Gaza :le Hamas se dit prêt à remettre ses armes à une autorité palestinienne "si l'occupation prend fin"
Par TV5MONDE avec AFP
Le Hamas a déclaré dans un communiqué publié samedi soir, être prêt à remettre ses armes dans la bande de Gaza à une autorité palestinienne gouvernant ce territoire, à condition que cesse son occupation par l'armée israélienne. Le Qatar, la Turquie, l'Égypte, et les États-Unis tentent d'avancer dans la deuxième étape du plan de paix américain de Donald Trump.
Le Hamas a déclaré dans un communiqué publié samedi soir, être prêt à remettre ses armes dans la bande de Gaza à une autorité palestinienne gouvernant ce territoire, à condition que cesse son occupation par l'armée israélienne. Le Qatar, la Turquie, l'Égypte, et les États-Unis tentent d'avancer dans la deuxième étape du plan de paix américain de Donald Trump. Le Qatar et l'Egypte, parmi les médiateurs et garants du cessez-le-feu à Gaza, ont appelé samedi au retrait des troupes israéliennes du territoire palestinien et au déploiement rapide d'une force internationale de stabilisation pour consolider la fragile trêve. Ces mesures forment seulement une partie de la deuxième phase du plan du président Donald Trump pour mettre fin à la guerre. La première phase de ce plan prévoyait, avec l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, la restitution des otages vivants et morts retenus à Gaza, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus en Israël. Il ne reste depuis mercredi plus qu'un seul corps d'otage à Gaza. (Re)voir : Gaza : l'ONU adopte le plan de paix de Donald Trump Elle incluait aussi un retrait partiel des forces israéliennes de Gaza, qui ont conservé le contrôle d'environ 50% du territoire. Nous sommes à un moment critique (...) Nous ne pouvons pas encore considérer qu'il y a un cessez-le-feu, un cessez-le-feu ne peut être complet qu'avec le retrait total des forces israéliennes, (et) un retour de la stabilité à Gaza. Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, Premier ministre qatari "En ce moment, nous (...) le Qatar, la Turquie, l'Égypte, avec les États-Unis, nous nous réunissons pour faire avancer la prochaine phase" , a relevé le Premier ministre qatari, lors d'une conférence à Doha samedi. Le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty et son homologue qatari ont "souligné l'importance de poursuivre les efforts visant à mettre en oeuvre l'accord de paix (...) dans toutes ses étapes" , a également indiqué le ministère égyptien, après une rencontre entre les deux hommes en marge de la conférence. Le Hamas prêt à remettre ses armes "si l'occupation israélienne prend fin" La deuxième étape du plan, qui n'a pas encore été approuvée, prévoit aussi le désarmement du Hamas. Or le mouvement islamiste palestinien a déclaré samedi soir être prêt à remettre ses armes dans la bande de Gaza à une autorité palestinienne gouvernant ce territoire, à condition que cesse son occupation par l'armée israélienne. "Nos armes sont liées à l'existence de l'occupation et de l'agression" , a déclaré dans un communiqué Khalil al-Hayya, chef du Hamas pour Gaza et principal négociateur du mouvement islamiste palestinien, qui ajoute : "si l'occupation prend fin, ces armes seront placées sous l'autorité de l'État." Interrogé par l'AFP, le bureau de Khalil al-Hayya a précisé qu'il parlait là d'un Etat de Palestine souverain et indépendant. Le chef du Hamas a en outre signifié clairement le refus de son mouvement du déploiement d'une force internationale dans la bande de Gaza qui aurait pour mission de le désarmer. Nous acceptons le déploiement de forces de l'ONU en tant que forces de séparation, chargées de surveiller les frontières et de veiller au respect du cessez-le-feu à Gaza. Khalil al-Hayya, chef du Hamas pour Gaza et principal négociateur du mouvement islamiste palestinien Des discussions sur la structure de cette force internationale de stabilisation et les pays qui pourraient y participer sont en cours, a affirmé le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, également présent à Doha. Israël s'oppose à la présence en son sein de forces turques, jugeant la Turquie trop proche du Hamas. Le premier objectif de cette force doit être "de séparer les Palestiniens des Israéliens" , a souligné Hakan Fidan. Les chefs de la diplomatie égyptienne et qatari ont appelé à "la formation rapide" de cette force de sécurité, a indiqué le ministère égyptien. Les pays arabes et musulmans hésitent à participer à cette nouvelle force, qui pourrait mener à combattre des Palestiniens. La trêve reste très fragile dans le territoire palestinien dévasté. Israël a bombardé à plusieurs reprises la bande de Gaza, tuant plusieurs centaines de personnes selon la défense civile locale (organisme de secours opérant sous l'autorité du Hamas), en représailles selon lui à des violations du cessez-le-feu commises par le mouvement islamiste palestinien. Le ministre turc des Affaires étrangères a jugé que "le désarmement" du Hamas "ne peut pas être la première chose à faire dans le processus" . "Nous devons procéder dans le bon ordre, nous devons être réalistes" , a-t-il déclaré. Pas de déplacements de la population palestinienne par Rafah Le ministre égyptien a par ailleurs réaffirmé que le poste-frontière de Rafah entre Gaza et l'Egypte, dont la réouverture est prévue par l'accord de trêve, ne servirait pas "au déplacement" de la population palestinienne mais "uniquement à acheminer l'aide humanitaire et médicale" . (Re)lire : Gaza: Israël annonce l'ouverture prochaine du poste-frontière de Rafah pour laisser passer les Gazaouis vers l'Égypte L'Egypte, le Qatar et six autres pays à majorité musulmane, ont exprimé vendredi leur "profonde inquiétude" après l'annonce par Israël qu'il allait ouvrir ce passage, mais exclusivement pour sortir du territoire palestinien. Le Caire avait rapidement démenti avoir accepté une telle mesure, insistant pour que ce passage stratégique soit ouvert dans les deux sens.