Jean Hein
@jeanhein.bsky.social
Designer et statisticien à Danmarks Statistik. Expertise des systèmes électoraux et modes de scrutin — Danemark, pays nordiques, Pays-Bas.
La tribune est confuse sur ce point puisqu’il n’y a plus aucun scrutin proportionnel en Italie depuis 1992 (sauf une exception locale dans le Sud-Tyrol) mais au contraire divers systèmes mixtes dont la logique est bien majoritaire (contraignant aux larges alliances préélectorales et au vote utile).
October 31, 2025 at 12:28 PM
La tribune est confuse sur ce point puisqu’il n’y a plus aucun scrutin proportionnel en Italie depuis 1992 (sauf une exception locale dans le Sud-Tyrol) mais au contraire divers systèmes mixtes dont la logique est bien majoritaire (contraignant aux larges alliances préélectorales et au vote utile).
La Nouvelle-Zélande de 1996 avait un pur bipartisme à tous les échelons territoriaux, le principe d’une coalition était rigoureusement exclu et la transition fut pourtant instantanée. Par comparaison la France de 2025 est bien plus préparée, ne serait-ce qu’à l’échelon local.
October 30, 2025 at 8:16 PM
La Nouvelle-Zélande de 1996 avait un pur bipartisme à tous les échelons territoriaux, le principe d’une coalition était rigoureusement exclu et la transition fut pourtant instantanée. Par comparaison la France de 2025 est bien plus préparée, ne serait-ce qu’à l’échelon local.
La Nouvelle-Zélande, dernier pays à avoir fait, en 1996, la transition d’un scrutin uninominal avec un pur bipartisme vers la proportionnelle (système allemand) contredit complètement cette thèse. L’adoption de la proportionnelle y a immédiatement engendré une pratique du compromis politique.
October 30, 2025 at 8:09 PM
La Nouvelle-Zélande, dernier pays à avoir fait, en 1996, la transition d’un scrutin uninominal avec un pur bipartisme vers la proportionnelle (système allemand) contredit complètement cette thèse. L’adoption de la proportionnelle y a immédiatement engendré une pratique du compromis politique.
Ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Pays-Bas, Luxembourg, Belgique, Suisse, Danemark, Suède ou encore Finlande n’ont pas eu de majorité absolue depuis qu’ils ont instauré la proportionnelle il y a plus de 100 ans, et s’en sortent globalement très bien malgré quelques accrocs conjoncturels.
October 27, 2025 at 12:54 PM
Ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Pays-Bas, Luxembourg, Belgique, Suisse, Danemark, Suède ou encore Finlande n’ont pas eu de majorité absolue depuis qu’ils ont instauré la proportionnelle il y a plus de 100 ans, et s’en sortent globalement très bien malgré quelques accrocs conjoncturels.
C’est effectivement rarissime, surtout depuis une trentaine d’années, mais c’est arrivé encore récemment en Nouvelle-Zéland, quand en 2020 le parti travailliste mené par Jacinda Ardern reçut une majorité avec tout juste 50% des votes.
October 27, 2025 at 11:57 AM
C’est effectivement rarissime, surtout depuis une trentaine d’années, mais c’est arrivé encore récemment en Nouvelle-Zéland, quand en 2020 le parti travailliste mené par Jacinda Ardern reçut une majorité avec tout juste 50% des votes.
Je crois comprendre que vous déplorez qu’une minorité (le PS), ait un poids disproportionné dans la négociation du budget au regard de son importance, par rapport à d’autres minorités (les partis du socle commun). Nous verrons le budget final mais le PS ne peut néanmoins rien imposer seul.
October 27, 2025 at 8:02 AM
Je crois comprendre que vous déplorez qu’une minorité (le PS), ait un poids disproportionné dans la négociation du budget au regard de son importance, par rapport à d’autres minorités (les partis du socle commun). Nous verrons le budget final mais le PS ne peut néanmoins rien imposer seul.
À la proportionnelle, soit une formation politique reçoit une majorité des suffrages (≥50%), remporte donc une majorité des sièges et peut gouverner seule; soit elle reçoit une minorité des suffrages (<50%), auquel cas elle est minoritaire et doit s’entendre avec d’autres groupes politiques.
October 27, 2025 at 7:53 AM
À la proportionnelle, soit une formation politique reçoit une majorité des suffrages (≥50%), remporte donc une majorité des sièges et peut gouverner seule; soit elle reçoit une minorité des suffrages (<50%), auquel cas elle est minoritaire et doit s’entendre avec d’autres groupes politiques.
Le socle commun a beau représenter des franges importantes de l’électorat, il reste minoritaire, au sein de l’électorat comme de l’Assemblée nationale. Il est donc parfaitement normal, et même salutaire, que ses représentants ne puissent imposer leurs décisions à tout le monde.
October 26, 2025 at 3:30 PM
Le socle commun a beau représenter des franges importantes de l’électorat, il reste minoritaire, au sein de l’électorat comme de l’Assemblée nationale. Il est donc parfaitement normal, et même salutaire, que ses représentants ne puissent imposer leurs décisions à tout le monde.
Illogique. Seule la proportionnelle permet d’éviter qu’une minorité (représentant moins de 50% de l’électorat) n’impose se décisions à tout le monde. À la proportionnelle les minorités ne peuvent rien imposer puisque tout vote requiert une vraie majorité (représentant plus de 50% de l’électorat).
October 26, 2025 at 3:24 PM
Illogique. Seule la proportionnelle permet d’éviter qu’une minorité (représentant moins de 50% de l’électorat) n’impose se décisions à tout le monde. À la proportionnelle les minorités ne peuvent rien imposer puisque tout vote requiert une vraie majorité (représentant plus de 50% de l’électorat).
Si les apparentements sont possibles (élections locales italiennes) ou qu’il y a deux tours (élections locales françaises) c’est un scrutin de liste majoritaire “modéré”. Ça n’a pour autant rien à voir, ni lors des campagnes ni sur les conséquences institutionnelles, avec un scrutin proportionnel.
October 22, 2025 at 7:55 AM
Si les apparentements sont possibles (élections locales italiennes) ou qu’il y a deux tours (élections locales françaises) c’est un scrutin de liste majoritaire “modéré”. Ça n’a pour autant rien à voir, ni lors des campagnes ni sur les conséquences institutionnelles, avec un scrutin proportionnel.
Si c’est à un tour et sans apparentements, c’est un scrutin de liste majoritaire qui n’a rien de proportionnel. Il contraint aux alliances préélectorales et au vote utile et aboutit donc à un bipartisme. L’équivalent du système 🇬🇧 mais avec moins “d’ancrage local” et d’indépendance des députés.
October 22, 2025 at 7:49 AM
Si c’est à un tour et sans apparentements, c’est un scrutin de liste majoritaire qui n’a rien de proportionnel. Il contraint aux alliances préélectorales et au vote utile et aboutit donc à un bipartisme. L’équivalent du système 🇬🇧 mais avec moins “d’ancrage local” et d’indépendance des députés.
Si les règles sont différentes les acteurs politiques s’adapteront immédiatement, au risque d’être remplacés par d’autres ayant mieux compris les nouveaux enjeux.
September 9, 2025 at 10:14 AM
Si les règles sont différentes les acteurs politiques s’adapteront immédiatement, au risque d’être remplacés par d’autres ayant mieux compris les nouveaux enjeux.
Je n’ai absolument aucune idée des enjeux électoraux du vote par approbation. Il faudrait plusieurs élections nationales pour que ceux-ci se déploient, transforme l’espace politique, et qu’on puisse comprendre les tenants et aboutissants de ce mode de scrutin appliqué aux législatives.
August 28, 2025 at 9:24 AM
Je n’ai absolument aucune idée des enjeux électoraux du vote par approbation. Il faudrait plusieurs élections nationales pour que ceux-ci se déploient, transforme l’espace politique, et qu’on puisse comprendre les tenants et aboutissants de ce mode de scrutin appliqué aux législatives.
P.-S. N’importe quel scrutin suffisamment proportionnel ferait l’affaire: circo. régionales, systèmes scandinaves, allemand, etc. Le scrutin doit simplement mettre fin aux incitations au vote utile et aux alliances préélectorales pour que chaque parti puisse faire campagne seul.
August 27, 2025 at 10:00 AM
P.-S. N’importe quel scrutin suffisamment proportionnel ferait l’affaire: circo. régionales, systèmes scandinaves, allemand, etc. Le scrutin doit simplement mettre fin aux incitations au vote utile et aux alliances préélectorales pour que chaque parti puisse faire campagne seul.
Ils ont peut-être raison mais (1) c’est déjà possible actuellement et (2) une réforme institutionnelle qui viendrait encadrer les pouvoirs du PR est de toute façon irréaliste aujourd’hui.
La proportionnelle reste la pire réforme à l’exception de toutes les autres options. 12/12
La proportionnelle reste la pire réforme à l’exception de toutes les autres options. 12/12
August 27, 2025 at 10:00 AM
Ils ont peut-être raison mais (1) c’est déjà possible actuellement et (2) une réforme institutionnelle qui viendrait encadrer les pouvoirs du PR est de toute façon irréaliste aujourd’hui.
La proportionnelle reste la pire réforme à l’exception de toutes les autres options. 12/12
La proportionnelle reste la pire réforme à l’exception de toutes les autres options. 12/12
Quelques juristes et politistes “réalistes” feront remarquer que le groupe politique qui contrôle la présidence de la République aura plus intérêt à user des pouvoirs du PR pour imposer sa politique, plutôt que de jouer le jeu de la négociation. 11/12
August 27, 2025 at 10:00 AM
Quelques juristes et politistes “réalistes” feront remarquer que le groupe politique qui contrôle la présidence de la République aura plus intérêt à user des pouvoirs du PR pour imposer sa politique, plutôt que de jouer le jeu de la négociation. 11/12
Cette perspective peut sembler folle aujourd’hui, mais elle est réaliste, bien que les négociations et la recomposition politique seront dures et prendront du temps. Ça ne réglera pas grand chose, mais ça permet de donner un cap, de baisser la pression et d’éviter le pire. 10/12
August 27, 2025 at 10:00 AM
Cette perspective peut sembler folle aujourd’hui, mais elle est réaliste, bien que les négociations et la recomposition politique seront dures et prendront du temps. Ça ne réglera pas grand chose, mais ça permet de donner un cap, de baisser la pression et d’éviter le pire. 10/12
Très concrètement, ça veut probablement dire un gouvernement de coalition “à droite” (allant du RN à l’aile droite macroniste, comme en Suède), ou moins probablement à gauche (de LFI à l’aile gauche macroniste), ou au centre (de EÉLV à LR). 9/12
August 27, 2025 at 10:00 AM
Très concrètement, ça veut probablement dire un gouvernement de coalition “à droite” (allant du RN à l’aile droite macroniste, comme en Suède), ou moins probablement à gauche (de LFI à l’aile gauche macroniste), ou au centre (de EÉLV à LR). 9/12
Un scrutin suffisamment proportionnel rabat les cartes. Chaque parti fait campagne seul. Le résultat est clair (une nouvelle dissolution n’y change quasiment rien). Le cadre facilite la négociation d’une coalition tout en y contraignant, car celle-ci devient indispensable pour gouverner. 8/12
August 27, 2025 at 10:00 AM
Un scrutin suffisamment proportionnel rabat les cartes. Chaque parti fait campagne seul. Le résultat est clair (une nouvelle dissolution n’y change quasiment rien). Le cadre facilite la négociation d’une coalition tout en y contraignant, car celle-ci devient indispensable pour gouverner. 8/12
Sortir de cette crise par le haut (sans la mettre sous le tapis à coup d’autoritarisme) passe donc forcément par une réforme institutionnelle. Plusieurs solutions sont envisageables mais la plus accessible, la seule qui requière une simple loi ordinaire, c’est la proportionnelle. 7/12
August 27, 2025 at 10:00 AM
Sortir de cette crise par le haut (sans la mettre sous le tapis à coup d’autoritarisme) passe donc forcément par une réforme institutionnelle. Plusieurs solutions sont envisageables mais la plus accessible, la seule qui requière une simple loi ordinaire, c’est la proportionnelle. 7/12
Quant à l’émergence de nouveaux “blocs” susceptibles d’être réellement majoritaires dans l’électorat (donc un minimum légitimes et consensuels), par ex. réunissant du RN à “l’aile droite” macroniste, c’est irréaliste au vu des perspectives sociales et économiques. 6/12
August 27, 2025 at 10:00 AM
Quant à l’émergence de nouveaux “blocs” susceptibles d’être réellement majoritaires dans l’électorat (donc un minimum légitimes et consensuels), par ex. réunissant du RN à “l’aile droite” macroniste, c’est irréaliste au vu des perspectives sociales et économiques. 6/12
Si une telle nouvelle majorité absolue “resserrée”, quelle qu’elle soit (RN, “philippiste” ou mélénchoniste), émerge des urnes avec l’appui de moins d’un quart des inscrits, la crise politique migrera vers des canaux extra-institutionnels sans doute encore plus inquiétants. 5/12
August 27, 2025 at 10:00 AM
Si une telle nouvelle majorité absolue “resserrée”, quelle qu’elle soit (RN, “philippiste” ou mélénchoniste), émerge des urnes avec l’appui de moins d’un quart des inscrits, la crise politique migrera vers des canaux extra-institutionnels sans doute encore plus inquiétants. 5/12