les larmes de rire que d’émotions, en élargissant le souffle émotionnel de son personnage et de ses observations.

James Mangold, tout en confiance tranquille, saisit dans Un Parfait Inconnu le spleen et la mélancolie du folk, à travers la figure insaisissable de Bob Dylan. Un film gracieux, franchement émouvant.

Pas seulement preuve qu’on peut faire de la SF réussie en France, #MarsExpress est aussi une œuvre d’auteur aussi dense que trépidante, complexe mais pas assommante, précise sans cesser de rester divertissante. Autant dire qu’aller en salles la voir est autant un plaisir qu’une mission.

Devant La Passion de Dodin Bouffant, on se sent comme une souris qui pousse la porte d'un couloir temporel, où la diplomatie du langage succède à un raffinement d'orfèvre, dans l'image et dans les sentiments. C'est délicat, beau, curieux, jamais pompeux, voir parfois...

Pearl est une œuvre extraordinaire, qui parvient brillamment à laisser entrevoir la perdition déchirante d’une psychopathe, au travers d’une mise en scène qui mêle Le Magicien d’Oz et l’horreur viscérale, en parfait équilibre. Mia Goth est hallucinante, aussi terrifiante que bouleversante.

Splendeur visuelle et virgules narratives se répondent dans Le Garçon et le Héron, une œuvre dans laquelle Miyazaki refait tout en maîtrise mais sans génie ce qu’il sait faire de mieux : nous faire rêver et méditer sur sa place dans le monde. C’est déjà bien.