Illustration du continuum de la désinformation à l'extrême droite : une militante du collectif anti-immigration Nemesis qui n'est absolument pas une journaliste était en salle de retransmission avec la presse le dernier jour, accréditée par Radio Courtoisie.

Sur le sujet, un billet rédigé dimanche dernier et publié lundi : www.liberation.fr/societe/poli...

De mémoire de plusieurs chroniqueurs judiciaires - dont je ne fais pas partie -, c'est la première fois qu'une telle récupération, quasi industrielle, s'organise depuis un palais de justice. A ce titre aussi, le procès de Dahbia Benkired restera marquant et peut-être historique.

Sans y avoir assister. Sans avoir eu accès au dossier. Sans avoir échangé avec aucune partie prenante de ce procès. Le statut de l'accusée, une Algérienne sous OQTF, leur suffisait pour débattre.

Une grande partie de la presse a été choquée par le comportement de ces "médias" extrêmistes. La désinformation d'extrême droite est organisée. Les militantes de Nemesis filmaient des séquences, retweetées par le compte de Frontières, finalement invité le soir sur Cnews pour raconter l'audience...

Il est plus simple pour eux d'instrumentaliser la peine pour leurs combats obscurs que de tenter de décrire toute les difficultés d'un dossier à la fois simpliste et insondable, d'une accusée illisible et du malheur indescriptible d'une famille.

Quand des groupuscules criaient "peine de mort" et "remigration" depuis l'extérieur, des "journalistes" et influenceurs se filmaient à l'intérieur, s'appropriant une douleur que personne d'autre que la famille Daviet ne peut comprendre.

Mais à ces violences, la récupération et la désinformation des médias d'extrême droite omniprésents devant et dans le palais de justice a ajouté, durant les six jours d'audience, de l'horreur à l'horreur.