[RÉSUMÉ] : le "brain rot" est une mise à jour de l'expression "chronically online", à l'heure d'une massification de l'expérience de l'addiction aux réseaux sociaux dûe au succès de TikTok. Un lexique de la pathologie plus ou moins assumé par des utilisateurs intensifs post-ironiques

Dans un monde débarrassé de ces algorithmes néfastes (un jour peut-être), nous pourrions hériter des éléments les plus positifs de cette culture : décentralisation des discours, ouverture et diversité culturelle... Bon sur ce, je ferme Bluesky pour la matinée

Parler de "brain rot", pour les utilisateurs intensifs, c'est peut-être simultanément marquer la prise de conscience, mais le manque de force pour agir et changer la situation.
M'enfin gardons espoir :

Car après tout, cette culture n'existe quasiment pas en dehors de ces réseaux, elle pourrait n'être rien d'autre que le symptôme de la surutilisation (voulue et encouragée par les concepteurs) des médias sociaux.

Dans cette même subculture, on peut conseiller à quelqu'un d'aller "toucher de l'herbe" : c'est-à-dire poser son téléphone, se déconnecter même mentalement des réseaux sociaux. Un écho aux conseils des parents inquiets de voir leurs enfants sur les écrans, repris par ces désormais jeunes adultes.

Satisfaits "d'en être", d'avoir une identité, mais déprimés que cette subculture aille de pair avec/nourrit précisément les réseaux sociaux contemporains les plus addictifs : essentiellement TikTok et Twitter, et leurs algos qui captent l'attention. theconversation.com/tiktok-manip...

Pas du tout ? C'est bien ce qu'en pensent, au fond d'eux-mêmes, ces utilisateurs intensifs. Habités par cet éventail culturel qui va de l'équivalent du langage SMS jusqu'aux 'refs' des dernières vidéos virales sur TikTok, l'ironie est constante :

- et enfin l'Ohio, vu par certaines trends comme le cliché de l'état américain ultra capitaliste par excellence.
Ce tweet était ironiquement exagéré, certes, mais est-ce que vous vous sentez grandi en ayant appris à décoder ce langage ?

- le rizz (version internet de charisme)
- le mewing, une supposée technique pour se durcir les traits de la mâchoire, devenue virale depuis la sous-culture incel
- giga chad, synonyme de mâle alpha, aussi issu de la manosphère internet,

Vous avez réussi à comprendre la capture de tweet juste au dessus ? Sur le format du corbeau et du renard, pas moins de 7 réf's :
- la podcasteuse Hawk Tuah
- la série de vidéos typiquement lobotomisante Skibidi Toilet
- le mème textuel "if i speak" synonyme twittos de "m'en parle pas",

Ces utilisateurs intensifs sont poussés au "toujours plus", et emploient l'expression "brain rot" ou sa grande sœur, être "chronically online" lorsqu'ils prennent du recul et se rendent compte que le langage qu'ils emploient sur ces réseaux est un argot incompréhensible pour la plupart des gens.

Ces mèmes au sens large (aussi bien des vidéos, des images, que des expressions textuelles) constituent la subculture des réseaux sociaux. Elle se caractérise très souvent par un millefeuille de références, et est favorisée par l'encouragement à produire du contenu court pour les feeds des réseaux.

Le "brain rot" signifierait plutôt être passionné au point d'être habité par une subculture, et pas n'importe laquelle : celle de réseaux sociaux comme Twitter, TikTok, qui par leur fonctionnement et par les actions de leurs utilisateurs, génèrent des tendances (trends).

Autrement dit, ça ressemble à une simple mise à jour de "les réseaux sociaux rendent bêtes" qui est ordinairement l'apanage des détracteurs de ces services.
Face à l'annonce du "mot de l'année" pourtant, certains comptes refusent l'évocation d'un problème mental...

Le "brain rot" ou "pourriture cérébrale", fait partie des expressions qui se popularisent depuis quelques mois sur les réseaux sociaux. La plupart du temps, cela désigne la "supposée détérioration de l'état mental d'une personne par la surconsommation de contenu de basse qualité sur internet"..